Le format long convient très bien à Saviano. Sur la durée il peut développer, creuser, aller au fond des choses... Retrouver en quelque sorte l'esprit de son bouquin, ce que le film du même nom peinait à réussir. Et comme dans le livre, on se rend vite compte que la mafia est un filigrane, mais que ce n’est pas le sujet principal.
Car Gomorra parle avant tout du capitalisme, de l’obsession morbide pour l’argent, de la mondialisation, de la marchandisation des rapports humains. D’aristocratie, de privilèges et de hiérarchie, de castes et de mépris. De la politique et de la corruption, comme les deux faces d'une même pièce. De notre capacité à survivre enfin, de nos faiblesses et de nos peurs, de la violence tapie en chacun de nous : Naples, laboratoire de l’humanité, miroir grossissant de l'occident.