Une série qui combine avec adresse un cynisme incisif et une bienveillance presque naïve. Le tout empaqueté dans une histoire profondément ancré dans la mythologie biblique tout en s’en moquant et jouant avec les codes, comme Neil Gaiman sait si bien le faire. En un mot, un pur régal du début à la fin, même si on pourrait presque regretter que les 6 épisodes soient trop peu (mais d’un côté, ça rend le tout très bien rythmé). Le concept de base est plutôt intéressant mais, au-delà de ça, c’est bien le développement des personnages et la dynamique entre Crowley et Aziraphale qui sera au centre de cette saison et son gros point fort. Comme je le disais, l’humour se montre très incisif parfois, jouant à merveille sur nos attentes, nos préjugés et nos convictions.
L’intrigue se mettra en place plutôt rapidement avant d’approfondir son univers plus en détail, créant un système bureaucratique à l’imagerie bien inspirée. Les différentes intrigues pour retrouver ce fameux Antéchrist, à travers les différents personnages, amenant parfois à des situations cocasses, rendra le tout palpitant. Outre les deux êtres principaux, la saison regorgera aussi de personnages plus ou moins secondaires tout aussi décapant dans ce qu’ils représentent, allant du burlesque jusqu’à la ferme conviction. Tout cela crée donc cette ambiance si particulière qui rendra l’intrigue palpitante et l’univers passionnant. Même si le final déçoit un peu et s’éternise un poil trop, par rapport à ce qu’on aurait pu espérer, le tout fonctionne à merveille du début à la fin.
Le casting sera tout aussi savoureux que les personnages : France McDormand est une narratrice fantastique, Sam Taylor Buck plutôt convaincant, Adria Arjona et Jack Whitehall plutôt intéressants dans ce qu’ils proposent, John Hamm purement fantastique en l’ange Gabriel tout comme Michael McKean et Miranda Richardson. Mais bien sûr, ce sont Michael Sheen et David Tennant qui survole l’ensemble, chacun dans un rôle qui lui convient à la perfection et lui permet d’exprimer ce pour quoi on les adore.
Rien à redire sur l’aspect technique, très réussi à tous les niveaux. J’ai beaucoup aimé la photographie superbe (ce jeu sur les contrastes) et la mise en scène très simple et pourtant efficace. Les décors sont tout aussi chouettes, et si les effets spéciaux sont parfois un peu limite, ça reste encore très efficace. Gros coup de cœur sur la musique et le générique, qui sont vraiment parmi les meilleurs de ces dernières années.
Bref, une première saison pleine de promesses qui se confirment. Si l’intérêt d’une suite n’est pas vraiment utile aux premiers abords, il y a moyen de développer encore plus cet univers. De toute façon, on a ici un exemple parfait d’une série sur laquelle on peut revenir à volonté sans se lasser !