Good Omens
7.1
Good Omens

Série Prime Video (2019)

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Une bonne et belle critique de Good Omens

(Bon j'ai voulu faire des modifs et en fait j'ai pulvérisé la limite de SC, donc si vous voulez une version complète, plus jolie et avec des images, c'est par là -> cliquez ici (il n'y aucun moyen de cacher les spoilers là donc ça spoil)
Sinon la version coupée, moins belle parce que y a des étoiles partout et sans images, continuez à lire.


Good Omens, c'est un bouquin paru en 1990, grâce à Terry Pratchett et Neil Gaiman. Tentative d'adaptation échouée après tentative d'adaptation échouée, Terry Pratchett envoya un mail à son acolyte pour lui dire que personne d'autre ne comprenait ce qu'était réellement ce livre, et qu'il voulait que ce soit lui, Neil Gaiman, qui l'adapte, puis mourut quelques temps après.
Un écrivain qui devient showrunner de sa propre adaptation, c'est peu commun, et ça peut être une très bonne comme une très mauvaise idée, surtout quand le livre possède 29 ans de fans derrière lui et que ces derniers ont un avis très complet sur le livre.
Personnellement, je suis arrivé en cours de route, en tant que fan de David Tennant et je me suis laissé embarqué dans le projet. J'ai lu le livre six mois avant la sortie de la série avec un avis quelque peu mitigé : c'était drôle, c'était spécial, ça débordait de leçons sur l'amour mais il y avait 15 personnages principaux. J'avoue que c'est cette dernière partie qui m'avait un peu perdue, 15 personnages principaux, on a du mal à s'y attacher (notamment lorsque on rajoute encore des personnages dans le lot). Mais j'ai donné le bénéfice du doute à l'adaptation, notamment lorsque, sur ces 15 personnages, on a seulement des images officielles de deux d'entre eux, et que les autres on ne les apercevra que trois mois avant la sortie de la série. Et donc après la lecture du livre commença une de mes plus grosse attente (je rigole même pas, Godzilla 2 que je voulais voir depuis cinq ans a complètement été oublié par mon esprit à cause de la série). Et le résultat, que j'espérais déjà très haut, a explosé mes attentes. Explications. (je vais essayer de parler du moins possible du livre).


D'abord et avant tout, il faut savoir que cette œuvre est un tel mélange de genres qu'elle n'a aucun genre attitré. Est-ce une comédie, une œuvre biblique, de la fantasy ? Ou bien une histoire d'amour (héhé), un drame ou de la philosophie ? Eh bien, le tout à la fois.
C'est bien simple, on a du tout. De la comédie, de part les personnages absurdes, les situations coquasses et blagues à volonté.
Du drame, parce qu'on parle de la fin du monde, on parle de deux parties qui mènent une guerre froide depuis 6000 ans et qui vont bientôt faire éclater la Guerre, on parle de deux personnes attirées l'une vers l'autre mais qui sont écartées car pas du même parti.
Une histoire d'amour, entre un ange et un démon, entre une sorcière et un chasseur de sorcière qui ne l'est pas vraiment et qui est comptable aussi mais pas trop, entre un autre chasseur de sorcière et une occultiste à temps partiel...
De l'action, notamment dans le dernier épisode, où les péripéties s’enchaînent...
Nous disposons ensuite d'un petit morceau de western dans le dernier épisode.
Ah nous pourrions aussi parler de film d'aventure, ou même de thriller à certains moments.
Bien évidemment, l'arrivée d'aliens nous transporte directement dans la science-fiction.
A certains moments, on frôle le film d'horreur, particulièrement quand on est dans l'Enfer.
Comment oublier ce fameux genre du fantastique, qui est bien sûr présent partout ?
Enfin, nous sommes totalement dans un genre de film catastrophe, puisque les événements parlent de la fin du monde.
Et même on pourrait parler de Péplum à notre époque, puisqu'on nous narre des événements bibliques...
Enfin bref, Good Omens, ça touche à tout et c'est donc au delà de la définition même de genre cinématographique. A dire vrai, on pourrait dire que Good Omens est ineffable... Et j'aime beaucoup ce qui sort de l'ordinaire. J'avais peur que ça ne se perde, avec tous ces moments touche-à-tous, mais que nenni, le fait est que cette œuvre ne se rapproche finalement que d'elle-même, qu'elle est son propre genre, et j'adore ça.


En outre, ce mélange des genres apporte quelque chose de génial, ce sont les scènes qui se mélangent elles-mêmes dans leurs genre. Que dire de ce moment où Crowley s'enfuit dans l'internet et où Hastur le suit ? Où le tout est entrecoupé par la voix de Dieu qui explique comment les anges et les démons dansent et où on les voit littéralement danser ? Une scène d'anthologie qui sort de nul part. Pareil avec la rencontre entre Newt et les extraterrestres. Ou bien quand Crowley passe à travers le mur de feu. Quand Madame Tracy se fait posséder. Toute la scène où les bébés sont échangés chez les Sœurs sataniques, le tout est entrecoupé d'un magicien qui fait un tour de carte : brillant comme explication. Ces scènes où l'on nous montre ce à quoi pensent et e que veulent dire les personnages (il y en a deux, dans le couvant et avec Mr R.P. Tyler lorsqu'il voit la bentley de Crowley en feu). Toute la scène avec Agnes Barge. Toutes ces scènes ont un côté très étrange mais font vraiment le sel de ce qu'est la série.


Parlons ensuite de quelque chose qui m'avait énormément plu dans le livre, et c'est les thèmes qu'aborde la série. Même si ceux-ci se perdent un peu au profit d'autres, comparé au bouquin, ils restent absolument merveilleux.
Le premier, c'est bien évidemment le seul, l'unique, l'incontournable : l'amour.
La série regorge d'amour. Pour tout. D'abord, pour l'humanité, puisque c'est là ce qu'aiment Aziraphale et Crowley par dessus tout (enfin, mon esprit doit être accroché au livre puisque dans la série, Crowley semble plus attaché à Aziraphale qu'à l'humanité). Même si l'humanité a énormément de défauts, elle peut aussi faire beaucoup de bien, et c'est le fait d'être les deux qui la rend si belle. Comme Aziraphale le dit si bien à Adam « J'avais peur que tu sois l'Enfer incarné. Je voulais que tu sois le Paradis incarné. Mais tu es ni l'un ni l'autre. Tu es l'humanité incarnée » et, de la part d'un ange qui a vu le Paradis, censé être la bonté incarnée et qui est en fait rempli de personnes n'en ayant rien à faire de la bonté, ça signifie beaucoup. Ce message est vraiment sublime et redonne vraiment foi en l'humanité.
Ensuite, l'amour entre deux êtres différents. Là je ne vais pas forcément expliciter, Newt et Anathema sont deux opposés, l'un bazardeux et malchanceux face à des situations qu'il ne voit pas venir, l'autre droite et connaissant l'avenir sur le bout des doigts. De même, Shadwell et Tracy sont deux opposés qui vivent en face à face, en miroir, et qui apprennent à s'apprécier et s'aimer. Enfin, Aziraphale et Crowley, que tout oppose, se retrouvent finalement du même côté et finissent par accepter leur attirance l'un envers l'autre.
Enfin, l'amour envers soit-même, envers qui l'on est. Crowley est un ange déchu, viré du Paradis où on lui a dit qu'il n'y était pas à sa place, il finit en Enfer où il n'y est pas mieux car, contrairement aux autres démons, il n'aime pas son travail. Et même s'il passe son temps à nier le fait qu'il est gentil, non pas parce qu'il n'aime pas être appelé comme ça mais parce que ça ne signifie rien pour lui, il peut être véritablement gentil, ça ne changera rien à sa condition. Cependant, à la fin, il accepte totalement cette part de lui-même et finit par s'apprécier en tant non pas que démon, ni ange, mais en tant que mixe des deux, et donc d'humain. De même pour Aziraphale, le Paradis lui dicte littéralement ce qu'il doit être (un être de bonté, de lumière, ainsi qu'une machine de guerre, cherchons la nuance), mais lui ne se voit pas comme ça et finit par stopper de suivre les ordres et par s'accepter en tant que tel, en tant qu'humain.
Il y a aussi l'amour parent/enfant, notamment lorsque l'on voit la petite interaction entre Anathema et sa mère, Newt et sa mère (d'ailleurs, le père de Newt n'est jamais vu et c'est Shadwell qui officie cette place tout au long de la série), ainsi que notamment Adam et ses deux pères. En effet, Adam rejette son père des Enfers, son géniteur, car celui ci ne s'est jamais manifesté et la seule fois où il le fait, c'est pour lui donner une leçon : face à ça, Adam choisi son véritable père, celui qui l'a aimé et élevé. On peut aussi noter que Crowley et Aziraphale font offices de parents, ou plutôt de parrains, pour Adam, et Aziraphale propose un discours magnifique pour un parent : il accepte qui est Adam, il accepte qu'il soit l'antéchrist, et il lui dit que, quoi qu'il fasse de bon ou de mauvais, lui et Crowley seront toujours présents pour lui. Un magnifique discours débordant d'amour.
Le second thème de cette série, c'est l'importance de l'enfance et de l'imagination. En effet à la fin, lorsque Aziraphale, Crowley et Adam sont prêts à en découdre face au Diable, Adam dit n'être qu'un enfant. Ce à quoi Aziraphale (décidément il ne dit que de belles choses) répond « C'est une bonne chose à être ». Quoi de mieux qu'être un enfant d'avoir de l'imagination, de jouer avec ses amis, ses animaux, de ne se soucier de rien du tout ? D'ailleurs, l'imagination est aussi beaucoup plébiscitée, notamment par Crowley qui est l'un des seuls démons, et anges, à en avoir, ce qui lui permet de ne pas être discorporé (le mot anglais quand ils perdent leurs corps est « discorporated », donc on va dire discorporé en français) lorsqu'il passe à travers le mur de feu de la M25. Et même si son imagination est vraisemblablement ce qui l'a fait déchoir, c'est aussi ce qui le caractérise parmi les autres démons. Il en va de même pour Aziraphale : au lieu de suivre bêtement les ordres, il imagine des solutions.
Pour en finir avec les thèmes, le dernier qui était déjà malheureusement présent dans le livre, presque 30 ans plus tôt, c'est celui de la protection de l'environnement. Adam veut refaire le monde parce que celui-ci est détruit par les humains et, symboliquement, une des premières manifestations de ses pouvoirs d'Antéchrist est de faire disparaître le réacteur d'une centrale nucléaire. Et je laisserais cette magnifique description d'un bateau terminer ce long pavé sur les thèmes : « Ceci n'est pas un baleinier. C'est un bateau de recherches scientifiques. En ce moment, ce qu'il recherche est, combien de baleines peut-il attraper en une semaine ? » C'est clair, simple et efficace. Et vrai, malheureusement.
Une chose à dire sur cette série et à noter, c'est tout de même le fait qu'elle est heureuse. Le fait que tout ces thèmes, l'amour, l'enfance, l'imagination, l'acceptation, soient là et finissent tous bien est super agréable. Aujourd'hui, les critiques acclament les drames et la plupart du public aime quand une série possède des personnages qui meurent, des scènes choquantes, du drama entre les personnages, du combat... Ici c'est tout le contraire et ça fait vraiment du bien de voir quelque chose avec, certes un peu de drama, d'action et d'enjeux, mais juste assez pour s'amuser et être content du fait que la fin est heureuse.


Enfin, je vais arriver à la chose qui me fait aimer cette série plus que tout, la chose que je n'attendais absolument pas et que j'adore absolument : le duo Aziraphale et Crowley.
Quand je dis que je ne l'attendais absolument pas : dans tous les films, livres, séries et jeux vidéos que j'ai pu connaître, le nombre de personnages principaux que j'aime énormément se résume à... trois.
Savoir que ceux deux là allaient passer de « personnages principaux parmi 15 autres personnages » à « Nous portons la série à nous deux », ça m'angoissait car je pensais vraiment que je n'allais plus accrocher à eux.
Eh bien, ils ont monté le conteur de mes personnages préféré à 5. En plus, j'aurais très bien pu en aimer un seul, mais non non, c'est livré en pack.
Mais qu'est ce qui les rend si attachants ? Parce que, quand on sort du livre, ils ont beau apparaître moins que Adam et sa bande, et disparaître pendant 180 pages, tout le monde ne parle que d'eux.
Alors, je vais tenter d'expliquer en quoi je les adore (disons que je vais expliquer en quoi je les adore en essayer de ne pas trop m'étaler sur le fait qu'ils sont totalement amoureux l'un de l'autre et joués par David Tennant et Michael Sheen).
D'abord et avant tout, le fait qu'ils soient opposé dans absolument tout est génial. Le character design est magnifique, depuis les costumes jusqu'au jeu d'acteur. Leurs postures sont différentes, leur façon de marcher, de parler, de s'asseoir, leur endroit où ils vivent, leur façon de travailler... Il y a énormément de moments comme ça où on peut voir qu'ils sont opposés : par exemple, en arrivant au manoir de Tadfield, Crowley descend de la bentley et se dirige vers l'herbe pour marcher dessus, croisant Aziraphale qui lui passe devant l'herbe pour marcher sur le chemin (c'est tellement stupide mais ils sont un peu idiots). De façon moins idiote, on peut voir aussi quand Aziraphale dit que « Que la lumière soit ! », il fait un mouvement comme s'il attirait le pouvoir du Paradis à lui, du haut vers le bas, alors que Crowley, en ''éteignant'', fait un mouvement du bas vers le haut. Ou encore, à la fin, lorsque tous deux apparaissent sous leurs véritables formes, avec leurs ailes, celles de Crowley viennent du bas pour aller vers le haut, et vice et versa pour Aziraphale.
Mais on peut creuser plus en profondeur et voir jusqu'où le détail a été poussé, puisque même si ils sont opposés dans les couleurs et les postures pour rappeler qui ils sont -un ange et un démon- (Aziraphale portant du clair, s'asseyant droitement quand Crowley porte du foncé et s'affale partout il peut), il peut y avoir un effet miroir inversé. En effet, Aziraphale apprécie la nourriture, les livres, les vêtements, et possèdent énormément d'objets qui lui rappellent sa condition d'ange (tasse avec des ailes, montre...). Tout cela se rapproche de l'hédonisme, le matérialisme et la vanité, qui sont en fait des pêchés dans la Bible. De même, Crowley se fiche des possessions (hormis pour sa Bentley), n'est jamais montré en train de manger et rien ne représente sa condition de démon chez lui : l'ascétisme, le jeûne et la modestie, qui sont des qualités que l'on donne aux êtres saints. Tout nous pousse à nous faire voir inconsciemment que Crowley est un démon et donc est censé est le mauvais, et qu'Aziraphale étant un ange est censé être le bon, alors qu'en fin de compte, Crowley est en fait un démon qui veut paraître méchant, désespérément, mais possède de la bonté (il ne veut pas tuer les enfants ou tuer de lui même quelqu'un, commence à déprimer à Rome quand il se rend compte que l'humanité n'a pas besoin de lui pour être mauvaise et l'est même plus que lui), et Aziraphale est un ange qui voudrait être bon, car c'est ce qui caractérise les anges, mais qui possède une once de méchanceté en lui. En fait, ces deux personnages sont tellement complexes, puisqu'ils sont des opposés mais au final se ressemblent énormément, leur point commun étant leur humanité.
D'ailleurs, je ne sais pas si c'était volontaire ou non, mais dans la deuxième bande-annonce, lorsqu'on entend Aziraphale dire « Je suis un ange », on le voit dans un halo saint puis dans une église, et lorsqu'il dit à Crowley « Tu es un démon », on le voit dans l'Enfer, puis entouré par les flammes : un halo, des flammes, une église, l'Enfer chacun représentant leur condition d'ange et de démon. Or, le halo de lumière est celui qui emmène Aziraphale loin de la Terre, loin de Crowley, loin de son magasin : loin de tout ce qu'il aime, et l'église est un passage où Aziraphale est en danger. De même, Crowley est en Enfer pour son jugement, et les flammes l'entourant sont en train de brûler la librairie, le lieu qui symbolisait son ami de toujours. Je ne sais vraiment pas si c'était volontaire ou non, mais les présenter comme ce qu'ils sont, entourés de leurs symboles, alors que ces symboles sont en train de détruire tout ce qu'ils aiment, ou de les montrer en danger, c'était vraiment bon.


La série et les acteurs ont bien joué avec ça pour ce petit twist final que j'appellerais le Body Swap.
Le Body Swap, c'est un truc qui a surprit tous ceux qui ont lu le bouquin (même quand on avait des photos de tournage sous nos yeux depuis plus d'un an, donc oui même moi). Une manière non seulement de pousser un peu plus la relation entre Azi et Crowley, mais de laisser les acteurs montrer à quel point ils jouent extrêmement bien.
En plus, quand on revoit ce passage, on se rend compte de la tonne de détails qui nous sautaient aux yeux : ''Crowley'' marchant normalement, prenant un taxi à la place de la bentley, ayant un col en tartan au lieu de l'habituel col rouge, souriant énormément devant une glace, disant « tickety-boo », une expression qu'utilise habituellement Aziraphale, prenant soin des vêtements et enfin faisant un mouvement très Aziraphalien avec sa bouche ; ''Aziraphale'' tournant autour de Crowley en parlant alors que c'est souvent l'inverse, prenant la glace en faisant une tête d'enterrement et n'ayant absolument pas peur de Gabriel, les deux s'asseyant différemment sur le banc et enfin ''Crowley'' se trouvant toujours sur le côté gauche d''' Aziraphale'' (alors que c'est normalement l'inverse)... (on peut aussi rajouter le fait que David Tennant parle d'une voix plus grave et Michael Sheen d'une voix plus aiguë) Tout ça était littéralement sous mes yeux et pourtant j'ai été surprise jusqu'à la dernière minute.
Une petite chose à dire en plus là dessus, c'est que ça nous montre comment l'un des personnages voit l'autre et j'ai trouvé ça vraiment mignon. Crowley jouant Aziraphale comme une personne courageuse, brave, et parlant du plus grand bien... Alors qu' Aziraphale joue Crowley comme quelqu'un de classe, cool et impoli, c'est vraiment très mignon.
Je pense que ce qui m'a vraiment plus dans ce petit twist, c'est que je trouvais que le lire se terminait de façon abrupte. Alors que là, on a véritablement une dernière péripétie de fin et je dois dire que j'ai trouvé ça très agréable.


Un autre changement qui s'est vu par rapport au livre, et qui a divisé pas mal de fans, ce sont les changements dans la personnalité même des deux personnages. Alors, pour ma part je m'en fiche un peu, puisque je les aime plus dans la série que dans le bouquin, mais je peux comprendre cette position.
Notamment à cause du fait que, dans la série, Crowley abandonne son amour pour l'humanité pour son amour pour Aziraphale. En effet, dans le livre, il y a énormément de choses qui lui font plaisir tels des séries télé, les plantes, la Bentley, et l'humanité en générale... Ici, la seule chose qui rend Crowley véritablement heureux, bah c'est Aziraphale. Il passe son temps à graviter autour de lui, le ''sauver'' de situation, lui fait des miracles tels que rendre Hamlet célèbre, sauver ses livres en 1941, lui retirer la peinture de son manteau, et même finit par sauver le monde parce qu'Aziraphale lui rappelle que sinon, ils ne pourront plus se parler. De même, sa gestuelle a quelque peu été modifiée, mais à mon avis le changement était nécessaire : dans le livre, on a accès à énormément de ses pensées, chose impossible en série, et donc Tennant a du user de pas mal de sa gestuelle pour nous faire parvenir les pensées de Crowley (et tout ça sans les yeux la plupart du temps). Je trouve ça pas mal, parce que ça rend Crowley encore plus impoli en quelque sorte, et c'est une chose qui à mon avis doit plaire à Aziraphale, lui qui n'ose jamais faire ça.
D'ailleurs, Aziraphale a eu pas mal de changements aussi, puisqu'il est passé d'un personnage un peu voire beaucoup grossier à une boule de stress, qui passe son temps à remuer avec ses mains (sauf en présence de Crowley bien évidemment) et à avoir peur d'à peu près tout.
Ce changement de personnalité amène irrémédiablement à un changement d'évolution de personnages (ça plus le fait que l'on voit d'autres anges et démons, chose qui ne se voyait pas dans le bouquin). Aziraphale passe d'un personnage qui suit les ordres malgré le fait qu'il ne soit quasiment jamais d'accord avec eux (ordres qu'il a transgressé une seule fois) à désobéir complètement à ces ordres, parce qu'il a comprit que le Paradis ne propageait que de la propagande et que les personnes qui y travaillaient, même si elles étaient censées êtres bonnes, ne le sont pas. Il comprend d'ailleurs tout ça grâce à Crowley, puisque lorsque ce dernier insulte le Grand Plan, Aziraphale lui dit « Puisses-tu être pardonné », et Crowley répond qu'il ne le sera jamais. Aziraphale le réalisé aussi mais ça ne le frappe que plus tard, lorsque Crowley l'insulte et qu'il prend ce pouvoir de pardon et lui dit « Je te pardonne » : il se rend compte que que ce n'est pas compliqué de pardonner, et que malgré tout Crowley ne le sera jamais et c'est une situation injuste, pour lui qui aime Crowley.
Enfin, un beau moment que j'aime beaucoup, c'est à la fin quand, sur le banc, Aziraphale a toujours peur du Paradis, de Dieu,même s'il vient de perdre ce qu'il tentait de garder depuis 6000 ans, ce à quoi Crowley lui dit, fatigué, qu'ils sont dans le même camp, et donc que tous deux n'ont plus rien, sont libres. Et devant ça, Aziraphale se confie enfin à Crowley sur le fait qu'il peut avoir peur de l'avenir et j'ai trouvé ça très mignon encore (de toute manière tout est mignon avec eux). De même, l'une des toutes dernières phrases, « Il est temps de quitter le jardin », est très belle, parce que tous deux sont restés bloqués dans le jardin d'Eden : Aziraphale parce qu'il y a fait son premier ''mauvais'' acte, et Crowley parce qu'il y a fait son acte de bonté : ils ont sûrement toujours voulu effacer ce moment de leur esprit, sans succès, et maintenant qu'ils ont accepter le fait d'être un mauvais ange et un bon démon, ils peuvent quitter le jardin.


      Je voudrais maintenant faire un minuscule aparté sur **Crowley**, non pas parce que c'est mon préféré des deux (je me suis vraiment surpris moi-même à les adorer autant l'un que l'autre), mais parce que j'ai trouvé qu'il y avait trois éléments très intéressants avec lui.

Le premier, ce sont les lunettes de soleil. Parce que oui j'ai analysé au point d'en arriver aux lunettes de soleil.
Ses lunettes, on nous les introduit avant même de voir le personnage les porter, grâce à Hastur. Il nous dit qu'il les porte « même quand il n'en a pas besoin ». En fait, il les porte surtout quand il est en dehors de chez lui, et quand il est en Enfer, ou bien avec d'autres démons aux alentours. A dire vrai, le seul moment où il les porte chez lui, c'est quand Hastur et Ligur viennent le chercher. Au milieu de tous ses préparatifs avec l'eau bénite, il prend le temps de remettre ses lunettes. En fait, il pourrait ne pas en avoir besoin pour cacher ses yeux, puisque Hastur n'en met pas et personne trouve bizarre qu'il n'ait pas d'iris. Il n'en a besoin que pour une chose : dresser une barrière émotionnelle entre lui et les gens. Et je trouve ça vraiment bien d'avoir mis en avant un personnage qui a besoin d'une barrière émotionnelle comme ça, de montrer un personnage être émotif, au point d'avoir recours à des artifices pour cacher ces émotions, alors que je le rappelle il est censé être un démon, c'est assez osé je dirais. Au lieu de nous présenter un personnage qui pète la classe, porte des vêtements cool et n'a peur de rien, on a à la place un personnage qui tente de cacher ses émotions. Et moi j'aime.
D'autant plus que, les moments où on le voit sans ses lunettes ou avec sont réfléchis : lors de la première scène, au jardin d'Eden, il est avec Aziraphale et n'a donc pas besoin de cette barrière. De même quand tous deux boivent ensemble, dans la boutique, il les retire de lui-même, parce que c'est un moment intime. Sur la M25, Hastur retire délibérément les lunettes de Crowley : il aurait pu faire n'importe quoi, le frapper, le menacer, mais non, il lui retire cette barrière (franchement j'ai détesté Hastur à ce moment là). D'ailleurs, l'arrivée de ces lunettes coïncide au moment exact où Crowley se rend compte que les humains sont parfois pire que les démons : lorsqu'il est à Rome, et qu'il a l'impression de perdre son temps sur terre, et qu'il se rend compte qu'il n'a déchu que pour avoir posé certaines questions, alors que les humains font bien pire.
Une autre chose qui me fait aimer Crowley, c'est que malgré le fait qu'on le présente, lui et tous les personnages, comme des personnes un peu idiotes, ils ont tous quelque chose qu'ils font particulièrement bien. Et lui, même s'il est un démon avec malgré tout de la bonté, il est excellent à son boulot de démon, contrairement à tous les autres. On le voit, au lieu de tenter une seule personne sur plusieurs jours, il en tente plusieurs milliers grâce à des stratagèmes assez élaborés. Mais ce qui le rend vraiment bon, en tant que Serpent du jardin d'Eden, c'est qu'il sait demander aux autres quelque chose à faire sans leur dire de le faire. Ca se voit notamment dans le premier épisode, quand il veut qu'Aziraphale l'aide à élever celui qu'ils prennent pour l'Antéchrist : quand l'approche frontale ne fonctionne pas, il lui propose de manger, de boire, puis il lui fait tout un discours sur comment le Bien doit stopper le Mal... Et Aziraphale accepte. Crowley est quand même un sacré manipulateur, on nous le montre, ce qui ne l'empêche pas d'échouer deux fois : quand il demande l'Eau bénite, directement, sur un papier, et quand il propose à Aziraphale de s'enfuir dans les étoiles. Dans les deux cas, il est paniqué par ce qui pourrait arriver si Aziraphale refuse (il ne doit même pas imaginer le refus possible, pour lui il n'y a qu'une chose à faire et il la demande directement), et là encore, ça montre une facette du personnage assez intéressante : le fait qu'Aziraphale lui fasse perdre tous ses moyens (oui je pensais faire une phrase plus classe et rien ne m'est venu à l'esprit).
Enfin, le dernier point qui me fait vraiment aimer ce personnage, c'est le fait qu'il soit un ange Déchu et ne comprend pas pourquoi. C'est assez triste d'avoir un personnage principal qui soit comme ça, triste, puni pour une chose qu'il n'a pas commise, en tout cas dans son esprit (surtout que, contrairement à Aziraphale qui perd petit à petit sa foi tout au long de la série, lui l'a toujours, il prie, il parle à Dieu, mais il sait qu'il n’obtiendra jamais de réponses).
Une des scènes que j'attendais le plus, et qui montre tout ça à merveille (encore plus que ces scènes où il parle à Dieu, que j'étais vraiment surprise de voir mais que j'ai adoré), c'est celle où il parle à... ses plantes.
Alors, la scène est divine, notamment parce que David Tennant est à fond et qu'on pense à ces techniciens couchés au sol en train de remuer les plantes, mais si on gratte un peu, il y a pas mal de choses à en dire. Reprenons dans le contexte : Crowley fait peur à ses plantes, pour qu'elles soient vraiment belles, et quand une d'entre elle possède une malheureuse tâche, il l'emmène on ne sait où et montre le pot vide aux autres.
Je ne pense pas exagérer en disant que on peut y voir une magnifique métaphore : Crowley, c'est Dieu, qui fait peur aux autres anges pour que ceux-ci fassent ce qu'on leur dit, et quand un seul ange ose avoir un léger défaut, il se fait virer du Paradis, pour ne pas que les autres suivent son exemple. (On pourrait aussi théoriser que Crowley emmène la plante avec tâche dans un jardin très beau, puisque lui même après avoir Déchu s'est retrouvé sur Terre, un endroit plus beau que le Paradis).
Par cette simple scène humoristique, on nous montre que Crowley est toujours bloqué sur le fait qu'il ait Déchu, il ne comprend pas et revit tout le temps sa Chute. Encore un exemple de pourquoi je trouve que Crowley est un personnage intéressant : il est émotif, il ne comprend pas de quoi on le punit, et cette incompréhension lui fait revivre tout le temps son trauma d'origine. J'aime vraiment énormément toutes les scènes où on le voit littéralement émotif, notamment deux de mes scènes préférées, celle où il va dans la boutique en feu et il croit qu'Aziraphale s'est fait détruire, et celle qui s'ensuit après et où il est en train d'essayer de se saouler, et parle alors à Dieu de sa Chute. Cette dernière n'était pas présente dans le livre et m'a littéralement brisé le cœur (enfin, encore plus, parce qu'il avait déjà été brisé dans la scène au milieu des flammes).
En outre, il est intéressant de noter que, lorsque l'Enfer demande à Crowley « d'aller là haut et mettre le bazar » (donc au jardin d'Eden), il aurait pu faire n'importe quoi, mettre le feu, tuer tout le monde. Non, il décide de faire ce qu'on lui a fait : d'être puni pour avoir oser ne serait-ce que désobéir, poser des questions. Parce que Dieu est bien gentil de dire « pas touche à la pomme », mais Crowley fait se demander à Adam et Eve : qu'est ce qu'il se passe, si je mange la pomme ? C'est grave ? Pourquoi ne pas la manger ? Il leur fait se poser des questions. Et se faire virer du jardin d'Eden par là-même : exactement ce qui lui était arrivé.


     Une chose qui me fait vraiment aimer **Aziraphale**, alors peut être que j'extrapole mais je vais m'expliquer, c'est qu'il a énormément de neuroatypie en lui (la neuroatypie, c'est la différence d'une personne neurotypique : une personne neurotypique c'est quelqu'un qu'on pourrait malheureusement appeler de normal, et les neuroatypiques sont, ben... les autres. Ici, on va se concentrer sur la branche de l'autisme). Eh oui, Aziraphale possède beaucoup de traits autistiques : il a l'air de ne pas toujours comprendre le langage corporel, a plusieurs intérêts spécifiques (on ne le voit vraiment heureux qu'à ces moments là : lorsqu'il est dans sa boutique, lorsqu'il danse, et quand il fait de la magie), il n'a pas l'air d'avoir beaucoup d'amis (Crowley non plus, mais Crowley ne respire pas l'envie d'avoir des amis, alors qu'Aziraphale est juste extrêmement gentil), il n'est jamais à l'aise avec d'autres groupes de personnes hormis Crowley, il est tout le temps anxieux et remue sans arrêt les mains, il est assez naïf, respecte les ordres à la lettre (enfin il essaye) et garde ses vêtements pendant plus d'un siècle. (D'un certains points de vue, Crowley a pas mal de traits autistiques aussi, il a l'air de ne pas vraiment comprendre ses propres sentiments, a besoin d'une barrière émotionnelle, il s'attache beaucoup à Aziraphale, a l'air d'être en quelque sorte en dépression, et je pourrais sortir encore pleins d'exemple sur Gabriel, Beelzebub, Hastur, Ligur... mais tous ces traits sont surtout très visibles chez Aziraphale). Et j'aime beaucoup, là encore, que l'on nous montre un personnage qui a vraiment du mal avec le monde extérieur. C'est véritablement peu commun.
J'avais un peu peur, en ayant entendu dire que dans la série, ils allaient rajouter d'autres anges et démons, que le fait qu'**Aziraphale** et **Crowley** soient uniques s'échappe un peu. En effet, dans le livre, on ne sait rien d'autre que « Les démons sont mauvais », parfaitement par Hastur et Ligur, et « Les anges sont bons mais un peu énervant », chose qui est seulement évoquée par Aziraphale (enfin, le Métatron et Beelzebub n'apparaissent qu'à la fin pendant trois pages). Le fait qu'on ne sache rien d'autre rendaient vraiment nos deux acolytes uniques, puisqu'ils étaient un ange avec un peu de méchanceté en lui et un démon avec de la bonté en lui. Mais voilà, dans la série on nous présente quatre anges et quatre démons plus en détail, et ça pouvait vite tourner en eau de vinaigre, puisque on aurait pu les voir eux-aussi montré de la bonté/de la méchanceté.

Et c'est ce qui arrive, mais pas de la même manière. En effet, les anges sont plutôt montrés comme presque des persécuteurs, mauvais parce qu'ils pensent faire le bien, au contraire d'Aziraphale qui voudrait faire le bien mais est mauvais parce qu'il ose avoir de l'imagination. De même avec les démons, aucun n'est montré réellement avec la même bonté que Crowley : ils sont cruels, ils sont méchants, mais parce qu'on leur a dit qu'ils l'étaient et pensent ne pouvoir faire que ça.


En outre, c'est parfaitement reflété à la fin, lorsque ces deux camps décident de punir Crowley et Aziraphale : le Paradis veut le punir sans raison (ils ont vu Aziraphale avec l'Antéchrist et se sont dit « Ah, c'est de sa faute » sans aucune raison apparente), et décident de le tuer en petit comité. Au contraire, l'Enfer veut punir Crowley parce que celui-ci a détruit un autre démon plus que pour son non-rôle dans la Fin du Monde, et même si ça n'en est pas un équitable, ils font un semblant de procès. En fait, même certains démons trouvent que l'eau bénite est une sentence affreuse, même pour Crowley. Et du coup, ça montre bien qu'il y a du mauvais dans le Paradis et du bon dans l'Enfer, mais pas de la même manière qu'Aziraphale et Crowley, ce qui les rend si c'est possible encore plus uniques.


     Une autre chose, dont je ne pouvais pas ne pas parler, c'est que ces deux là... sont justes **amoureux**. Totalement l'un de l'autre. Alors, choisissez, histoire d'amour platonique, histoire d'amitié, ce que vous voulez, mais pour moi c'est véritablement une histoire d'amour. Certes, contrairement à Newt et Anatheme ils ne font pas l'amour, contrairement à Shwadwell et Tracy, ils ne vivent pas ensemble à la fin (enfin, un des auteurs a dit que si, mais ce n'est pas canon). Je vous propose cette liste non exhaustive de pourquoi je les pense amoureux et on ne pourra pas me faire changer d'avis :

-Crowley qui appelle normalement Aziraphale "Mon ange" (et pas "l'angelot'') à peu près 5 ou 6 fois dans la série
-L'ange qui dit à Zira "Ton petit ami aux lunettes noires"
-Crowley qui dit qu'il va partir sans Zira et quand il se rend compte que ce dernier n'est plus là, au lieu de partir, va dans un bar pour sa saouler
- « Ils ont tué mon meilleur ami » et toute la scène de la librairie en feu mais bon là j'ai rien de plus à expliquer cette scène elle parle d'elle-même
-Somebody to love qui se joue après ladite scène sachant que dans le livre, la voiture joue que du Queen par elle-même
-Episode 3, en vo, au lieu de dire « Tu roules trop vite pour moi Rampa » Zira dit "Tu vas trop vite pour moi" ce qui a un énooorme sous entendu de "Tout ça va trop vite pour moi, cette histoire que tu voudrais qu'on ait tous les deux"
-Crowley qui fait que regarder Zira TOUT LE TEMPS même quand il doit conduire
-Chaque action "bonne" que fait Crowley c'est pour rendre Zira heureux (il le rassure au jardin d'Eden sur l'épée, il lui enlève la tâche de peinture, rend Hamlet célèbre
-Zira qui ne veut pas donner l'eau bénite à Crowley parce qu'il pense qu'il veut s'en servir pour se suicider, puis la lui donne quand il se rend compte qu'il va faire un truc dangereux pour l'avoir de toute manière
-Ces deux scènes de rupture, la première au square où Zira est juste déchiré entre sa joie de partir avec Crowley seulement et la peur que ça lui procure, puis la seconde scène où ils se redisent la même chose au milieu de la route et qu'un mec arrive en disant "Je suis passé par là aussi, vous serez mieux sans lui"
- « Je connais ton odeur »
-Toute la scène où Crowley pousse Zira contre le mur pour l'engueuler, on ne fait pas ça avec tous ses amis, plus la personne qui les interrompt s'excuse de briser un « moment intime »
-Ils se connaissent tellement qu'ils peuvent chacun jouer l'autre parfaitement et prendre le même corps
-Aziraphale qui lance un regard extrêmement évoquant à Crowley après que celui-ci ait sauvé ses bouquins en 1941, sûrement le moment où il a comprit qu'il était amoureux
-Crowley trouve rien à faire quand le Diable arrive pour sauver le monde et ses milliards de gens qui y habitent, mais quand Zira menace de ne plus lui parler s'il ne fait rien il trouve quelque chose à faire
-Crowley qui passe son temps à sauver Aziraphale (jusqu'à aller dans un lieu sacré comme une église, où c'est dangereux pour lui)
-Le showrunner et co-auteur du livre dit qu'il les voit comme un couple
-Les acteurs disent qu'ils les voient comme un couple et ont joué le tout comme si ils étaient amoureux
-A la fin, après le restaurant, on voit un rossignol qui symbolise, déjà la chanson qu'on entend en fond ("Il y avait deux anges au Ritz et un rossignol chantait", un truc comme ça) mais aussi c'est l'oiseau qui signifie par excellence, l'amour


     Ce qu'il y a de bien, c'est que contrairement au livre, la série montre comment leurs sentiments ont évolué. 

Pendant la première scène, au jardin d'Eden, Crowley lance la conversation alors qu'Aziraphale se demande pourquoi un démon viendrait lui parler, et n'est même pas sympathique. Là, Crowley est surpris parce que Zira avoue avoir donné son épée aux Hommes. Puis on les retrouve pendant l'Arche de Noé : là Crowley est plutôt malicieux envers Zira, il lui parle d'un ton mielleux de l'épée, sûrement parce qu'Aziraphale n'a pas Déchu pour une faute plus grave que celle de Crowley et, de même, Aziraphale reste peu serein en sa présence. On passe à la Crucifixion, et là tous deux se parlent plus courtoisement, Crowley mentionne son changement de prénom, et se rend compte une troisième fois qu'Aziraphale a l'air de ne pas être d'accord avec tout ce que dit Dieu, mais ne le mentionne pas réellement. Ensuite, on a le plus court laps de temps entre deux flash-back, et on retrouve les deux à Rome. Les choses ont beaucoup changé en 8 ans : Crowley a coupé ses cheveux, on le voit pour la première fois avec des lunettes de soleil et il est de mauvaise humeur. C'est aussi la première fois qu'Aziraphale le voit de lui-même, et il doit se rendre compte que le démon n'est pas dans un bon jour. Il l'approche et cette fois est tout à fait calme et non pas anxieux avec lui, et même si Crowley continue au début dans sa mauvaise humeur, Aziraphale fait une petite blague sur la tentation et là on entrevoit la première alchimie entre les deux, un cap est passé.
Ensuite, plus vite fait, on passe à l'évolution de leur travail grâce à leur relation : Crowley mentionnant pendant l'époque Arthurienne que lui et Aziraphale pourraient faire et des miracles et des tentations, puis dans le théâtre d'Hamlet on apprend qu'ils le font assez souvent et Aziraphale mentionne pour la première fois que Crowley pourrait être détruit à cause de ça : il commence à être véritablement attaché au démon.
Encore un cap de passé lorsque, pendant la révolution française, on voit Crowley ''sauver'' pour la première fois l'ange : il n'était pas obligé de le faire, après tout, Aziraphale n'était pas réellement en danger, mais il le fait quand même. Il veut éviter des problèmes à son ami. (Il y a une scène coupée magistrale où Crowley sauve aussi le derrière d'Aziraphale et lui permet de rester sur Terre alors qu'il devait retourner au Paradis, mais bon, elle est coupée... Dommage, Crowley apportait des chocolats pour l'ouverture de la boutique d'Aziraphale...)
Dans les années 1800, Crowley demande de l'eau bénite à Aziraphale, non pas pour se suicider au cas où ça tournerait mal, mais pour se défendre. Aziraphale lance alors qu'il « fraternise » avec Crowley, qui le prend vraiment mal. On voit là que, pour le démon, leur relation est véritablement une relation amicale, quelque chose d'agréable et une sorte d'échappatoire, alors que dans la bouche de l'ange, cette relation sonne plus comme quelque chose de dangereux, de mal et de pas normal. Aziraphale est encore sous la coupe du Paradis, alors que Crowley s'est beaucoup éloigné de celle de l'Enfer pour son plaisir personnel.
Ces deux là ne s'adresseront plus un mot jusqu'en 1941, quand Crowley sauve une fois encore Aziraphale. Ce sauvetage permettra à l'ange de se rendre compte de deux choses : que malgré leur long moment sans se parler, Crowley est toujours ami avec lui, mais surtout, Crowley va dans une église (un lieu qui le fait souffrir physiquement), sauve Aziraphale (en envoyant, là encore, des personnes à la mort, mais comme pendant la révolution française, aucun d'eux n'est véritablement responsable, ils ne l'ont pas fait de leur main), et abandonne même l'eau bénite pour sauver les livres d'Aziraphale. A mon avis, c'est dans cette scène que tous deux se rendent compte à quel point ils s'aiment réellement (de l'amour que vous voulez, ou de l'amitié).
Viens ensuite cette scène de 1967, où Zira accepte enfin de donner l'eau bénite à Crowley (eau qu'il a sans doute bénie lui-même) dans un thermos en tartan, histoire de rappeler à Crowley qui lui a donné. Le démon tente alors pour la première fois un véritable rapprochement à Zira, en lui disant qu'il peut l'emmener n'importe où, en insistant. Et Aziraphale lance la phrase ultime (dont j'ai mis littéralement deux jours à comprendre le sens caché parce que je ne comprends pas l'implicite...) : « Tu vas trop vite pour moi Crowley ». (parce que oui 6000 ans c'est rapide). Il y a donc trois messages : Crowley roule trop vite, Aziraphale n'est pas encore près à accepter de faire comme Crowley, être ami avec un membre du camp opposé, ou bien évidemment la version amour, celle où il dit que tout ça va trop vite pour lui, cette relation que lui demandes Crowley.
J'ai vraiment adoré ces 28 minutes supplémentaires sur eux, sur leur histoire. C'est pas poussif, au contraire, c'est extrêmement agréable d'avoir des choses en plus sur eux.
Voilà, je crois que je n'ai jamais été autant intéressé par une histoire d'amour dans une œuvre. Sûrement parce que la série ne se focalise pas dessus (ce n'est pas une histoire romantique, c'est une histoire avec du romantique).
Pour finir sur leur relation, je pense que Aziraphale s'est réellement rendu compte qu'il était amoureux de Crowley dans cette église en 1941. Pour Crowley, je dirais que ça se passe plutôt dans la scène de la boutique en flamme : au moment où il se rend compte qu'il a perdu Aziraphale, et que le monde soit paraître vide et triste. Ce qui me fait penser ça c'est le passage de la chanson You're my best friend à Somebody to love.
Et puis non en fait j'ai encore une chose à dire : j'ai absolument adoré la façon dont Crowley semble littéralement collé à Aziraphale. En rajoutant toutes ces scènes entre les deux, Neil Gaiman a aussi rajouté pas mal de choses à analyser et notamment le fait que Crowley n'abandonne jamais Aziraphale. En effet, il vient le sauver dans l'église en 1941 alors qu'ils ne se sont pas parlé depuis plus d'un siècle. Et, lorsqu'il propose à Aziraphale de s'enfuir et que ce dernier refuse, Crowley reste sur la Terre afin de trouver un endroit où s'enfuir. Quand il trouve cet endroit, il retourne voir Aziraphale et lui redemande de s'enfuir avec lui. Il essuie encore un refus mais est-ce que lui-même part pour sauver sa peau car il sait que l'Enfer en a après lui ? Au contraire, il met au point un plan pour se débarrasser des autres démons avant de retourner une troisième fois chercher Aziraphale. Si ça n'est pas de l'amour... Tout ça pour trouver le magasin en proie aux flammes, ce qui amène pour moi à une de mes scènes préférée, parce qu'à ce moment on voit à quel point Crowley est un personnage ultra vulnérable et à quel point il aime Aziraphale. Parce qu'il ne sait pas si ce feu peut être un Feu des Enfers (je ne vais pas dire le nom anglais sinon je vais me mettre à chanter), ou un feu normal : il sait juste qu'à ce moment là son ami est parti, soit à cause du Paradis et donc à cause de Crowley car c'est lui qui a proposé à Aziraphale de mettre son nez dans les affaires de l'Apocalypse, soit enlevé par l'Enfer et c'est aussi la faute de Crowley. D'où le fait qu'il crie « Quelqu'un a tué mon meilleur ami ! » et qu'il insulte « Tout le monde », car c'est en fait à lui qu'il en veut.


Voilà, je crois que je n'ai jamais été autant intéressé par une histoire d'amour dans une œuvre. Sûrement parce que la série ne se focalise pas dessus (ce n'est pas une histoire romantique, c'est une histoire avec du romantique).
Pour finir sur eux deux, parce que malheureusement faut finir, il y a quelques chose d'assez drôle, qui se voyait moins dans le livre parce qu'ils apparaissaient moins : on les enlève de l'histoire, l'histoire continue d'elle-même. Hormis à la toute fin, où ils encouragent Adam, ils n'ont aucun impact sur toute cette histoire d'Antéchrist et cavaliers de l'apocalypse, au contraire des autres. Et pourtant, si on les retire, on perd tout ce qui fait Good Omens. On perd cette dimension d'histoire d'amour, de deux êtres qui apprennent à se connaître et s'aimer, à se rebeller enfin contre ceux qui les oppressaient pour être ensemble dans l'adversité. Mais ça reste drôle de voir que le showrunner a décidé de se focaliser sur eux, et que même les fans du livre se focalisent toujours sur eux (regardez ce qu'il reste de ''l'ancien'' fandom avant la sortie de la série : on ne parle quasiment que d'eux) sachant qu'ils ne sont pas importants à l'histoire. Ca ne se voit pas beaucoup dans les œuvres, avoir des personnages principaux qui ne servent à rien à la trame principale.
Enfin bref, après toutes ces lignes sur ces deux personnages, vraiment je les adore parce qu'on a, en personnages principaux, deux individus qui sont tous sauf des caricatures, alors qu'on aurait pu avoir des clichés habituels. Mais non, ils sont tous les deux parfois stupides, parfois intelligents, ils ont des sacrés émotions et le tout les rend terriblement attachants. Vraiment je n'ai jamais été aussi emballée par deux personnages principaux, et par une histoire d'amour. Et en plus ils sont joué par Michael Sheen et David Tennant.


Au delà de ces deux personnages, alors que c'était un point qui m'avait peu plus dans le livre, ici on se retrouve avec une pléthore de 24 personnages... Et je les aime tous. Vraiment.
Depuis Newt qui est une personne qui se prend la vie en pleine tronche tout le temps mais continue à avancer parce qu'il ne peut faire que ça, Anathema qui un personnage très intéressant vu que toute sa vie a été dictée et qu'elle l'a connaît par cœur, qui est très intelligente mais qui oublie ce stupide livre de prophétie dans la voiture de deux inconnus Shadwell qui est assez attachant, de même que Madame Tracy, les Eux qui apportent un vent d'abord de mignonitude puis de moments presque effrayants et philosophiques, les quatre anges que l'on nous présente et qui ont tous un trait intéressant pour des anges (Gabriel est méchant et un peu effrayant, trait notamment montré par le fait qu'il apparaît partout à n'importe quel moment, Uriel et Sandalphon ont l'air de petites brutes vis-à-vis d'Aziraphale, et Michael fait limite ce qui est reproché à Aziraphale, pactiser avec un démon), de même pour les quatre démons (Beelzebub je l'adore, iel est tout le temps saoulae de tout, et puis le chapeau-mouche quoi, Dagon fait un discours très intéressant qui me prendrait trop de temps à analyser, Hastur et Ligur forment un joli couple, oui je trouve qu'ils sont un couple), les Quatre Cavaliers de l’Apocalypse sont peu développés mais montrent bien les idées qu'ils sont... Vraiment alors que dans le livre, je m'ennuyais parfois un peu à suivre certaines choses (notamment les parties des Eux), là j'ai tout adoré de la première à la dernière seconde.


Venons en à un autre point auquel je ne m'attendais pas du tout, que je ne mettrais pas vraiment dans les thèmes abordés par la série parce que ça n'est pas dans la morale à en retenir, et on serait plus dans le choix artistique délibéré, c'est la façon dont la série met en scène ses personnages, dans la plus grande normalité qui soit.
En effet, les êtres surnaturels, donc les démons, anges, Dieu et les 4 Cavaliers de l'apocalypse tous n'ont aucun genre. Ni hommes, ni femmes, ni rien. Ils ont été créé avant l'invention du genre, et jamais la série ne s'en moque.
En effet, regardons Crowley : l'exemple le plus flagrant est, quand on nous l'a présenté tout le début de l'épisode par un être se présentant comme un homme, il arrive devant la maison de Warlock et se présente en tant que nounou, en tant que femme. Et jamais la série ne se moquera de ça. Bien sûr, on peut rire du fait que la nounou est assez flippante, mais pas du fait que Crowley était présenté comme un homme et d'un coup s'habille en femme. Et il y a énormément de petits détails qui montrent que Crowley se fiche de se qu'il porte, que ce soit étiqueté pour les hommes ou les femmes : pendant la scène de la crucifixion, il porte un vêtement de femme. Son jean est un jean de femmes (regardez bien il peut à peine mettre ses mains dans les poches, et les jeans de femmes ont toujours des minuscules poches). Ses deux dernières lunettes sont trouvables dans les rayons femmes, de même que son espèce de cravate et son gilet, et sur ses 15 différentes coupes de cheveux, 11 sont des coupes que l'on pourrait plus attribuer à des femmes qu'aux hommes. Il est volontairement montré comme se fichant complètement des codes que les humains ont pu se donner, il ne porte que ce qu'il veut.
De même, il ne me semble pas avoir déjà vu un film ou une série présentant un personnage non-binaire utilisant les pronoms « they/them » (d'ailleurs les traducteurs français non plus n'ont jamais du en voir parce qu'ils ont paniqués et ont traduits par « ils ». Eh oui, le pronom « iel » existe) et pourtant, nous avons Pollution devant nous, avec en plus le facteur utilisant « Monsieur » pour s’adresser à ellui.
Et que dire de Uriel ou de Beelzebub ? Un look androgyne, pas de pronoms, et malgré le fait que Beelzebub soit joué par une femme, on ne change pas son titre de prince des Enfers. Pareil avec Michael, qui est normalement un ange masculin ? Elle est jouée par une femme, sans aucun questionnement.
Gabriel, Sandalphon, Dagon, tous sont joués et montrés soit comme des hommes, soit comme des femmes, mais il n'y a rien qui les différencie plus que ça, hormis leurs vêtements. D'ailleurs, il n'y a AUCUNE distinction entre femme et homme démons : Beelzebub et Dagon, tous deux joués par des femmes, ne sont pas montrés comme le cliché de la méchante femme sexy et à moitié à poi**l : tous deux ont de la pourritures, comme les autres démons, Diagon a des dents de piranhas, des écailles, Beelzebub parle en bzitant comme une mouche mais on ne les sexualise en rien. Je me suis retrouvé, avec d'autres personnes, complètement fan de Beelzebub parce que c'était la première fois pour nous que l'on voyait une femme jouer un personnage ''méchant'' sans être hyper sexualisé au possible. En plus, son chapeau-mouche est génial.
Oh et, quand **Aziraphale
possède le corps de Madame Tracy, il n'y a aucune blague de faite sur le fait qu'une personne se présentant comme un homme soit dans le corps d'une femme. Rien. Crowley le reconnaît et lu dit juste que la robe lui va bien.
Je ne pouvais pas finir sur ça sans parler de comment a été utilisé Dieu : comme Dieu. Avec une voix de femme, certes, mais Crowley utilise des pronoms neutres pour parler de ellui (la version française a été perdue aussi à ce moment), Aziraphale utilise des pronoms féminins et Jésus l'appelle toujours « Père ».
Pour moi qui n'ait jamais compris la binarité dans laquelle on est enfermé à longueur de journée, cette représentation d'êtres non-humains qui sont présentés sans genre est un vrai bol d'air.
D'ailleurs, on peut aussi voir dans le changement de nom de Crowley un petit côté personne transgenre : après avoir déchu, il perd son nom d'ange (qu'on ne connaîtra jamais, d'ailleurs certains penses qu'il pourrait être l'archange Raphael), et se fait appeler Crawly, Rampant (parce que Dieu a condamné le Serpent d'Eden a ramper puisqu'il a tenté Adam et Eve), mais ce nom qui évoque un peu trop sa Chute et ce qu'il est devenu malgré lui ne lui conviendra pas, et il se renomme lui-même Crowley (de plus, ce nom en anglais évoque plus le corbeau, ''crow'', et renvoi donc plus à sa condition d'ange ailé plus que de démon-serpent).
Il y a aussi cette phrase que Gabriel dit à Adam, « Tu ne peux pas juste refuser qui tu es ». Je vais pas trop argumenter mais beaucoup de personnes trans se sont vues être lâché ça à la tronche.
Enfin, je trouve que c'est important de noter que le casting est composé de beaucoup de personnes approchant les 50 ans et pourtant les traitent comme... eh bien comme des gens. C'est idiot à dire, mais oui, Tennant et Sheen approchaient tous deux de la cinquantaine pendant le tournage, la plupart des cavaliers ont dans les 40 ans, enfin je ne vais pas énumérer l'âge de tout le monde, mais c'est assez peu commun pour être notable.


Ceci m'amène d'ailleurs à parler d'une chose que j'ai encore adoré (de toute manière j'ai tout aimé alors), c'est le character design. Alors j'ai déjà parlé un peu de celui de Crowley et Aziraphale, mais il y a encore deux trois choses que j'aurais voulu dire sur eux : celui de Crowley est toujours pleins de détails, par exemple le fait qu'il porte des chaussures à motif de serpent, un bracelet de montre à motif serpent, une ceinture serpent, à Rome une boucle serpent, mais aussi qu'il y a un soupçon de rouge partout dans ses costumes (vraiment, un soupçon : un léger tissu rouge au jardin d'Eden, à Rome et pendant l'Arche de Noé, un fil rouge pendant la Crucifixion et les années 1800, un vêtement rouge en 1941 ou à Paris...), tout ça rappelant évidemment qu'il était un serpent rouge et noir. D'ailleurs, avec des amis, en attendant la série, on savait que le character design était si poussé que quand on a remarqué cette chaîne autour du coup de Crowley, on s'est mit à théoriser pendant des jours sur ce qu'elle pouvait signifier, alors qu'en fait, ben elle ne signifie absolument rien.
De même, même si Aziraphale porte des couleurs claires, il n’apparaît en blanc que lorsqu'il est au Paradis : sinon ses habits montrent qu'il n'est pas exactement blanc, pure, et donc forcément bon. Il serait plus de la couleur eh bien... d'une crêpe. Oui bon il aime les crêpes alors.
Ah et il est beau de voir le symbolisme quand, pendant la fête d'anniversaire de Warlock, Crowley porte du blanc avec un soupçon de noir, et Aziraphale du noir avec un soupçon de blanc. Symbolique, évidemment.
J'ai aussi particulièrement aimé comment sont présentés les démons, alors qu'ils sont assez ridicules : mais la lecture du livre ne m'attendait pas à cette grenouille et ce caméléon sur les têtes d'Hastur et Ligur. L'idée partait d'abord d'une coiffure ressemblant à un lézard, et l'équipe a décidé de mettre quelque chose de bien moins classe, c'est à dire un réel animal sur la tête des démons. Ca amène alors à se demander si le démon est l'être humain ou l'autre animal qu'il porte sur la tête (Neil Gaiman a joué avec ça en disant que ce pouvait être les animaux sur la tête des humains qui dirigeaient les humains, comme dans Ratatouille...) C'est d'ailleurs assez amusant de se demander si Crowley, en voyant toutes ces stupidités, ne s'est pas trouvé trop bien pour tout ça et s'est juste vu mettre un petit tatouage de serpent sur la tête, au lieu d'un véritable serpent.
J'ai déjà dit à quel point j'étais heureuse du fait que les actrices qui jouent des démons n'ait pas été sexualisées mais aient hérité du même genre de pourriture sur le visage et, pour ce qui est du cas de Beelzebub, un magnifique chapeau-mouche (c'est apparemment le seul moment où Amazon s'est senti un peu inquiet face à la série, quand ils ont vu le chapeau-mouche). Je n'aurais rien à dire d'autre, ce chapeau est magnifique.
Un autre parallèle qui se fait, plus subtile que celui de Crowley et Aziraphale, c'est celui entre les Cavaliers de l'Apocalypse et les Eux (the Them en anglais). En effet, Adam étant l'antéchrist, il est le miroir de Mort, Pepper porte beaucoup de rouge, elle reflète Guerre, Brian est toujours montré comme sale et couvert de poussières, boue ou nourriture, il reflète donc Pollution, et bon bah Wensleydale, son côté miroir avec Famine ne se voit pas sur son design. Enfin, le fait que les 4 Cavaliers soient des bikers (ça c'est la meilleure idée du siècle) renvoi aux Eux qui arrivent à l'aéroport de Tadfield en vélo : mais contrairement aux Cavaliers qui sont là pour l'Apocalypse, et donc sont bien bruyants sur leurs motos, les Eux arrivent en vélo, un moyen simple, qui permet de faire du sport, moins de bruit et moins de pollution.
Le dernier point que l'équipe a beaucoup travaillé est les yeux. Souvent, pour montrer qu'on a affaire à un être surnaturel, on lui modifie ses yeux, sont humanité : les démons possèdent donc tous des yeux étranges (Hastur n'a pas d'iris, les yeux de Ligur changent en fonction de la couleur de son caméléon et donc de son humeur, les yeux de Dagon sont très bizarres et Beelzebub était censé avec des yeux de mouche mais l'actrice avait un problème aux yeux pendant le tournage). De même, les Cavaliers de l'Apocalypse ont des yeux de couleurs assez spéciales (rouges, blancs, noirs...) et Gabriel possède de magnifiques yeux violets (étant censé être le plus bel ange du monde, il a les mêmes yeux qu'Elizabeth Taylor, qui était une des plus belles femmes du monde). Il est aussi à noter que le violet est la couleur inverse du jaune, qui est la couleur des yeux de Crowley.


Parlons des yeux de Crowley tiens. En dehors du fait qu'ils sont vraiment classe, on peut voir qu'ils ont différentes formes : des iris rondes et de taille humaine la plupart du temps, complètement jaunes au début de l'histoire et quand il pense à autre chose... Et oui, c'est assez subtile, mais ses yeux redeviennent complètement jaunes à différents moments de la série : quand il retient sa Bentley d'exploser, quand il est un peu bourré, et surtout pendant cette * de scène du magasin d'Aziraphale qui brûle. Ce n'est qu'un détail mais vraiment, ça montre ils ont pensé à tous les détails. Oh, et quand Aziraphale prétend être Crowley aussi, il n'essaie même pas, il a les yeux tout jaunes.


Mais que serait un beau character design sans des bons acteurs ? Parce que même si je le dis et le redis, David Tennant et Michael Sheen sont excellents... D'ailleurs je vais encore le dire parce que je m'attendais à ce que Tennant soit bon, mais j'avais peur qu'il en fasse un peu trop et Sheen je ne savais pas trop quoi en penser. Il s'est alors trouvé que Tennant était bien évidemment excellent, alternant les moments où il crie et grimace beaucoup à des plus subtils, et Sheen m'a énormément surpris : vraiment je ne m'attendais pas à ce qu'il y ait énormément de subtilité dans son jeu.


Notamment lors de la scène du kiosque : lorsque Crowley demande à Aziraphale de s'enfuir avec lui, on voit les émotions d'Aziraphale, on voit qu'il est surpris de la demande, qu'il voudrait réellement le faire, qu'il se rend compte que Crowley tient à lui, mais qu'il a peur, tout ça en très très peu de temps.


En fait, les deux acteurs accentuent énormément de leurs réactions, ce qui créé un effet cartoon vraiment sympathique, notamment avec le fait que leurs personnages soient très colorés. Et je ne vais pas revenir sur la performance qu'ils ont fait pendant le Body Swap.
Je vais éviter de parler de chacun des acteurs, parce qu'ils sont tous excellents dans le rôle qu'on leur a donné, et juste parler de deux d'entre eux : tout d'abord, Jack Whitehall, qui joue Newt... mais aussi Vous-Ne-Commetrez-Point-l'Adultère Pulsifer. A dire vrai il joue si bien ce dernier que je n'avais absolument pas remarqué qu'il jouait les deux personnages. Et la seconde personne dont je voudrais parler c'est Miranda Richardson, notamment parce qu'elle a joué avec une perfection sans égale Aziraphale quand il était dans son corps. Sérieusement parfois on aurait vraiment dit qu’elle avait été possédée.


C'est au bout de 14 pages que je me rends compte que je n'ai parlé d'aucun aspect négatif et ça ne va pas changer parce que je vais aborder le fait que cette série, on pourrait la voir une cinquantaine de fois que l'on manquerait énormément de symbolisme. Parce que la série en est remplie. De partout. Alors il y en a quelques uns qui sont petits et juste des clins d’œil, comme le fait qu'Anathema va dans un cottage avec un fer à cheva**l retourné sur le toit, pour éloigner les mauvais sorts. Ou, bien évidemment, le fait que Crowley soit toujours à **la gauche d'Aziraphale, parce que la gauche est considéré comme le mauvais côté, le côté malveillant, malintentionné (comme lorsqu'on voit un personnage avec un petit ange et un petit diable ; le diable sera toujours du côté gauche), et donc il est le mauvais côté d'Aziraphale.
Il y aussi des choses moins subtiles mais qu'on ne remarque pas de suite. Par exemple, l'appartement de Crowley est immense, avec très peu d'objet, au contraire de l'Enfer qui est petit, encombré et où tout le monde se marche dessus. C'est la même chose avec la boutique d'Aziraphale, qui est pleine de bazar et où il est difficile d'y évoluer : to

Miellez
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le 12 juil. 2019

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