Go...Ta mère.
Au moment de l'annonce d'une future série diffusée par la FOX sur l'univers cruel et impitoyable de Gotham City incorporant les vilains légendaires de l'univers sans Batounet mais un peu quand même...
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le 10 déc. 2014
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Après m'être enquillé avec un certain plaisir l'intégrale d'Hannibal, plein de bons petit plats d'humains, de sang et de violence mais aussi d'esthétisme, difficile de me faire la petite comédie anglaise que j'avais en stand by. Un peu comme après un bon film au cinéma lorsque l'on a envie de profiter du générique final jusqu'au bout du bout et qu'on ne se lève à contre-coeur que lorsque les lumières s'allume franchement, j'avais besoin d'une transition. Et Gotham semblait pouvoir faire la blague.
Batman a toujours été mon super-héros préféré, je le confesse. Pas que le costume soit plus sexy que les autres ou ses enquêtes plus passionnantes, mais l'état d'esprit me touchait plus. Et puis merde, Batman n'a pas de super pouvoir en plus ! Parce que certes, il a de l'argent, mais si être l'héritier d'une entreprise et d'une fortune colossale faisait de nous des supers-héros, ça se saurait...
Alors forcément, une série qui s'appelle Gotham, ca fait résonner la petites clochettes des souvenirs de mon enfance dans mon cerveau.
Et la clochette ne tintait pas pour rien.
Que ce soit dans les décors, les costumes, les maquillages ou l'ambiance générale, Gotham parvient avec brio à recréer la ville telle qu'elle était restée dans mon imaginaire. Une ville sombre, obscure, qui ne cherche même plus à faire illusion. Une ville où la pauvreté, la violence et la corruption sont parvenus à grignoter l'espoir et où le marche ou crève a prit le pas sur la capacité ou la volonté d'aider son prochain.
L'obscurité, la violence et la peut ne sont pas personnifiées par un super vilain comme c'est souvent le cas, mais par une atmosphère générale. de
Et cette atmosphère générale permet d'éviter les violences gratuites et excessives auxquelles nous ont habitués films et séries qui vont toujours plus loin dans le gore et le sanguinolent. Pas besoin de viscères à l'air ou de ou autre joyeusetés pour nous faire ressentir la violence et la misère, pour nous faire ressentir le besoin d'un héros, quel qu'il soit, pour nettoyer tout cela.
C'est là que les choses se complique au niveau de l'histoire. Puisque Batman n'arrivera pas avant une bonne vingtaine d'années pour s'occuper du merdier qu'est Gotham, comment gérer les enquêtes de James Gordon ? Impossible qu'il réussisse la mission de sauvetage qu'il s'est attribué, mais difficile pour une série de se construire autour d'un héros qui échoue à faire ce qu'il doit faire.
Pourtant Gotham réussit son pari de ce point de vu là. Gordon est bel et bien un héros qui s'emploi à rendre la justice et à faire de Gotham une ville meilleure, mais le mal se déployant sur des niveaux si nombreux, un problème réglé est remplacé par dix autres. D'autant plus que les tentations sont grandes et nombreuses de se laisser aller aux incartades. L'inspecteur n'étant qu'un homme, difficile -voir impossible- de ne pas céder, mais son statu de "héros" lui interdit de le faire, même pour la bonne cause. Un dilemme intéressant... Une lutte de cette petite lueur d'espoir qui contamine les autres progressivement (à commencer par son coéquipier) et sème les graines d'un avenir meilleur.
Parmi les graines pré-citées, le jeune Bruce Wayne.
Ce que j'avais apprécié dans Batman Begins, c'était le fait que l'on nous montre un Bruce Wayne avant la naissance de Batman. Car si le fait de voir ses parents mourrir sous ses yeux change un enfant, la chose ne fait pas tout.
Et avec Gotham, nous découvrons un jeune Bruce Wayne qui voit son cocon familliale exploser. Instruit et bien éduqué, sérieux et mature, il est néanmoins protégé de la vie par ses parents.
La série nous montre comment le fils Wayne va se construire, et grâce à qui. Car ses mentors ne sont pas forcément les plus irréprochables ! Pour apprendre à survivre dans la ville ? Selina "Cat" Kyle, orpheline présumée et voleuse professionnelle. Pour garder l'espoir dans la Justice et la persévérance des hommes biens ? Un James Gordon tantôt noyé sous les problèmes tantôt délinquant-criminel. Pour apprendre à survivre en société ? Un majordome ex militaire tueur d'homme qui jongle entre son devoir de tuteur protecteur et son désir de voir Bruce devenir un homme fort capable de se défendre...
On est loin de papa et maman Kent !
Mais ces personnages foncièrement bons dans des situations où le franchissement des limites est tentant nous offre des réflexions plutôt sympathiques sur ce que l'on est prêt à faire et sur les conséquences à la fois pour nous et pour nos proches. Bons sentiments et consciences ne font pas toujours bons ménage ici comme dans la vie et ces dilemmes sont plaisants à suivre.
Du côté des méchants, nous sommes servis aussi.
La première nous offre un panel de mafieux dont les forces s'équilibres faiblement et qui permettent la naissance de nouveaux méchants -comme Penguin- que nous connaissons dans l'avenir.
Une mention spéciale d'ailleurs pour ce Penguin joyeusement déjanté, et magnifiquement interprété, lâche et ambitieux, fourbe et sans scrupules mais délirant lorsqu'il est question de sa mère ou de son ego... Un personnage vraiment sympas et dont les tribulations sont à la fois délirantes et passionnantes.
Mais il n'est pas le seul à valoir le coup d'oeil, et Fish Money puis Theo Gallavan et Barbara Kean sont aussi très bien présentés et amènent tour à tour -ou ensemble- des difficultés et des problèmes qui rendent la série difficile à abandonner.
Quid alors des défauts de la série ? Car elle en a, il ne fait pas se le cacher.
Si le personnage d'Alfred est plutôt bien pensé, difficile de faire coïncider l'image du vieux serviteur dévoué que l'on connait avec celle de cet ex-militaire surentraîné capable de tuer de sang froid. Personnellement j'accroche assez (d'autant plus que j'avais déjà un petit faible, étant gamine, pour l'homme de loi de Cadfael) mais la chose ne plaira pas à tout le monde.
Un deuxième point qui agacera peut être certains spectateur, les "anachronismes" parfois perturbant. On rentre dans un bureau ou les secrétaires sont toutes armées de leurs machines à écrire, mais à coté de cela les personnages ont des téléphones portables. Les années cinquante côtoient le monde moderne dans pas mal de détail et encore une fois, la chose pourrait irriter certains (quoi que je lui trouve un certain charme).
Enfin, les délires des scénaristes. N'oublions pas que nous sommes sur une adaptation de DC Comics. Si notre société veut du réalisme, de la violence, du plein les mirettes, ce Gotham garde un esprit déjanté qui lui va bien. Alors oui, le Penguin peut avoir des airs crétins. Oui, les mésaventures de Fish (surtout sur l'île du Dr maboule) sont parfois tirées par les cheveux, oui le délire mystico-vengeur de Gallavan est aussi tarabiscoté, mais merde quoi ! C'est une adaptation de Comics ! Un peu de folie, de décalage !
Gotham est donc une série qui ne satisfera pas les fans de thrillers violents et qui laissera probablement sceptiques les puristes de Batman.
Il n'en reste pas moins qu'il s'agit là d'une excellente série aux personnages bien trempés et bien interprétés et à l'atmosphère sombre excellente. Une série aux méchants déjantés et aux gentils tourmentés, une série aux rebondissements palpitant tout en étant presque comiques, une bonne série, tout simplement.
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Créée
le 7 juil. 2016
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