Grand galop
3.1
Grand galop

Série ABC (AU) (2006)

L'amitié et les chevaux galopent à vive allure, mais l'intrigue trébuche sur chaque obstacle

Grand Galop, c’est un peu comme si on avait fusionné un magazine pour ados et un catalogue équestre, le tout saupoudré d’une bonne dose de clichés d’amitié et de drames de collégiennes. Imagine des chevaux galopant dans des décors bucoliques, trois adolescentes inséparables et des intrigues qui tournent principalement autour de problèmes dignes d’un journal intime, mais avec des bottes d'équitation. Résultat : tu as une série qui tente de mélanger le rêve de toute ado qui a un poster de poney dans sa chambre avec les classiques de la série jeunesse… et le cocktail n’est pas toujours aussi excitant que prévu.


L’histoire tourne autour de trois meilleures amies : Lisa, Carole et Stevie, qui passent plus de temps à chevaucher leurs montures qu’à réviser leurs cours (et franchement, qui pourrait les blâmer ?). Elles vivent toutes sortes d'aventures à Pine Hollow, un centre équestre où apparemment, le plus grand drame n’est pas de tomber de cheval, mais de se disputer pour savoir qui va monter Starlight en premier. Ce trio inséparable incarne à lui seul l’essence même de l'amitié pour adolescents : des rires, des disputes, et des réconciliations sur fond de bruits de sabots.


Le problème, c’est que Grand Galop prend ses chevaux trop au sérieux (sans mauvais jeu de mots) et finit par galoper dans des cercles prévisibles. Chaque épisode suit le même schéma : une petite dispute, un concours équestre à venir, et bien sûr, un moment de solidarité où nos héroïnes se rappellent que rien n’est plus important que l’amitié (et les chevaux, bien sûr). Cela aurait pu être charmant, mais après quelques épisodes, on commence à sentir que la série manque de galopade narrative. On est dans une boucle perpétuelle où le moindre drame est monté en épingle, alors que les enjeux restent aussi bas qu’une barre d’obstacles mal réglée.


Les personnages eux-mêmes sont des archétypes tout droit sortis d’un manuel "Comment créer des héroïnes pour une série jeunesse". Lisa est la nouvelle venue timide mais débrouillarde, Carole est l’experte en chevaux avec un grand cœur, et Stevie, c’est la casse-cou du groupe, toujours prête à foncer tête baissée dans les ennuis. Chacune a son rôle bien défini, et malheureusement, elles ne sortent jamais vraiment des sentiers battus. Les dialogues sont souvent aussi plats que la plaine sur laquelle elles galopent, avec des échanges qui oscillent entre le "Girl Power" forcé et des réflexions dignes d’un journal intime d’une ado de 13 ans.


Ce qui sauve Grand Galop du naufrage complet, ce sont les chevaux. Oui, les vrais stars ici, ce ne sont pas les ados, mais bien les montures. Les scènes d’équitation sont joliment filmées, et pour ceux qui aiment les animaux, c’est un plaisir de voir ces bêtes majestueuses galoper librement à travers les prairies verdoyantes. On sent que la série veut nous transmettre l'amour de l'équitation et le lien spécial entre cavaliers et chevaux, et sur ce point-là, elle fait plutôt bien son boulot.


Mais au-delà des beaux chevaux, il manque à Grand Galop une véritable profondeur. Les relations entre les personnages sont superficielles, les intrigues sont souvent répétitives, et l’absence de véritables rebondissements finit par donner à la série un rythme aussi prévisible qu’une balade à poney sur un sentier balisé. Il y a bien quelques tentatives d’introduire des tensions, notamment avec les méchants de l’écurie, Veronica et Kristi, deux pestes caricaturales qui semblent avoir été créées pour faire ressortir le côté "gentilles filles" des héroïnes. Mais là encore, tout est tellement prévisible que même les plus jeunes spectateurs doivent voir venir chaque "méchante blague" à des kilomètres.


Visuellement, la série fait le job sans briller. Les paysages sont agréables à regarder, les écuries bien entretenues, et les scènes d’équitation sont le point fort de chaque épisode. Mais ne t’attends pas à des prouesses de réalisation ou à des plans audacieux : on est ici dans le très classique, avec des cadrages qui ne font que souligner l’ambiance "série jeunesse", sans jamais essayer d’innover.


Côté bande-son, on est dans le cliché total : des musiques guillerettes qui accompagnent les moments d’amitié et des notes dramatiques dès qu’il y a un petit problème à l’horizon (généralement, une chute de cheval ou une dispute à propos de qui a le plus de talent). Rien qui ne te marquera longtemps, mais qui fait le travail attendu dans ce type de programme.


En résumé, Grand Galop est une série qui saura plaire aux jeunes passionnés d’équitation, mais qui n’offre pas grand-chose à ceux qui cherchent des histoires plus profondes ou des personnages complexes. C’est une petite série innocente, sans grande prétention, qui joue la carte du feel-good équestre avec un enthousiasme un peu trop appuyé, mais qui finit par tourner en rond. Si tu aimes les chevaux et que tu veux une série légère sans trop d’enjeux, tu peux trotter un peu avec Grand Galop. Mais si tu cherches des intrigues palpitantes, passe ton chemin avant que la balade ne devienne monotone.

CinephageAiguise
5

Créée

le 14 oct. 2024

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