Great Pretender
7.3
Great Pretender

Anime (mangas) Netflix (2020)

Avec la longévité et la célébrité d’une franchise comme Lupin, je me suis déjà demandé pourquoi nous n’avons jamais réellement eu droit à d’autres animes dans le même genre. Même le récent Persona 5 n’a pas embrassé pleinement le concept de « gentleman cambrioleur », malgré ses thématiques et inspirations visibles.


L’arrivée en 2020 de Great Pretenders, une série sur une bande d’aigrefins arnaquant d’autres malfaiteurs, a donc été une surprise. Cependant, ce projet du studio Wit (Koi wa ameagari no you ni, Vinland Saga) s’inspire plus clairement de productions hollywoodiennes que d’oeuvres japonaises. Nous retrouvons dans Great Pretenders un mélange d’« Ocean’s eleven » et de « L’Arnaque », avec des touches de « Braquage à l’italienne » ou encore d’« Arrête-moi si tu peux ».


Au delà des hommages volontairement assumés, il y a la volonté tangible de prendre le meilleur de ces influences pour créer sa propre oeuvre de qualité. Le résultat, en ce qui me concerne, est une réussite presque immaculée.


Pendant 23 épisodes, nous sommes plongés dans les aventures d’une équipe internationale de manipulateurs talentueux en tout genre, que nous suivons aux quatre coins du monde au gré de leurs prestidigitations extravagantes, bien qu’assez simples au demeurant. Ce synopsis, couplé avec un rythme endiablé, des personnalités plus grand que nature, des moments touchants ainsi que quelques twists au tournant, font de Great Pretenders un cocktail savoureux et explosif.


En outre, l’anime jouit d’une esthétique superbe. En plus d’un chara-design très réussi de Yoshiyuki Sadamoto (Evangelion), le look de la série se distingue de par sa palette aux couleurs vives prononcées ainsi que des formes simples mais évocatives. Nos yeux n’ont pas le temps de s’ennuyer, d’autant plus que nous sommes amenés à visiter les paysages emblématiques de contrées variées : France, Singapour, Los Angeles, et bien d’autres destinations.


La dimension internationale est sans doute l’aspect le plus réussi de Great Pretenders. En plus des nombreuses nationalités représentées et les vues scéniques du quatre coins du globe, une attention particulière a été apportée au langage. En effet, grâce aux nombreux dubs de Netflix, le producteur du projet, un protagoniste polyglotte peut changer naturellement entre sa langue maternelle et une langue étrangère maîtrisée, tandis que d’autres personnages moins doués seront condamnés, selon l’effet désiré, à baragouiner tant bien que mal un autre dialecte. Le procédé est utilisé plusieurs fois durant la série, et notamment dans le premier épisode, pour montrer efficacement la barrière des langues. Cela pourra apparaître être un détail pour beaucoup mais vu le nombre de fois où les animes sont critiqués pour massacrer toute séquence multilingue, je tenais à souligner cette rare exception.


J’ai jusqu’ici dressé un portrait flatteur de Great Pretenders. Cependant, il comporte comme n’importe quelle autre série son lot de petits défauts. Parmi ceux-ci, les dilemmes moraux persistants d’Edamura, le héros principal, ou les manipulations, d’un niveau inhumain lors du dernier arc, dont il est victime, peuvent s’avérer gênants et clashent avec l’atmosphère désinvolte dominant l’oeuvre.


La plus grosse faiblesse de Great Pretenders réside dans son pénultième épisode, parti en cacahouète avec une résolution finale non seulement fantaisiste et peu convaincante, mais surtout insensée. Un coup dur qui ne ruine pas l’ensemble mais terni tout de même notre impression globale.


Même à son plus bas niveau, Great Pretenders se laisse regarder sans problème. Il ne transcende certes pas les oeuvres auxquelles il fait hommage, mais demeure une série solide, complète et accessible à un large public. L’anime le plus facilement recommandable de 2020 en ce qui me concerne, et l’une de ses meilleures nouveautés.

Skidda
8
Écrit par

Cet utilisateur l'a également mis dans ses coups de cœur et l'a ajouté à sa liste [Anime] Mes animes 2020

Créée

le 1 févr. 2021

Critique lue 1.1K fois

10 j'aime

Skidda

Écrit par

Critique lue 1.1K fois

10

D'autres avis sur Great Pretender

Great Pretender
Skidda
8

Critique de Great Pretender par Skidda

Avec la longévité et la célébrité d’une franchise comme Lupin, je me suis déjà demandé pourquoi nous n’avons jamais réellement eu droit à d’autres animes dans le même genre. Même le récent Persona 5...

le 1 févr. 2021

10 j'aime

Great Pretender
TheAstres
9

De la couleur, des sentiments... Et du plot twist !

Dans la douce lignée musicale jazzy d'un Cowboy Bebop énervé, "Great Pretender" apporte un souffle de nouveauté scénaristique dans la palanquée des animés made by Netflix. Séduit tout d'abord par le...

le 30 sept. 2020

9 j'aime

1

Great Pretender
AfroGod
8

Plot twist

Une autre oeuvre qui renforce mon appréciation de l'industrie de l'animation japonaise. Une grande partie du plaisir se trouve dans l'élément de surprise, qui ne manque pas d'arriver à chaque...

le 28 août 2020

6 j'aime

Du même critique

Ping Pong
Skidda
9

Critique de Ping Pong par Skidda

Je reviens de la planète Ping Pong pour délivrer un message. Détournez-vous des magiciens trompeurs, brûlez les idoles ! Ecoutez la bonne parole des anges et leurs baskets qui crissent, Admirez leurs...

le 20 juin 2014

73 j'aime

5

Hyouka
Skidda
9

Critique de Hyouka par Skidda

Hyouka est certainement un animé difficile à cerner mais à y regarder de plus près, il parvient à redéfinir avec subtilité un genre que l’on pensait connaître. Hyouka apparaît comme on ne peut plus...

le 17 sept. 2012

73 j'aime

16

La Disparition de Haruhi Suzumiya
Skidda
10

Manifeste du Yukiisme

La série Suzumiya Haruhi, c'est avant tout sa seconde saison, tristement célèbre, qui aura eu le mérite de calmer une horde très bruyante de fans. Le désavantage, c'est qu'il n'y a plus autant de...

le 24 août 2011

62 j'aime

21