Greek
6.3
Greek

Série Freeform (2007)

Quand la vie étudiante se résume à des fêtes, des drames amoureux et des T-Shirts personnalisés

Greek, c’est un peu comme si tu prenais toutes les idées préconçues sur la vie universitaire américaine — les fraternités, les sororités, les fêtes qui dégénèrent, et les triangles amoureux dignes d’un soap opéra — puis que tu les passais dans un shaker à drame adolescent. Résultat : une série qui mélange joyeusement beuveries, rivalités entre fraternités et leçons de vie… le tout avec une dose exagérée de slogans grecs et de costumes de mascottes improbables.


L’histoire suit Rusty Cartwright, le geek modèle qui débarque à l’université avec plus d’espoir qu’un étudiant en première année à la recherche de sa place dans l’échiquier social infernal qu’est le système des fraternités. En bon étudiant studieux (et un peu maladroit), il est loin d’imaginer que sa sœur, Casey, est déjà une figure de proue dans le monde doré des sororités. Dès le départ, le choc des cultures est total : d’un côté, Rusty veut trouver sa voie, et de l’autre, il découvre un univers parallèle où les fêtes sont presque des rituels sacrés et où chaque fraternité a sa propre hiérarchie sociale.


Les fraternités et sororités sont ici les vraies stars du show. Que ce soit Kappa Tau, la fraternité des fêtards insouciants qui prennent la vie à la légère (mais savent quand même toujours trouver un keg de bière) ou Omega Chi, les sérieux de service avec leur obsession de la perfection, chaque groupe est une caricature ambulante de ce que tu t’attends à voir dans une série universitaire. C’est un peu comme si chaque personnage sortait d’un manuel de "Comment être un stéréotype vivant", mais on les aime quand même, car au final, Greek joue à fond cette carte avec humour.


Et bien sûr, comme toute série digne de ce nom, Greek est rempli de drames amoureux dignes d’un feuilleton de fin d’après-midi. Entre Casey, qui navigue dans ses relations compliquées avec Cappie (le roi du chill à Kappa Tau) et Evan (le golden boy de la fraternité rivale), et Rusty, qui tente de comprendre comment parler à une fille sans faire un malaise social, les histoires de cœur sont aussi prévisibles qu’addictives. On sait que les triangles amoureux, les rendez-vous manqués, et les malentendus sont là pour remplir le quota de larmes et de moments de réconciliation sous une pluie fictive… mais ça fonctionne. On ne peut s’empêcher de rester accroché à chaque revirement de situation, même quand tout semble déjà joué d’avance.


Visuellement, Greek ne fait pas dans la subtilité : on est en pleine université fictive où les campus sont toujours parfaits, les chambres d’étudiants sont presque des suites d’hôtel, et les soirées dans les fraternités ressemblent à des festivals organisés par des professionnels. C’est la version idéalisée de la vie étudiante américaine, où même les pires gueules de bois semblent glamour sous la lumière des guirlandes lumineuses. Mais encore une fois, on est là pour le fun, pas pour le réalisme. Greek sait très bien qu’elle nous vend une version romancée de l’université, et on accepte de jouer le jeu.


Cependant, malgré tout le charme indéniable de cette immersion dans le monde grec, Greek souffre parfois de sa propre formule. Les intrigues, bien que divertissantes, deviennent un peu répétitives au bout d’un moment. Il y a un schéma qui se répète : conflit entre fraternités, fête qui tourne mal, réconciliation (ou pas), et une leçon de vie en filigrane. Si tu cherches des retournements de situation époustouflants ou des intrigues complexes, tu risques d’être déçu. La série reste très légère, et son côté feel-good la pousse à éviter les sujets plus sérieux ou les véritables crises. On frôle les dilemmes moraux, mais ils se résolvent souvent à coups de blagues potaches ou de discours inspirants sur l’amitié.


Les personnages eux-mêmes, bien qu’attachants, manquent parfois de profondeur. Rusty est adorable, mais il reste un peu trop coincé dans son rôle de "geek gentil qui apprend la vie". Casey, bien que plus nuancée, finit par tourner en rond entre ses deux prétendants. Et Cappie, avec tout son charme de bad boy nonchalant, finit par devenir une caricature de lui-même. Mais malgré tout, on s’attache à eux, car ils représentent un idéal de la vie étudiante qu’on aimerait peut-être tous vivre : fun, amitiés improbables, et fêtes interminables.


En résumé, Greek est une série qui respire la légèreté, l’amitié, et les drames adolescents tout droit sortis d’une fête de fraternité. Si tu cherches un divertissement sans prise de tête, avec des personnages attachants, des intrigues amoureuses dignes d’un soap et une ambiance campus pleine de clichés amusants, alors cette série est faite pour toi. Certes, elle ne révolutionnera pas le genre, mais elle t’offrira ton lot de moments "feel-good" avec un grand F (comme Fraternité). Parce qu’au fond, qui n’aime pas une bonne dose de drame entre deux coupes de bière et des bagarres pour le titre de "roi du campus" ?

CinephageAiguise
7

Créée

le 29 oct. 2024

Critique lue 5 fois

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