Série médicale, une de plus, d'accord, mais il faut reconnaître que les américains ont un truc avec ce type de série, comme avec les séries policières. Iils sont à l’aise dedans, c’est leur truc à eux. Rythme, « réalisme », histoire captivante, des personnages caractéristiques, de vrais caractères, le piittoresque; s’ensuit une compétition entre étudiants-médecins, entre internes et chirurgiens. Une course au diplôme qui se transforme en course à la séduction. Contrairement à d'autres feuilletons du même genre, les rapports entre internes sont privilégiés, et les seconds rôles sont en or massif, avec des acteurs tous très bons, un régal de jeu d’acteurs. Meredith, Georges, Izzi, Addison, Burke, Cristina, Callie, le docteur Glamour/ Mcdreamy… on pourrait tous les citer. Bon casting, glamour tout comme il faut, tous beaux. Le but, qui est de créer une empathie immédiate, est atteint. Il y a tellement de carats que j'ai mis du temps avant de me rendre compte que Meredith était le personnage principal.
Plusieurs des personnages se partagent la tête d’affiche. Chacun va évoluer au fil des saisons, la bataille psychologique va être saignante. On ne nous épargne aucun terme technique, pas de faux fuyants, immersion totale dans le bouquin d’anatomie, d’obstétrique, de chirurgie plastique, d’orthopédie, de neurochirurgie, et de la spécialité qui fait bander tout le monde, la chirurgie cardio-thoracique. Mais tout ça, c’est une grosse diversion car le seul objectif, c’est de la manipulation narrative. Seule la dramaturgie compte. La structure du récit est rigoureuse, et rationnellement la même, toujours. Et c’est pour ça que ça marche, c’est un feuilleton. Avec les frottements psychologiques et affectifs qui vont avec. La séduction du choral, (le casting des patients est pas mal non plus. Rien qu’en citant le nom de Denny Duquette, je pense que ça va parler à beaucoup de fans du feuilleton). Des chocs d’égo à retardement, les faiblesses et forces de chacun, qui seront passés au scalpel, une complexité qui va en avant, et des répliques transversales. Comme quand Georges se fait surnommer 007, pour: Permis de tuer. Ce qui est problématique dans une salle d’opération. Surtout quand on est interne, scalpel à la main, devant un patient couché sur la table d’opération, qu’on est incompétent, et que tous les autres regardent.
Certains personnages disparaissent, comme un corps part à la morgue. C'est la vie. D'autres qui entrent en scène, par la petite porte, et jouent leur va-tout, pour briller sur la scène. C’est une compétition. Seul le meilleur gagnera. Et Meredith/ Ellen Pompéo, joue le petit scarabée qui va devenir grande, les épreuves aidant, les amitiés se consolidant, les amours, les trahisons, (petites ces trahisons). Ça se passe dans une franche camaraderie tout ça. Ça n’a l’air de rien, mais c’est important. Ce n’est pas un camp militaire. Tu ne peux donc pas écarter les concurrents par un coup de scalpel en plein dos ! Tu peux le faire autrement. Avec des manœuvres, amitiés, inimitiés, c'est donc le champ de bataille humain. Classique et revisité.
Honnêtement, c’est le seul feuilleton pour filles que j’arrive à supporter. Il est sans "le Méchant" de service, et d’un « faux » réalisme outrancier. Hyper réalisme à l'américaine. Avec un rythme de « vidéo clip ». J’adore. La tête et les jambes ! C’est du réalisme hollywoodien, (bien sûr). Et tous ceux qui diront que ce n’est pas comme cela que ça se passe dans la vraie vie, il faudra calmement leur rapeller, que ce feuilleton ne ferait rêver personne s’il représentait la vraie vie. S’il copiait le rythme, et s’il avait la tenue d’une histoire dans un vrai hôpital universitaire. Quel ennui se serait ! Au secours !!
Ce n’est pas un reportage, (heureusement), mais un divertissement, pour nous faire prendre notre pied. Jugeons le pour ce qu’il est. Une fiction, pas un documentaire.
Et cette fiction remplie son rôle de fiction, surtout quand elle est réalisé avec autant de soin, et de d’exigence. Des résidents couchent avec des internes? Chaque patient qui s’amène, comme par hasard entre en résonance avec un des internes? Eux-mêmes jeunes et inexpérimentés. Le parcours continue...
Chaque situation, pose à l’un ou l’autre, un problème souvent personnel à résoudre, qu’il doit surmonter pour avancer…ça se voit que c’est du « fabriqué sur mesure». Problématique et intrigues personnelles. C’est un soap opera de luxe. Moi, j’adore, j’avoue.
Si c’était seulement que romancé, se serait le type même de feuilleton féminin fleur bleue à éviter. Les Feux de l’Am….ou Amour, Gloire, et B…Au secours !! Ici, on ne prend pas le/la spectatrice/tuer, pour une midinette de supermarché, ou une dinde. On l’a/le prend plus pour une working girl qui a envie de se détendre. Nous spmmes tous des working girl. Les Feux de l'Amore, rencontre Urgences! Le scénario est plus développé que dix mille soap opera normaux, ça c’est bon. C’est bien la première fois dans un feuilleton soap, que j’arrive à épuiser certains de ces aspects, seulement au milieu de la quatrième saison! Ça se répète un tout petit peu à partir de là, ce qui de toute façon est normal, pour un feuilleton aussi long. Et puis je chipote un peu. Parce qu’à force de se rediffuser les saisons, on finit par voir certaines ficelles, obligé. Et chacun des sujets/personnages est riche d'un passé oublié, qui se rappelle intelligemment à son souvenir, (de temps en temps), juste ce qu'il faut, pour relancer les débats, et re-multiplier l’intérêt.
Chaque épisode se conclut comme une pierre posée dans un parcours initiatique. Une conclusion momentanée, qui éclaire un peu plus le chemin de Meredith Grey, et de tous les autres, sans compter le scénario qui est oscarisable d'office. Enfin un soap opera boosté à l’EPO. Pour tout le monde, pas seulement les ménagères de moins de cinquante et un ans. A voir!