Un regard sur une tour surplombant une petite ville bordée d'une rivière, un coup d’œil sur une cité en ruine habitée par maints gobelins, un clignement vers une mine à l'abandon dont le plafond scintillant abrite une société bien rodée et enfin notre périple s'achève sur un lieu entouré par la végétation ou trône une tombe.
Bienvenue dans le monde de Grimgar monde où la cruauté côtoie la beauté et où la cendre se mêle à la fantaisie. C'est dans ce monde pour le moins coloré que sont transportés nos protagonistes et sans aucun souvenir de leurs vies passées ils vont devoir survivre. Un défi qui peut paraître aisé tant la direction artistique a fait le boulot sur Grimgar, mais cette apparence est trompeuse et on rentre là dans l'un des points forts de Grimgar, son univers. Quand on rentre dans un univers de ce type, chose qui devient habituelle dans le monde de l'animation japonaise les humains sont souvent la seule race douée d'intelligence ou si ce n'est pas le cas les ennemis que l'on nous propose doivent toujours n'avoir pour parole que des gargouillements incompréhensibles relatifs à une civilisation qui souvent semble n'avoir pas dépassé l'âge de pierre. Et bien ici point intéressant ce n'est pas le cas, les gobelins ont une structure logique, échangent entre eux, rient entre eux, jouent aux échecs et ne sont pas rangés au simple statut de créatures diaboliques à exterminer sans sommation. Ici non, ils doivent être tués simplement car leurs ornements rapportent de l'argent, ni plus, ni moins. Cela donne aux combats une portée assez violente, voir un gobelin se faire achever alors qu'il tente désespérément de fuir, ça rend la chose assez crue et surtout pas anodine.
Parlons de la forme à présent, eh bien les décors sont absolument splendides il n'y a rien à redire là dessus : comme le montre ce magnifique paysage, ou encore celui-ci
Au niveau de l'animation il y a cependant quelques trucs à redire, notamment au niveau des visages qui sont parfois pas super beaux mais cela s'arrange sur la fin donc c'est pas vraiment grave. L'animation elle est plutôt bonne dans l'ensemble même si l'on n'échappe pas aux quelques plans fixes et autres problèmes qui sont maintenant assez courants dans le média et c'est globalement pardonnable.
Pour ce qui est des ost le collectif (K)NoW_NAME composé de plusieurs artistes avec notamment des noms tels que Makoto Miyasaki ou encore certains membres de Supercell nous offre un travail d'excellente qualité, les ost sont bonnes et les nombreuses insert-song qui parsèment les épisodes marchent bien dans l'ensemble.
Passons au dernier point que je voudrais développer, les personnages et l'intrigue. Les personnages ou en tout cas le groupe que l'on suit sont attachants et même Ranta se révélera sympathique malgré ses nombreuses sautes d'humeurs . Haruhiho est un héros particulièrement intéressant surtout du point de vue de l'évolution de notre petit groupe. Les autres personnages, de Merry à Yume où encore d'autres plus en retrait comme Moguzo et Shihoru sont sympathiques ( mention spéciale au chara-design de Yume et au personnage de Merry ).
Quant à l'intrigue même si elle reste globalement assez linéaire sans être inintéressante puisqu'elle permet un bon développement du groupe et ce en passant par des étapes que je ne citerais pas puisque ça serait du spoil pur et simple. Ce que j'ai particulièrement aimé c'est ce rythme lent, avec des scènes parfois très longues dans lesquelles la gestuelle est importante et d'autres moments où l'on s'imprègne des superbes décors, certains peuvent voir cela comme un défaut mais cette ambiance est pour moi l'une des plus grosses qualités du titre.
Bon voilà je crois que j'ai à peu près tout dit, globalement Grimgar est un coup de cœur et j'ai beaucoup apprécié l'anime, suffisamment pour qu'il entre assez facilement dans mon top 3 de la saison hivernale et ce même devant Erased qui se sera essoufflé sur la fin et derrière Rakugo qui semble absolument imbattable. Pas une surprise car j'en attendais beaucoup mais c'est rare qu'une série comble mes attentes à ce point donc j'en suis ravi.