Un gâchis qui vaut le coup d'oeil (faites un reboot svp)

Rendons grâce à la série Grimm, équivalant moderne de Buffy contre les vampires... et par moderne j'entend quasiment toute la décennie 2010, la série s'étant terminé en 2017. Grimm n'est à regarder pour son scénario principal maladroitement découpé selon moi entre trois arcs principaux objectivement sans liens les uns avec les autres, où les personnages principaux changent de rôle comme de chemise. Un premier arc dédié aux sombres mystères de la famille royale qui se termine un peu à la manière d'un Deus Ex machina (cf. Splash : Le grand plongeon), qui par ailleurs est le plus long des trois. D'un deuxième dédié au mystérieux groupe Black CLAW (les griffes en anglais psk les wesen ils ont des grifes, et noir psk ils sont méchants, et que le mal il est de la même couleur que les ténèbres dans lesquels les méchants souhaitent faire sombrer le monde). Et enfin d'un dernier, qui pour moi sert d'avantage de prétexte à un réel final, celui du Monde de Narnia (la neige, les forêts, je vous jure que c'est la première chose à laquelle j'ai pensé).

Là on est vraiment dans la forme, rentrant donc dans le fond... mais d'abord : Tout comme les séries fantastiques des années 90 à 2000, les effets spéciaux sont très kitch. Ce n'est pas pour rien si très souvent la série est très sombre, au sens littéral du terme. Spécial dédicace à l'espèce d'insecte qui se fait bouffer par la fille de M. Krabs, pour le plus marquant. Par contre, là où le job est bien fait, c'est concernant les personnages principaux. Pour Monroe, Rosalee, Adalind ou encore le Captain Sean Renard, la transformation est plutôt bien faite.

Maintenant, le fond : La série est bien, les personnages sont attachants (Sgt. Wu si tu passes par là, je pense que t'aurais mérité une meilleure visibilité et un développement un peu plus axé sur tes dons de comique) et le lore est un intéressant, nonobostant la répétition de la structure scénaristique de nombre d'épisodes que je vais tâcher de résumer ici : Un meurtre OMG - Wu appelle Nick et Hank - Probablement l'oeuvre d'un wesen - la légiste confirme la présence de quelque chose qui n'est pas normal - on cherche vite fait - le monstre se fait décapiter.

Parce que oui, la série possède un certains nombre d'atouts qui n'ont pas été exploités jusqu'au bout. Probablement parce que Grimm avait été vendu comme une série B comme nombre de celles diffusées sur NBC à l'époque, les scénaristes ou encore les producteurs sont passé à côté de quelque chose.

Ils auraient pû, ou même dû, approfondir cette trame autour des royaux : qui sont-ils, comment sont-ils arrivés là où ils en sont... qui est cette résistance, si Meisner n'est pas un wesen mais un Kehrseite-Genträger, alors ça veut dire que d'autres humains que les Grimm sont liés à cette sphère Wesen, MAIS DU COUP QUI SONT-ILS ? Franchement on aurait pu partir sur une grosse intrique politique, même conspirationniste à la X-Files, mais nan. Ils ont préféré nous foutre des crimes à répétition, qui nous permettaient à chaque fois de découvrir un wesen, donc bien hein... mais au final sans grande différence les uns des autres. Ca aurait été bien de sortir un petit peu du contexte pavillonnaire/péri urbain pour aller d'avantage dans du rural, dans des zones avec plus de lacs, avec des communautés wesen où il y aurait pu avoir des double épisodes, avec ses divinités, ses rituels, ses menaces internes, son rapport aux Grimms, aux humains etc.

Les wesen ont une mythologie, ils ont des figures comme El Cuegle, El Cucuy, ou le Gevatter Tod... des figures qui dépassent la notion de simple avatar sauvage et s'apparente d'avantage à une espèce de divinité. Et le fait d'être passé à côté pour en faire simplement des wesen parmis tant d'autres, est la preuve d'un gachis. Au final la figure wesen n'est qu'un masque, même si fut un temps la série essayait de nous le présenter comme une société, anciennement hiérarchisée, où les loups chassaient les porcs, ou les trolls gardaient les ponts, ayant dû par la force des choses, s'intégré à la société des hommes. Bref, à quelque chose de profond et de beaucoup plus complexe que ce que j'en retire au bout de six saisons.

PS : Il est passé où Bud ?