Évidemment, avec un titre comme Grotesquerie, on ne peut pas dire qu’on est pris par surprise. Et les gens qui ont vu toutes les saisons d’American horror story savent que chez Ryan Murphy, il n’y a pas que du bon. Mais là, dans la catégorie archisuperdébile, on tient un premier prix.
D’autres l’ont déjà dit sur ce site. Ils ne voulaient pas spoiler, pourtant ça éviterait des déconvenues. TW, ici il y en a.
Il se sont mis à trois pour bâtir le scénario, mais apparemment ils n’ont jamais réussi à se concerter. L’un voulait faire un machin finasse largement démarqué de Shutter Island, l’autre un thriller de tueur en série sadique en piquant les plans éculés des cent vingt séries à base de serial killer sadique déjà sur le marché, le dernier venait juste de s’échapper de l’asile en hurlant à la mort.
Après le sixième épisode, découragés, ils ont tous lâché l’affaire et se sont rabattus sur le plan le plus bidon qui soit pour expliquer l’ensemble des événements invraisemblables accumulés jusque-là. (Je ne dirai pas expressément lequel pour ne pas enlever à cette partie l’intérêt relatif qu’on pourrait lui trouver, mais ça se déduit sans peine.) A ce stade, comme ils avaient cramé la caisse en tournant les épisodes où il se passe des trucs sanglants exigeant des mises en scène et des figurants, il ne se passe plus rien. Sauf des conversations dramatiques entre les personnages principaux qui restent perplexes sur la signification des événements précédents, et comme on les comprend. Conversation en bagnole, check. Conversation dans une chambre d’hôpital, check. Conversation dans un cabinet de psy, check. Comme ça s’enlise désespérément, l’un des trois est allé repêcher des pages dans son tiroir des scénars refusés, et voilà une société secrète masculiniste qui sort du chapeau, c’était ça ou les extra-terrestres. Les masculinistes c’est quand même plus à la mode dans le rôle des affreux capables de tout. Sans compter que ça coûte cher l’être visqueux à tentacules en image de synthèse.
Plus d’idées, plus de budget, qu’est-ce qu’on fait ? Eh ben, rien. On laisse tout en plan, genre, la saison deux résoudra tous ces mystères si on trouve de quoi la financer, and cut. Maintenant, une petite omelette aux magic sh’rooms et au lit.
Quoi, c’est idiot, cette chute ?
Ben oui, précisément.