Comme tous les fans d'Albator qui se respectent le savent, l'amitié qui lie ce dernier à Tochirō est exceptionnelle. La raison est que tous leurs ancêtres - sans exception - avaient les mêmes prénoms qu'eux et étaient également amis. Dans les lignées de ces deux bonhommes, l'amitié traverse ainsi les générations. Nous retrouvons donc dans Gun Frontier les arrière(x ?)-grands-pères d'Albator et Tochirō à l'époque du Far West (plus spaghetti qu'américain niveau ambiance).
Beaucoup plus positive (même si quelquefois ça bastonne très dur) et colorée que d'ordinaire, cette mini-série au concept original change beaucoup de ce à quoi l'univers de Leiji Matsumoto nous avait habitué. Franchement peu captivant au début (il y a aussi un problème de rythme), l'animé gagne en intérêt au fur et à mesure qu'avance la trame principale. Il y a donc du bon et du moins bon, certains épisodes sont beaucoup moins accrocheurs que d'autres, et le concept d'une ville visitée à chaque épisode entraîne une certaine répétition.
Une fois n'est pas coutume, c'est Tochirō le vrai héros de l'histoire car l'intrigue est exclusivement centrée sur son personnage (il est à la recherche de sa sœur et de son peuple japonais). Autre nouveauté, celui-ci est un samouraï et manie le sable à la perfection. Bien sûr, son ami de toujours Albator et la mystérieuse Simunora (sorte de Kei Yûki libérée), rencontré en chemin, l'accompagnent dans son long périple.
Chose surprenante à souligner, la sexualité ne s'encombre pas ici de sous-entendus, elle est explicite. Quasiment à chaque épisode, il y a toujours un prétexte pour que Simunora se retrouve dans le plus simple appareil (malandrins qui lui arrache tout, parce qu’elle est captive et ficelée, striptease forcé, bain ou bien juste pour tenter les deux amis car elle les soupçonne d’être homosexuels). Fort heureusement (?), ses tétons et son pubis ne sont pas dessinés. Il y a aussi quelquefois de très brèves scènes de sexe, mais elles sont toujours dans la pénombre et on ne voit pas les parties intimes des gens concernés. Sinon, ça parle aussi beaucoup de sexualité (rien de méchant, rassurez-vous) et les personnages secondaires masculins sont presque tous obsédés. En même temps ce n’est pas étonnant, vu que les villageoises sont souvent en décolletés plongeants, en particulier les méchantes.
Autre constatation, comme pour le reste des animés adaptés de l'œuvre de Matsumoto, la musique bénéficie une fois de plus d'un soin tout particulier.
Gun Frontier (pour info, le manga originel a été réalisé 5 ans avant Albator) est sympa à suivre, mais on a vu bien mieux au royaume du célèbre Corsaire. À dire vrai, les aventures spatiales de l'auteur sont bien plus attrayantes que celle-ci qui joue plus la carte du réalisme. Pas mal donc dans l'ensemble, mais pour le coup on rêve moins.