Gunslinger Girl est à première vue un clone de Noir. Des filles tueuses à gages, un décor européen, etc... Un des points fort de cette série c'était d'ailleurs la réalisation technique et la bande son. Et de ce point de vue Gunslinger Girl lui arrive à la cheville.
Pour commencer la bande son est d'un bon niveau et les morceaux de musique classique passent très bien lors des scènes d'action. L'opening et l'ending sont bien fichus également. Ca reste moins bon que Noir, par manque de diversité notamment, mais difficile de faire mieux dans ce domaine après un tel anime. En revanche là où l'action dans Noir était souvent saccadée, celle de Gunslinger Girl est nette et sans bavure. Graphiquement c'est là encore très joli et je n'ai vu que des versions fansub. En revanche il vaut mieux ne pas rentrer dans les détails car tout de suite ça pêche un peu plus. D'ailleurs j'en ai fini avec les bonnes critiques car le reste ne suit vraiment pas.
Déjà c'est quoi cette Italie ? Elle est complètement fantasmée, on la dirait sortie tout droit de cartes postales. Je ne demande pas de fines précisions mais quand même le scénario, les décors et j'en passe sont remplis de bizarreries et autres détails loufoques. Il n'y a aucune référence sérieuse au pays hormis quelques noms de places ou de rivières.
D'ailleurs les personnages et les décors sont à la fois très passe-partout et clichés. Ca pourrait être n'importe où. J'ai aussi remarqué qu'on passe son temps à boire du thé alors qu'un café serait vraisemblablement plus adapté. Je crois sincèrement que les auteurs se sont dit que l'Italie c'était comme la Grande Bretagne mais avec du soleil et des noms italiens. Et même sur ce dernier point il y aurait à redire.
On va vite-fait aborder la question du scénario et de l'intrigue. Le scénario de base est complètement éculé. Des petites filles qui s'avèrent des tueuses hors-pairs et manipulées, la "littérature" manga en regorge. D'ailleurs rien n'explique que ce ne soit que des filles qui soient recrutées. On nous parle d'une question d'âge mais pourquoi pas de jeunes garçons ? Pas très lolicon fan-service, je sais...
L'intrigue en elle-même n'a ni queue ni tête. Enfin je ne parle que de celle liée aux scènes d'actions, qui en fait s'avèrent très rares dans cette série. Il n'y a pas de méchant qui se dégage mais seulement des masses de mafiosi et garde du corps anonymes. Et ça ne dure jamais très longtemps : la nana débarque, flingue tout le monde, l'instructeur arrive derrière et puis basta.
On sait pas trop pourquoi ils sont obligés de tuer tout le monde et pas seulement la cible. Ils sont capables de réserver tout un étage d'hôtel pour éviter les témoins, engager un ouvrier au marteau-piqueur pour masquer le bruit d'une fusillade (bon à savoir !), mais pas de flinguer le type dans la rue au sniper par exemple. Alors pourquoi tout ce bazar ? Pas très action lolicon fan-service, je sais...
En même temps il n'y a pas beaucoup d'action donc c'est pas trop grave. Non la vraie intrigue dans cet anime c'est les relations entre les personnages, principalement les filles tueuses et leurs instructeurs attitrés. Malheureusement...
Comme dit précédemment, la série mélange anachronismes et caricatures de toutes sortes, le tout saupoudré d'un manque d'originalité. Intéressons-nous aux personnages car ils sont tout ça à la fois. Faisons les choses dans l'ordre.
Physiquement déjà. Bon. Les instructeurs (hormis celui avec un trou dans la chevelure... rigolo) se ressemblent tous. Ils doivent se partager le même balai qu'ils se foutent dans le fion. Comprenez qu'on peut les zapper sans aucun problème.
Les nénettes font elles dans le cliché. On a les deux petites gamines aux cheveux courts, dont seule la couleur de cheveux les différencient. Avec chacun son anachronisme, puisque si Rika a tout du nom japonisant (mais elle vient d'un autre pays... d'europe), Henrietta (bien !) n'a pas pu s'empêcher de garder son vêtement d'écolière japonaise...
A part ces deux là, on a la fille gentille à lunette et qui passe temps à... lire ! Incroyable. En plus elle en a pas besoin, c'est juste que c'est ce que veut son instructeur (celui à qui manque une touffe de cheveux).
Le reste c'est la fameuse Triela, au caractère dure et franc, avec son imperméable et ses habits de cuir. Au début je croyais à un remix de Trinity dans Matrix, mais non juste parce que c'est une allemande... Ou une hollandaise... on sait pas trop bien. Passage involontairement hilarant à ce sujet dans l'anime. Dans un épisode, Hilsher l'instructeur de Triela, un allemand lui aussi... ou hollandais on ne sait toujours pas... en fait les auteurs doivent pas savoir faire la différence alors ils brouillent les pistes. Donc bref, comme il sent sa Triela pas en forme (je reviendrai d'ailleurs sur son cas) et que c'est Noël, il veut lui faire un cadeau original comme lui acheter une belle robe pour fille. Touchée, elle refuse néanmoins car elle dit textuellement préférer les habits de cuirs et le claquement de ses bottes sur le pavé. Et c'est bien parce qu'en dépit de sa chevelure blonde elle possède la peau la plus bronzée de l'animé qu'on a pas osé lui faire tendre le bras et scander "Heil Hitler !"
Passons aux relations entre personnages, le nœud voulu de l'intrigue. En fait chaque couple instructeur-tueuse fonctionne différemment des autres. Il y aurait-il un peu d'intérêt dans tout ça ? Que dalle, c'est extrêmement caricatural. On a grosso modo l'instructeur papa qui apprend à lire et à pêcher à sa fille, l'instructeur grand-frère qui explique la vie à sa sœur, l'instructeur sans cœur qui cogne sa machine qui aime ça et l'instructeur au complexe lolita. Bien sûr le tout regorge de sous-entendus pédophiles. Le contraire aurait été étonnant.
Et les filles entre elles ? Bah ça vole pas haut vu qu'elles sont très contentes d'être où elles sont et aiment beaucoup leurs instructeurs et autres banalités. Et puis il y a Triela qui ne peut s'empêcher de parler de ses règles. Tout le temps. La première fois cela donne droit à une autre réplique monumentale, venant d'Henrietta, qui lui répond qu'elle a de la chance car elle n'a plus d'utérus pour en avoir. Je dois dire que c'est avec des moments pareils, que je ne regrette qu'à moitié avoir perdu mon temps devant cette série. Mais vu que c'est de l'humour involontaire je me demande si c'était vraiment nécessaire de nous infliger tout ça. Pas très psycho lolicon fan-service, je sais...
Bon il y a 13 épisodes, c'est pas beaucoup, mais je n'ai pas tout regardé non plus. Et aussi des OAV sequel qui sont sortis en 2008. Mais ça personne en a rien à foutre et c'est bien normal
En résumé :
LES PLUS :
- Une bande son très correct.
- Bonne animation, surtout lors des (rares) scènes d'action.
- Techniquement c'est assez joli.
- L'humour - totalement involontaire - de certaines situations ou dialogues
LES MOINS :
- Caricatural. Dans tout.
- Ca manque vraiment d'action.
- Et de scénario...
- Et de bon goût...
- L'Europe, cette contrée imaginaire...
- Mais non ça ressemble pas à Noir ! C'est beaucoup trop mauvais.
Article original issu de mon blog :
http://ashtaka.blogspot.fr/2013/08/gunslinger-girl-jai-pas-aime-mais.html