[WARNING : DES SPOILERS PARTOUT]
J'avoue, au début, j'ai eu du mal avec Gurren Lagann. Les premiers épisodes introduisent des personnages creux : Kamina, malgré tout son charisme, est un peu plus une caricature chaque fois qu'il fait un geste, Simon est un pleurnichard qui n'existe qu'à travers Kamina, Yoko est cool mais son cul ou ses seins prennent la moitié de ses plans (non pas que ce soit de sa faute, mais c'est dommage de la réduire à ça alors que c'est le seul personnage féminin), Leeron est une caricature comme je pensais que personne n'osait en faire... La progression des héros est toute tracée, même si elle est entrecoupée de deux épisodes de fan-service hallucinants (6 et 12) qui ne font même pas semblant d'être importants au scénario.
Mais l'épisode 8 a éveillé mon intérêt :
oser tuer aussi tôt Kamina, sans laisser l'espoir qu'il revienne, permet à Simon de se développer et de devenir un personnage intéressant, beaucoup plus nuancé que son "Bro". (je met ça en spoiler parce que c'est au début de la critique, le reste est plein de spoilers aussi)
La team Gurren continue donc son chemin tout tracé à travers des combats à l'issue évidente, accompagnée de Nia, la fille du roi Spiral, insupportable de naïveté. Jusqu'à arriver, à l'épisode 15, à la capitale du royaume des Beastmen qu'ils détruisent en un seul épisode. L'épisode 16, qui résume la première partie de la série est l'occasion de faire un point : la série est jusque là cousue de fil blanc, a eu deux personnages intéressants au milieu d'une masse transparente constituée de répliques de Kamina, le charisme en moins (il reste donc pas grand chose), et laisse toutes les questions intéressantes en suspens.
Et soudain... Le deuxième arc. Une ellipse de sept ans, et on atterrit dans une ville futuriste, dirigée par Simon mais surtout par Rossiu, personnage secondaire de la première partie qui devient ici central. C'est ici que la série prend le coup de sérieux dont elle avait besoin : à force de tout casser par des traits d'humour, elle avait fait perdre leur crédibilité à tous ses personnages. Pendant quelques épisodes, la série devient politique, noire, et Rossiu fait un bien meilleur opposant que tous les généraux de Lordgenome. Et puis ça repart comme au début mais... puissance mille. Enfin, la série assume sa démesure, sans jamais se décrédibiliser : les mechas grandissent, grandissent, la lune se transforme en mecha, les mechas se lancent des planètes à la gueule, puis des galaxies, puis des big bangs... Tout ça dans un final jouissif qui dépassent toutes les attentes, résout l'intrigue (certes pas très complexe, mais intéressante) et conclut le message simple mais fort de la série : en toute circonstance, notre futur nous appartient.
Alors voilà, j'ai mis 16 épisodes à apprécier Gurren Lagann, car il lui a fallu 16 épisodes pour assumer qu'elle prenait sa démesure au sérieux. Je regrette quand même l'absence de personnages féminins forts, exceptée Yoko (notamment deux des soeurs de Kittan qui passent de combattantes de la rébellion à femmes au foyer, et Nia qui se transforme en demoiselle en détresse à la fin), et l'importance donnée à Boota à la fin, qui fait très deus ex machina (la série en est évidemment remplie mais celui-là fait plus... faux que les autres). Mais le final incroyable justifie de se taper l'histoire convenue et le fan service du premier acte.