Je savais que ce serai intense mais de là à dire que je m'attendais à ça, faut pas exagérer. Jean m'a enivrée, capturée et maltraitée sans que je comprenne comment ça avait pu arriver. Jean, c'est la psy off limit que les patiens considèrent comme une amie, une épaule, une personne indispensable. Parce que Jean veut être indispensable ? Ou bien elle est simplement dotée d'une bonté sans égale, un besoin de faire le bien autour d'elle, au point de faillir à toutes les règles professionelles qui s'imposent à un psychothérapeute ? Difficile à dire. Difficile de dire si Jean Halloway est à plaindre ou à craindre. J'aime son ambivalence.
En tout cas, Naomi Watts est bluffante dans son rôle, comme la plupart des acteurs au casting. Mes reproches sont plutôt adressés au scénario qui était très bon au départ et qui finit par se brouiller. Peut-être est-ce volontaire après tout, puisque le spectateur est censé se sentir de plus en plus oppressé par la situation dangereusement étouffante dans laquelle se fourre Jean. Néanmoins j'ai adoré les sujets abordés, et se servir de la psychanalyse pour en parler c'était une idée de génie : l'identité (sexuelle mais pas que), l'engagement marital, la dépendance, la liberté... Autant de choses qui nous touchent de près ou de loin, mais souvent de près.
Niveau mise en scène, la série est clean et même jolie. Envoutante, c'est le mot. Aussi envoutante que les scènes de séduction, d'attraction, qui sont nombreuses dans ces dix épisodes (un peu répétitives ?). La bande son est originale mais sans prise de risque. Disons qu'elle est adaptée au scénario. Il n'y a que le générique qui est plutôt moche et que je ne l'ai jamais regardé en entier d'ailleurs.
Autrement, petit mot de la fin pour parler du final. Je reste sur ma faim. J'ai comme la désagréable impression que l'on s'est foutu de ma gueule avec une fin pareille. Un discours équivoque en voix off, quelques images incertaines, une apparition et un sourire en coin bien flippant... WTF ! Où est passée la saison 2 les gars ? Mais bref, on devra se contenter de ça et tisser la fin soi-même.