Vu les 12 premiers épisodes de cette série de courts métrages qui en compte 24, c'est parfois maladroit et un peu trop didactique. Mais c'est la plupart du temps très fort et excellemment mise en scène pour dénoncer la violence ordinaire faite aux femmes. Les situations décrites sont variées et dépeignent un mal(e) plus pernicieux que ce que l'on pourrait penser, au delà des cas extrêmes qui font la une des journaux. Plus que les coups et blessures (malheureusement encore trop présents), c'est l'emprise et la manipulation mentale qui détruit. Et ce d'autant plus que ces caractéristiques ne sont pas l'apanage des seuls hommes psychopathes, car elles émanent la plupart du temps de la sphère privée (amis, couples, famille) et sont également intériorisés par d'autres femmes au point de reproduire des schémas patriarcaux subis par ces dernières depuis des siècles. C'est ce qui rend la série encore plus intéressante, elle sait dépasser les archétypes et préjugés avec audace. J'attends de voir la suite pour confirmer cette tendance, en espérant qu'elle soit à la hauteur.
Edit de la seconde moitié de cette saison, après avoir vu le reste des épisodes:
Je reprends le commentaire de cette personne sur SC car il résume assez bien ce que j'en pense sur la durée, et que je pressentais déjà ultérieure dans la première version de ma critique:
"geographe
Série par 24 autrices, avec 24 actrices et 24 réalisatrices européennes "H24 : 24h dans la vie d'une femme" propose 25 courts-métrages parfois un peu inégaux, parfois un peu didactiques mais toujours pertinents, bien mis en scène et aux propos maîtrisés.
Si les situations d'humiliations et de violences contre les femmes sont connus et largement documentés mais encore trop invisibilisés. La série parvient à les mettre en paroles et en images sans jamais être manichéenne. Si les violences conjugales et le féminicide sont évidemment abordés la série montre aussi des mécaniques d'emprise mentale et d'intériorisation de la domination moins spectaculaires mais pernicieuses et qui permettent la reproduction de la violence à travers les générations.
Une série salutaire même si je crains que sa disponibilité sur Arte ne prêchent, en grande partie, que des convaincus"