Léger risque d'indigestion

C’est étrange, pondre une critique sur une série me semble moins naturel que pour un film. Cette année 2013 mérite pourtant qu’on s’y attarde un peu car il y avait du lourd en perspective. Parmi mes attentes, donc, ce cher Hannibal. L’idée de le retrouver sous les traits de l’excellent Mads Mikkelsen avait tout pour me convaincre de rejoindre avec délectation et sans la moindre appréhension la table du cher docteur. Làs, j’en suis sorti avec une pesanteur pas nécessairement agréable.

Je dois bien reconnaître que l’atmosphère glauque et dépressive au possible, est réussie. L’ambiance, tant visuelle que sonore, ne m’a pas laissé intact. Les scénaristes se sont amusés comme des fous à écrire des situations toujours plus folles, telles cet éleveur de champignon totalement barré. Esthétique, la série est cependant vite devenue esthétisante. Sans forcer le trait, on pourrait passer du premier épisode aux trois derniers. Les redites narratives sont nombreuses, Hugh Dancy campe un Graham assez exceptionnel mais, c’est là tout le souci, volant la vedette à ce qui m’a attiré sur cette table : Hannibal made in Mikkelsen. Parfois, je me suis demandé ce qu’il faisait là. A force de visage hiératique, d’une complexification inutile de certaines intrigues, on se perd en attendant le moment où la Bête se réveillera enfin. Par moment, le charme reprend, un regard, une réplique, un sourire en coin mais que c’est peu.

C’est beau, léché, soigné, pervers, mais aussi parfois vide et inutile, voir vain quand il s’agit d’empiler un psychopathe par épisode. La simplicité n’a pas que des désavantages, l’esthétisme ne peut pas tout.

Au regard de mon attente une certaine déception. Loin d’être certain que je jetterai un œil à la saison 2, même par curiosité.