Un brin de suspense, pas de psychologie

J’ai apprécié les romans de Thomas Harris en plus de garder un souvenir positif des films tirés de ses bouquins, en particulier The Silence of the Lambs et je dois dire qu’habituellement j’aime assez Mads Mikkelsen… Je m’attendais donc à trouver mon bonheur avec la série Hannibal, d’autant plus que les critiques étaient élogieuses.
J’espérais y retrouver l’ambiance qui m’avait captivée dans les films, prête à replonger dans les profondeurs de l’esprit du docteur Lecter…
Bref, je m’attendais à gros et au bout du compte j’ai été amèrement déçue! Je ne suis parvenue à entrer un tant soit peu dans la série qu’à partir du 11ème épisode… Et même les épisodes 11 à 13 (le 13ème étant la finale de la saison 1) ne sont pas parvenus à me passionner véritablement, à peine ont-ils suscité chez moi un intérêt modéré (disons qu’ils sont corrects scénaristiquement parlant). Peut-être un peu moins ennuyants que le reste mais le plaisir au visionnement reste mince somme toute.

Selon moi plusieurs problèmes sont à noter avec cette première saison dont, entre autre, des dialogues plutôt insipides (ce qui est fâcheux étant donné que cela «parle» beaucoup dans cette série) et des performances douteuses de la part de plusieurs acteurs du casting. Mads Mikkelsen et Hugh Dancy de leur côté ne sont pas mauvais à strictement parler mais ils abordent leurs personnages d’une façon qui les rend insupportables.

Le Hannibal de Mikkelsen est froid, presque mécanique, ses yeux sont vides (contrairement au regard chargé d’intensité et pétillant de malice du Hannibal d’Anthony Hopkins qui, lui, était presque attachant ce qui le rendait d’autant plus troublant), bref il m’a semblé totalement désincarné et sans charisme et le personnage de Will Graham pour sa part m’a laissé carrément de glace (rappelons ici qu’il s’agit du personnage principal! Il devient davantage sympathique vers l’épisode 11 ou 12 étant donné que cela commence à tourner sérieusement au vinaigre pour lui mais bon… cela en prend du temps! ) Souvent déconnecté de la réalité il a tendance à afficher un air tourmenté comme s’il était constamment sur le bord de la crise de nerf, ce qui m’horripilait royalement.

Fishburne offre de son côté une performance correcte mais en raison du scénario malhabile son personnage est carrément antipathique (à moins que ce ne soit l’effet escompté?)

Plusieurs incohérences donc, un manque de matière à se mettre sous la dent (sans faire de jeu de mot douteux avec le domaine culinaire), des personnages qui agissent de façon artificielle ou incompréhensible, ce qui les rend moins crédibles à nos yeux, un rythme lent presque soporifique…

J'ai également trouvé qu'il y avait trop de meurtres, trop d’assassins, on dirait presque du remplissage scénaristique.
On a beaucoup parlé de l’esthétique de la série mais pour moi ce n’est pas si beau que ça, par exemple un usage abusif des filtres est à noter ainsi qu’une surenchère d’effets numériques tape-à-l’œil (les meurtres d’ailleurs sont tape-à-l’œil au possible! C’était un peu le cas dans le deuxième film aussi mais étant donné qu’il n’y avait pas sursaturation cela restait sympathique et agréable).
Pour finir, un manque d’ambiance général nuit à l’immersion du spectateur. Malheureusement c’est le problème de plusieurs séries mais là je m’attendais à mieux considérant la thématique et toutes les riches possibilités qu’elle offrait!

Bref, je ne puis m’empêcher de trouver cette série fade et creuse, du moins jusqu’à présent, et j’ignore si je visionnerai la 2ème saison bien que les 3 derniers épisodes soient légèrement meilleurs.