Que dire de ce petit diamant brut.
Déjà qu'il n'est pas si brut que ça, et qu'il est vraiment foncièrement réfléchi et travaillé.
En résumé, on suit les aventures de la fille de Lucifer (et de ?Spoil?), Charlotte, surnommée Charlie, qui cherche à faire d'un Hotel de l'Enfer une espèce de Purgatoire pour empêcher les exterminations de Démons de la part du Paradis (allez vous renseigner pour mieux comprendre).
Bien entendu, rien ne fonctionne comme prévu, sinon ça serait aussi simple qu'un scénario Marvel.
Les personnages ne sont pas forcément tous super attachants, mais sont très hauts en couleur (voire complètement histrioniques), mais certains sortent affreusement du lot (Alastor, Niffty, gardez-moi une place chez vous).
Il est d'ailleurs assez sympathique de faire plusieurs lectures des personnalités de chaque personnage, primaire ou secondaire.
J'ai personnellement fort apprécié la direction artistique, qui est ce qui m'a d'abord attiré pour le premier épisode pendant que je déjeunais, des choix colorimétriques et de tracés particulièrement bien sentis (la dichotomie Enfer/Paradis est développée d'une façon assez originale, manichéenne, mais pas tant que ça), on sent les multiples influences artistiques graphiques (il serait très simple de pondre un magnifique Tarot Divinatoire avec ce qu'on trouve dans la série).
Que dire de la partie 'comédie' musicale. Je n'aime pas souvent ça (dernier bon souvenir, Big Mouth), mais on est obligé de saluer le travail effectué, que ce soit pour l'intégration des nombreuses chansons, la musique, les paroles, et la continuité avec l'épisode.
Et il y a clairement quelques petits bijoux (en VO, je n'ai pas encore eu le courage de tenter la VF).
Attention c'est un dessin animé pour adultes ouverts d'esprit à ce qu'est réellement le monde (et à un vocabulaire 'fleuri' ^_^).
En dehors du coté Démons/Anges, il y a une grosse réflection sur les différences, la bienpensance, et surtout l'acceptation de l'autre, et de soi par la même occasion.
D'ailleurs certains épisodes tapent socialement fort, de manière sous-entendue, ou totalement assumée (comme l'épisode 4 sur la vie de Angel, qui peut taper un peu fort dans les rotules).
Il est aussi assez intéressant de mettre le Lore en parallèle de celui de Sabrina (la série netflix), en dehors de la récurrence des personnages il y a une espèce de ligne directrice très similaire, et particulièrement intéressante sur le développement des personnages bibliques, avec une lecture somme toute féministe qui n'est pas sans une certaine logique, ni sans un certain intérêt (oui je vous parle les wokophobes qui voient de la réécriture de l'humanité partout)..
On a toujours dit que l'Enfer était plus fun que le Paradis, Hazbin Hotel le prouve. Ses personnages sont fun dans leurs forces et dans leurs faiblesses, et sont très humains, même quand ce sont de sales connards (oui y'en a, comme parmi les humains).
Scénaristiquement, on a droit à pas mal de rebondissements, souvent prévisibles, mais bien amenés, et surtout bien acceptés parce qu'on est vraiment bercé par le rythme et qu'on lui pardonnerait tout, juste pour avoir encore un peu plus de folie.
Je vous invite aussi à chercher toutes les références de culture 'pop' qu'on peut trouver disséminées tout au long de la saison 1, en dehors du Lore général, la plupart ne sont même pas cachées et vous sautent au visage, quand d'autres sont fort subtiles.
Ha oui, et accessoirement, ça fait plaisir de réentendre Rosa Diaz.