Bien que le titre de ma critique laisse entendre une série basée simplement sur l'esthétique, cette chronique ne l'est pas. Tout d'abord, le côté historique, toute la part de chronique, dans laquelle le réalisateur, Edgar Reitz, raconte la vie d'une famille dans le village de Shabbach, en plein coeur de l'Allemagne, de 1919 à 1982, est très intéressante. On y voit la montée du nazisme dans ce milieu rural et la façon dont les guerres y ont été vécues. On y voit la reconstruction d'une famille après les guerres, qui l'ont détruite. Car du point de vue des personnages également, la série n'est pas superficielle : Maria, Paul, Catarina... Ils ne sont pas simplement esquissés, mais vécus. La simplicité de l'intrigue nous rapproche des personnages, on les connait sans les connaître.
Ensuite, le noir et blanc, choisi par le réalisateur a, selon moi, tout à fait sa place, et les apparitions d'images en couleur de temps à autre rend très bien. D'ailleurs, les moments de passage de blanc et noir à couleurs, ne sont pas réellement définis: Edgar Reitz dit, dans une interview que ce qui l'intéressait était "la diversité des images, comme la diversité des actions" mais j'ai également trouvé une autre interview dans laquelle il disait que "la couleur correspond à un moment de fortes émotions".
Pour finir, beaucoup de personnes l'ayant visionné, ont été choqués par l'absence de l'Holocauste dans une chronique où l'on parle de la seconde guerre mondiale. Mais cela est tout à fait compréhensible car on parle de ce qu'il se passait dans ce village, dans le monde rural. Les habitants ne savaient absolument pas ce qu'il se passait à ce niveau là. Ils savaient simplement que depuis l'arrivée d'Hitler au pouvoir, leur niveau de vie s'était amélioré.
On pourrait ajouter tant d'autres choses sur Heimat au vu de sa richesse, mais ayant adoré découvrir cette série par moi même, je vous laisse avec cet avis.