Un divertissement d'une rare qualité.
AMC a toujours su choisir ses projets avec soins. De Mad Men à Breaking Bad en passant par The Killing et The Walking Dead, la chaîne américaine a prouvé qu'elle était l'une des plus fiables en terme de qualité de ses fictions. Et ce n'est certainement pas l'arrivée de ce nouveau show qui nous fera changer d'avis, bien au contraire.
Prenant pour point d'ancrage la mort du président Lincoln et la fin de la guerre de Sécession, Hell On Wheels est une fabuleuse série sur le monde impitoyable de l'Ouest sauvage post-moderne puisque l'arrivée du premier chemin de fer va marquer un tournent pour cette culture prête à décimer des populations entières pour se développer. Ainsi donc, sans de réelles œillères ni sans tomber dans l'accusation facile, les créateurs Joe et Tony Gayton ont réussi à insuffler à leur show une énergie nouvelle tout en restant cohérent avec l'histoire. Les conditions de vie des anciens esclaves noirs sont saisissantes avec cette difficulté tenace à être considéré comme des hommes libres, le massacre des populations indiennes est bien amené et les rapports entre les hommes blancs ne font que confirmer une vérité sujette à de nombreuses polémiques : l'homme blanc, qu'il vienne d'Irlande, de Suède, de Grande-Bretagne ou de n'importe quelle autre terre, n'est intéressé que par deux choses, le pouvoir (notamment celui de vie et de mort sur ces semblables) et les billets verts. Triste constat que celui-ci mais cela prouve la bienséance des créateurs quant à la vérité historique. On est bien loin d'une éloge de la nation américaine et c'est tant mieux !
Néanmoins, bien que très réaliste sur l'aspect historique, n'oublions pas que Hell On Wheels est avant tout un show ayant pour but premier le divertissement. Nous ne sommes pas face à un documentaire mais bien devant une série télévisée. Et bien là encore Hell On Wheels ne déçoit pas, on pourrait même dire qu'elle fait des étincelles.
Chaque nouvel épisode est un véritable régal pour les amoureux de western. L'ambiance y est parfaite avec cette sensation d'insécurité permanente, les décors et les costumes en feront saliver plus d'un et le casting est sans doute l'un des plus électrisants de ces dernières années. Chacun campe son personnage à la perfection mais trois d'entre eux se démarquent du lot : Christopher Heyerdahl (Twilight, Caprica, Sanctuary) alias le Suédois pour son aspect froid et intransigeant qui d'un claquement de doigt arriverait à nous envoyer droit en enfer, Colm Meaney (Le Dernier Des Mohicans, Les Ailes De L'Enfer) alias Mr Durant pour cet aspect barbare introverti qui se dégage à chacune de ses apparitions mais c'est avant tout Anson Mount qui brille devant la caméra. Presque inconnu à l'écran car bien souvent cantonné à de petits rôles presque insignifiants, cet acteur d'une quarantaine d'année possède une présence à l'écran inébranlable qui nous étonnerai presque de n'avoir pas entre-aperçu ce talent bien avant.
Mettez tous ces éléments bout à bout et vous obtenez un divertissement d'une rare qualité qui, avec seulement dix épisodes pour cette première saison, nous ferait presque pester contre les créateurs de la série pour ne pas avoir eu l'audace de nous en laisser davantage à déguster. Vivement la seconde saison !
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