Hell on Wheels par EndOfLine
AMC (Breaking Bad, Mad Men) a, depuis peu, décidé de ne faire que de la série avec un sujet un minimum vendeur, exit la très intéressante mais obscure Rubicon, place à la très populaire Walking Dead, The Killing (un thriller adapté d'une série suédoise, c'est à la mode...) et pour finir, la série qui nous intéresse ici, le western Hell On Wheels.
Pour situer le contexte, on est dans la période peu glorieuse des USA post guerre de secession, pendant la construction de la ligne de chemin de fer traversant le pays dEst en Ouest. Les blancs n'aiment toujours pas les noirs, en plus de ça il y a évidement des tensions entre les yankees et les confédérés et les indiens n'ont pas trop envie que les blancs réquisitionnent leurs terres pour des chemins de fer et des villes de blancs crasseux. Bref, la période est du coup plutôt bien choisie pour un western burné, on n'est donc pas du tout dans le registre d'un Deadwood de HBO.
Comme point de départ, on a aussi un héros, Bohannon, pas très content que des nordistes aient brulé sa ferme, sa femme et son enfant, qui part dans une vendetta visant à éliminer toutes les personnes impliquées dans leurs morts. Il se retrouve donc à Hell on Wheels, qui porte bien son nom et qui est en fait le campement à partir duquel le chemin de fer est construit.
La série a été globalement assez mal-aimée de la critique ricaine, pourtant, elle est intéressante à plus d'un égard. Déjà, la réalisation, le montage et la photo tuent. Et, pour un western c'est un peu le cahier des charges minimum. Les scènes d'action sont très lisibles, on a droit au ratio réglementaire de plans qui défoncent la rétine, l'ambiance est poisseuse, la reconstitution historique est très bien faite, et la musique colle plutôt bien. On a aussi une belle brochette de sales gueules et de persos secondaires indispensables au genre, mention spéciale au « Suédois » juste jouissif. Malgré des débuts un peu léger, les persos et les situations prennent vraiment de l'ampleur passés 4,5 épisodes, sortent des punchlines burnées, et certaines séquences sont carrément bien vues d'un point de vue émotionnel.
Bref, après des débuts sympas mais pas transcendants (c'est joli et bien fait mais pas très intello), la série a vraiment suscité chez moi un capital sympathie certain dans un registre bien moins sophistiqué qu'un Deadwood par exemple, mais bien plus burné et droit au but. Les persos et les situations développent une épaisseur bienvenue au fur et à mesure des 10 épisodes, du coup, je la recommande aux amateurs qui se reconnaîtront à la lecture de ce billet. Au final, je trouve que c'est la nouveauté AMC la plus intéressante, après un Walking Dead de plus en plus chiant (lisez les comics bordel!) et The Killing, simple adaptation plutôt molle de la série suédoise. Elle a d'ailleurs été renouvelée rapidement pour une saison 2, vu les moyens de reconstitution mis en oeuvre, c'est pas très étonnant de la rentabiliser au moins sur 2 saisons, et du coup, ça tombe bien, je serai là pour la suite!