A ça du néant...
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le 23 nov. 2021
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"Dernier train pour Busan" n'était pas exceptionnel mais tenait la route, avec une réalisation à la hauteur. Cette fois Yeon Sang-Ho s'affranchit totalement des codes habituels. Et si la réalisation n'est pas toujours à la hauteur, avec un rythme inégal, Hellbound est une réussite scénaristique. Adaptée d'un webtoon (je ne savais même pas que ça existait...), bande dessinée coréenne mise en animation, cette série nous emporte d'emblée sur un postulat, le fantastique est réel, et peu importe pourquoi et comment ; on fait donc avec et on s'intéresse plus particulièrement aux questions que nous pose le réalisateur : et si Dieu, et donc l'Enfer existaient, qu'est-ce que cela changerait à nos vies ? Adopterait t-on un comportement plus digne, plus sage, plus à l'écoute de nos semblables ? Mais qu'elle valeur aurait alors ce comportement s'il est uniquement dicté par la peur ? Et si nos vieilles religions se trouvaient ainsi mise au ban, la nature ayant horreur du vide, qui prendrait la place ? Quelle terreur s'installerait ? Celle de Dieu ou celle des hommes ? Et si une nouvelle religion voyait le jour, à l'heure des réseaux sociaux, quelle folie s'installerait ? Parce que l'homme n'est pas bon par nature, ses bas instincts l'enchaînent et l'emportent vers le seul comportement que la peur induit : la violence. Violence institutionnelle, violence physique sur fond de milice "morale", violence sociétale faite de perte d'empathie et de non assistance. Vous imaginez une seconde ce que seraient devenus Jésus ou Mahomet si les réseaux sociaux avaient existés ? La Foi aveugle finirait par prendre le dessus avec son cortège d'extrémistes de tous poils, allant par leurs actes mêmes à l'encontre de ce qui était censé faire leur Foi. C'est ce que l'on connait aujourd'hui avec le terrorisme salafiste, mais aussi ce que l'on a connu par le passé avec la "sainte" inquisition par exemple... Alors forcément comme dans toutes les fables fantastiques, les monstres ne sont pas ceux que l'on croit de prime abord.
Mais si Hellbound nous tient en haleine, c'est aussi par ses rebondissements bien placés et qui ne sont jamais ceux auxquels on s'attend. Un peu à l'image du "Trône de Fer", ne vous attachez pas trop aux personnages, la fin pouvant surgir brutalement à tous moments. Décidemment la pensée critique coréenne fonctionne à plein régime ces derniers temps, s'éloignant des (excellents) polars de ces dernières années pour retourner sur ces bases fantastiques ; Squid Game était déjà une critique sociale féroce qui interrogeait la démocratie, Parasites jetait un regard sur l'ascension sociale dans un pays en pleine émergence, même The Host sous couvert d'un monstre nous parlait de la marginalité provoquée par le capitalisme galopant dans de nouveaux espaces vierges. Et que dire de Okja ? L'univers coréen n'a pas peur de montrer la violence et l'horreur sans véritables moyens de s'en protéger ou de l'adoucir. Si le cinéma français avait les mêmes cojones...
Hellbound a quelques faiblesses, mais franchement, arrivé au dernier épisode, vous lui aurez pardonné facilement. La dernière scène semble préfigurer une saison 2, franchement, je réserve mon canapé pour la suivre !
Créée
le 20 nov. 2021
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