Zéro Corp: Agence De Supers Zéros !
La famille Astier ou comment transformer le talent pour l’humour en anomalie génétique. Le grand frère Alexandre a mis au monde le phénomène Kaamelott, le petit frère Simon à lui accouché de Hero Corp, série remplie de phénomènes de foire au milieu desquels vient de glisser le papa Lionel. On leur reproche la similitude de leurs deux séries, c’est vrai que les trames sont similaires et que les ressorts comiques ont un goût de déjà-vu mais que voulez-vous ? Quand on est de la même famille, qu’on a la même culture, la même éducation et qu’on a surement rit aux mêmes blagues, pratiquer au final le même humour n’a rien d’étonnant ou de grave et tant que c’est drôle, on se moque copieusement du reste.
Hero Corp est une organisation de Super Héros (façon de parler bien sûr) dont certains membres ont décidé de se retirer et commencent donc à perdre leurs pouvoirs, jusqu’à ce que débarque John, héros qui s’ignore et qui est sensé mener tout le monde à la victoire contre The Lord, super-vilain (c’est vite dit) de service. Bon c’est vrai, John fait vachement penser à Arthur dans Kaamelott et la bande de bras cassés de Hero Corp font bien penser aux chevaliers de la table ronde. C’est vrai qu’on se marre franchement avec le même humour bien tarte, mais que c’est bon de voir cet alignement de super-héros branquignoles tenter en vain d’utiliser des pouvoirs devenus tout moisis à force de ne plus les utiliser. Comment ne pas exploser de rire face à Captain Shampoing qui ne peut plus s’appeler Captain Acide parce-qu’il ne peut plus balancer que du shampoing doux qui ne pique même pas les yeux ? La plupart ont d’ailleurs des noms de super-héros à pleurer de rire, comme le big Boss qui se fait appeler Infusion (camomille, menthe ou verveine ?). Comme Kaamelott, Hero Corp joue la carte de l’humour décalé de situations sérieuses traitées avec une légèreté délicieuse, sans parler des dialogues complètement à côté de la plaque. Voir ces héros tenter en vain de reformer leur agence dans un vieux château sinistre et glacial est jouissif.
Ce qui est bien flagrant par contre, outre la ressemblance physique des deux frères, c’est qu’Alexandre et Simon Astier ont le même jeu, les mêmes mimiques et les mêmes attitudes, mais comment leur reprocher d’être frères ? Mais Simon n’a pas à se faire un prénom pour faire oublier son frère, les Astier sont avant tout une bande familiale qui ne se prend pas au sérieux et est toute entière dédiée à l’humour. Comme son frère, Simon s’entoure par moments de guests toujours au top comme Arnaud Tsamère, Pascal Legitimus, Michel Courtemanche (hilarant en Captain Canada), Maurice Lamy ou encore Disiz. On retrouve aussi beaucoup des acteurs de Kaamelott (toujours l’effet bande) tels que le maître d’armes d’Arthur. On sent qu’ils sont tous à l’aise et se marrent autant que nous à jouer des situations toutes plus improbables les unes que les autres. Si les références d’Alexandre lorgnent officiellement vers De Funès, Simon semble allègrement mélanger Tarantino, Edward Baer ou encore Les Nuls dans lesquels il a dû baigner petit (au sens propre !)
Alors non, Hero Corp n’est pas une sorte de spin-off caché de Kaamelott, mais c’est bel et bien un héritage qui n’aurait peut-être pas vu le jour sans l’autre. Comme toujours avec les Astier, on ne rigole pas vraiment avant d’avoir bien fait connaissance avec les personnages mais quand ça c’est fait, on explose de rire parfois, on se marre souvent et on rit tout le temps. Penser que la saison trois a failli ne jamais voir le jour est difficile à comprendre, tant cette série arrive à faire beaucoup avec trois bouts de budget, dans lequel vient le recyclage d’un vieux minitel, hééé ouai ! Donnez-vous le temps de connaitre les personnages, de découvrir leur humour et vous gagnerez plusieurs années de vie, promis foi de Jamba !
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