Avant de commencer Hero Corp, je voulais simplement voir ce que donnait cet ovni dont j'avais entendu tant de bien. Je m'y suis mise un peu avant la diffusion de la troisième saison. Pas sériephile pour deux sous, j'ai dévoré les deux saisons en quatre jours.
Dans la lignée de Kaamelot dont on retrouve une partie du casting (Papa Astier, Maman "Astier", Frangins Astiers, mais aussi Alban Lenoir, entre autres), la série s'en éloigne suffisamment pour ne pas se contenter d'être une espèce de petite soeur contemporaine sur des super-héros, écrite par le demi-frère de. Non, on en est loin autant qu'on en est proche. Si les deux séries peuvent se comparer sur l'humour et le style, elles sont très largement indépendantes.
L'humour cède volontiers le passage à la narration, et le moins que l'on puisse dire c'est qu'on ne rigole plus du tout lorsqu'on se retrouve face aux nombreux cliffhangers chers à Simon Astier. Il les adore, ce qui rend Hero Corp aussi géniale qu'horrible pour les nerfs. Un scénario fort en rebondissement, à tel point qu'on a l'impression de suivre les épisodes depuis un trampoline, mené par des acteurs bien dirigés qui nous font sympathiser avec des super-héros aussi maladroits qu'attachants. Loin du dessin que nous en offre Marvel, ils sont normaux. Ils sont comme nous ! Ils ont des besoins, ils vieillissent, peuvent ne pas être en forme, et leur charme devient inévitablement efficace sur le public. Mention spéciale à François Podetti qui se retrouve avec un Burt chou au possible mais doté du pouvoir le plus pourri du village.
Et si la beauté du scénario et des personnages n'auraient pas suffit, la qualité des plans et le recours aux trucages et aux CGI apporteront le coup de grâce. Nul doute qu'Hero Corp est la seule série française à petit budget à avoir recours à des effets spéciaux dignes des meilleurs studios américains (tremble ILM !) sans pour autant tomber dans l'excès. Là, si vous n'avez pas dépassé les premiers épisodes de la première saison, vous êtes en train de me prendre pour une folle, alors je ne peux que vous suggérer d'aller jeter un oeil (attention, ça fait mal à la cornée) à quelques plans de la saison 4. L'évolution narrative et esthétique est impressionnante. La série grandit au fil des saisons pour gagner en maturité et en justesse. Au final de la saison 4, un double épisode qui m'a fait pleurer pour une dizaine de raisons en même temps (je ne pensais même pas que c'était faisable, merci Simon !), on en frôlerait presque l'extase.
Au-delà même de la série, c'est la relation entre l'équipe et leurs fans qui est touchante. Hero Corp a été sauvée par ses fans, qui ont combattu bruyamment pendant près de trois ans pour que la troisième saison puisse exister, et la série lui rend bien. C'est grâce à ce bruit que j'ai vu la lumière rouge du Conseil, comme beaucoup d'autres. Et que ce soit aux séances de dédicaces, aux matchs d'improvisation ou au fabuleux Comic Con de Juillet 2013 (* tousse 13 000 personnes pour une conférence tousse *), qu'il est bon de constater que ce n'est pas qu'une simple série, mais une véritable fédé.
Pinaaaaaaaage !