Hinamatsuri : l’histoire d’un yakuza, Nitta, qui un beau jour reçoit sur la tête une capsule contenant une jeune fille aux pouvoirs psychiques appelée Hina. Ensemble, mus par un opportunisme respectif éhonté, ils vont former un partenariat peu ordinaire et vivre, aux côtés de leurs connaissances, un quotidien fait de télékinésie, de débauche, de leçons de vie avec des SDF et de caviar rouge. Cela n’a pas beaucoup de sens ? Est-ce que notre vie a un sens ? Non, ben voilà. Le fait est qu’Hinamatsuri est l’adaptation d’un manga aussi loufoque qu’éclectique où se mélangent éléments absurdes et cadre bien plus terre à terre.
Hinamatsuri ne s’impose pas de limites quant à ses thèmes et se démarque de part son excellent équilibre entre ses différentes facettes. La formule marche car le contenu est aussi varié que réussi grâce à une excellente exécution : moments sakugas pour scènes de combats, expressions faciales travaillées et bon timing pour les bouts de comédie, scènes sentimentales étonnement touchantes, etc. L’impression qui se dégage rapidement après quelques épisodes est que l’on à affaire à quelque chose de spécial, un spectacle complet que l’on ne regarde plus simplement pour rire mais également pour suivre l’aventure de ses personnages.
Ceux-ci sont la grande force d’Hinamatsuri et beaucoup d’efforts ont été donnés afin de les rendre aussi attachants qu’intéressants. Les compagnons d’Hina et Nitta viennent étoffer et enrichir considérablement la série pour l’élever au-delà d’une simple comédie faite de yakuzas et de super-pouvoirs. Ces personnages, notamment Hitomi et Anzu, disposent d’arcs narratifs propres et engageants, portés tous les deux sur des réalités de la société japonaise peu souvent traitées en anime. Ces arcs secondaires sont mémorables, au point qu’Hinamatsuri a souvent été affublé des noms d’Hitomimatsuri ou d’Anzumatsuri au fil des épisodes. Anzu a pour ma part été la meilleure partie de la série, offrant un développement complet et touchant de l’héroïne malgré le peu d’épisodes.
Hinamatsuri se concentre beaucoup sur la progression de ses protagonistes. C’est notamment vrai dans le manga qui finit par employer une ellipse narrative afin d’observer la ribambelle de ses personnages à l’âge adulte. Nous pouvons entrevoir ce saut temporel dans l’adaptation, lors du premier épisode ainsi que le dernier. Cette décision aurait été intéressante si la série s’était davantage prolongée mais malheureusement cet aguichage risque de ne pas avoir de résultats concrets car une deuxième saison pourrait bien ne jamais voir le jour étant donné le succès commercial très pauvre de la première saison. Nous terminons donc avec une conclusion très frustrante et cruelle, au point d’en faire le plus gros défaut de la série selon moi.
C’est cela dit mon seul reproche envers l’adaptation. Bien que celle-ci saute pas mal de chapitres du manga, le contenu choisi forme un ensemble cohérent et de qualité constante, hormis le premier épisode un peu en deça du reste. La production est également irréprochable et se fait remarquer par l’abondances des détails, dans les gestes, expressions ou encore décors. Rien à redire et le studio Feel continue de grimper dans mon estime au fil des ans après Oregairu 2 et Tsuki ga Kirei.
Sans surprises, ma conclusion s’avère donc largement positive. Hinamatsuri est l’une de ces séries étranges qui ne paie pas de mine, sans étoffe épique ou d’aura de blockbuster, mais malgré son scénario de départ déroutant, elle a su constamment défier mes attentes bien au-delà de ce que l’on pouvait espérer. Je recommande pour tout spectateur ayant l’envie d’une comédie pour rigoler mais surtout pour ceux à la recherche d’une oeuvre à aimer.