Essayons de ne pas tomber dans l'écueil commun qui consiste à disséquer une série outre atlantique avec le sens européén de l'histoire et de la critique sociale. On évitera par là les poncifs habituels sur une culture que de toute façon nous ne comprenons pas. Voilà pourquoi voir dans la série une réécriture "révisionniste" de l'histoire de l'âge d'or d'Hollywood est, me semble-t-il une lecture politique très frenchy. Ca n'est pas le propos de Murphy & Brennan et je refuse de les croire assez stupide pour tomber délibérément dans ce genre d'ornière. J'y vois plutôt un conte onirique ou bien une fantaisie ucronique complètement ratée parce qu'écrite et réalisée sans l'intelligence décalée d'un Fellini, d'un Fritz Lang ou encore Ernst Lubitch qui ont su traiter avec génie, sans rien bafouer les sujets les plus graves quelque soit le genre usité. C'est là en dernier lieu que la série est horripilante. Non seulement la série insulte et bafoue les luttes lgbt et antiracistes mais de surcroît Murphy & Brennan persuadés d'imaginer une plus belle histoire du cinéma hollywoodien la réécrive et la réalise avec les mêmes recettes d'antan : vraie bien pensance et faux politiquement incorrecte. Le tout enserré dans un carcan stéréotypique tout aussi étriqué et hypocrite que celui de ce fameux âge d'or. Enfin, le glamour saturé de sucre d'Hollywood ne parvient pas à masquer l'arrière goût de rance, particulièrement long en bouche. Bref, Hollywood est comme ces patisseries américaines qui écoeurent au bout de trois bouchées et qu'on ne peut pas finir sans avoir la nausée et une bonne migraine hépatique.