Remake d’une série israélienne que personne n’a vu néanmoins c’est une info méritant d’être souligné juste pour dire : « Ah ces américains, toujours à refaire… ». Toutefois, s’arrêter là serait trop facile car Homeland est surtout la nouvelle série d’Howard Gordon connu pour avoir écrit 52 épisodes de 24 heures chrono, et c’est là que le bat blesse.
Si je me suis penché sur la série, c’est surtout parce qu’elle a gagné 4 Emmy Award (meilleure série télévisée dramatique, meilleur scénario pour une série télévisée dramatique, meilleure actrice dans une série télévisée dramatique pour Claire Danes, meilleur acteur dans une série télévisée dramatique pour Damian Lewis), l’équivalent des Oscars dans le monde des séries américaines. Malheureusement au bout de quelques épisodes, j’ai dû revoir mes exigences sacrément à la baisse car Homeland souffre d’un rythme en berne (d’où le titre de mon article plagiant la saga des 28 … plus tard), d’une tension aux abonnés absents et d’intrigues exhalant le déjà-vu.
Pour ce sentiment de déjà-vu, ça s’explique très facilement : tout dans Homeland rappelle dans 24 heures chono, ces terroristes, ces attentats, ce super-agent Jack/Carrie à contre-courant de son agence ne pouvant compter que sur son fidèle collègue Saul/Chloé et tombant amoureuse de la mauvaise personne sans oublier la famille boulet. Les intrigues et les twists sont presque les mêmes. Résultat, les fans de la série se déroulant en temps réel nagent dans une piscine qu’ils ont déjà utilisé des centaines de fois. Du coup, aucun twist ne fait mouche, on garde toujours une avance de vingt minutes sur les évènements tant ils sont prévisibles même le supposé cliffhanger l’est. Du coup comment prendre du plaisir en suivant une histoire dont on a trois coups d’avance ? A la décharge d’Homeland, il faut dire que suivre l’intégralité de la série 24 heures chrono est un bon moyen de connaître toutes les astuces possibles de la part d’un scénariste pour surprendre le spectateur. L’entraînement parfait pour devenir un téléphile avisé, le Jack Bauer de la petite lucarne.
L’autre point faible de la série concerne son univers : la CIA. Quand on passe après une petite perle comme Rubicon sur le même sujet, difficile de s’emballer autant même si la dite-série a été annulée au bout d’une saison (point étonnant tant elle était compliquée et ses intrigues retorses). Malgré tout, elle permettait d’avoir un aperçu du boulot des analystes atténuant donc la surprise de la découverte du monde de Carrie Mathison.
Déjà rien que ça, ça commence à peser lourd sur la balance des contre. Heureusement que le casting permet de gagner les faveurs du public avec en premier lieu, une Claire Danes au sommet (elle a bien mérité son Emmy), je ne dis pas ça parce que j’étais amoureux d’elle dans Romeo + Juliette mais parce que son rôle lui permet d’étaler une incroyable palette d’émotions, je crois même bien qu’elle passe dans tous les états possibles pour un acteur lors de cette saison. Pour le rôle du mystérieux soldat revenu de huit ans de captivité, Damian Lewis se démerde pas trop mal, mention spéciale au dernier épisode où il sort avec une tête d’alien hilarante lors du gros plan façon stress total. Pour incarner sa femme, on a récupéré un autre alien Anna d’une autre série remake V (Homeland est un bon moyen de satisfaire notre esprit pervers vu que ses seins, qu’elle a d’ailleurs fort beaux, apparaissent souvent) malheureusement son personnage est assez effacé car elle est au centre d’une intrigue à la Brothers (le film où la copine de Léon se tape le Prince de Perse et Spider-Man) insipide. Le reste, c’est du classique, le chef, le collègue, les enfants perturbés, etc…