Basé sur un cas réel honteux.

Basé sur un cas réel honteux.
“HONOUR” est une mini-série anglaise de deux chapitres seulement et de 45 mn chacun (un fait surprenant de nos jours où une grande partie des séries est tentée de s'allonger excessivement).
L'argument repose sur un cas réel (survenue en 2006 en Angleterre). C’est la mort de la jeune kurde Banaz Mahmod aux mains des membres de sa famille, pour cause du simple fait d'avoir divorcé de son mari et établi une relation avec un autre jeune homme. En conséquence, les traditions et le sens que les cultures donnent à “ l'Honneur" entrent en jeu, ce qui devient difficile de comprendre pour les occidentaux et, en concret et plus encore, lorsqu'elles se produisent au cœur de l'Angleterre.
La série, en même temps, est une critique très sévère de la police anglaise (ce n'est pas habituel pour d'autres pays de faire une autocritique aussi féroce des forces de l'ordre) puisque Banaz s'est rendu cinq fois à la police anglaise pour demander aide et protection. sans que personne en tienne compte.
Comme le sujet du film a été beaucoup commenté dans la presse et à la télévision (de multiples références à la tragédie peuvent être lues sur Internet), on sait au début de la série quelle sera la fin de l'affaire.
La série se limite à expliquer l'enquête menée par la chef du commissaire du sud de Londres, Caroline Goode (jouée par Keeley Hawes) qui est émotionnellement impliquée dans l'affaire et ne se repose pas jusqu’à ce qu'elle a enfin pu traduire en justice les parents meurtriers. Il est curieux de constater que bien qu'ayant vécu en Angleterre pendant un certain temps, cette famille est tellement imprégnée de ses traditions machistes qu'elle ne craint pas de se moquer de la pauvre fille assassinée sur les réseaux sociaux.
Ce n'est pas une série pour passer le temps. Son regard nous oblige à réfléchir et à nous demander comment est-il possible que de tels actes se produisent au cours du siècle actuel. Il est vrai que la communauté kurde n'est pas stigmatisée dans son intégralité, car il y a des personnages qui tentent de quitter le ghetto, comme Beckhal la sœur de la défunte, ainsi que la militante kurde Diana Nammi qui enseigne à la détective, les particularités de “ l’Honneur” dans certains milieux kurdes: le mépris du féminin et l’ impunité des hommes, en particulier des jeunes qui croient avoir le droit au contrôle le plus strict de leurs propres sœurs ou copines.
Résumé: une série correcte et descriptive, avec une séquence acceptable (pas une minute de trop) qui, nous l'espérons, servira à remuer nos consciences.