Sport national en Corée, Stove League nous plonge dans l'univers d'une franchise de baseball professionnel. Si le drama est nommé dans la catégorie Best Drama au "56th Baeksang Arts Awards" (MàJ: il a remporté le prix), j'avais cependant des gros doutes sur sa capacité à nous plonger avec réalisme dans cet environnement. Et en plus, c'est un drama SBS. Je n'ai vu que Pinocchio de ce diffuseur, c'était pas terrible, et It's Okay, That's Love que je n'ai pas réussi à finir.
Finalement, Stove League dissipe mes doutes dès les premiers épisodes pour même m'étonner par la suite. Baek Seung-Soo occupe bien son nouveau poste de directeur général de l'équipe des Dreams où tout est à reconstruire. A l'origine, mes craintes se tournaient vers Park Eun-Bin : j'avais peur de ne pas me défaire de son rôle dans Age Of Youth, d'une actrice jeune et caractérisée par des tics de langage rigolos, pour jouer ici un poste hiérarchiquement important. Elle passe finalement très bien en directrice des opérations. Je m'attendais aussi à de la romance comme dans la majorité des dramas, il n'en est rien.
Le drama prend à cœur son sujet sur le baseball, certains pourraient en mourir d'ennui. On est dans l'intérieur d'une franchise d'un sport qui a révolutionné l'utilisation des données statistiques (cf. Moneyball et l'adaptation cinématographique Le Stratège). Le drama aborde les méthodes analytiques du baseball avec un débit d'informations élevé. Heureusement, le sous-titrage Viki est top pour expliquer les termes et statistiques utilisés (mettez ça entre les mains de Netflix et c'est un carnage assuré). Toujours en chiffres, on peut passer quasiment deux heures dans des phases de négociation des salaires car la série se déroule exclusivement pendant l'intersaison. Pourtant, ces épisodes me sont vite passés. Je suis pris dans l'enjeu qui est de savoir si l'équipe va réussir à se reconstruire, et comment, face aux manipulations politiques et décisions économiques imposées par le Directeur du Groupe ou CEO.
L'intrigue plus classique d'un drama se retrouve justement dans la mise en scène de cette rivalité entre le directeur général et ses supérieurs, d'où nait régulièrement des conflits. Les éléments de narrations extérieurs à la gestion et compétition sportive restent néanmoins inexistants. Je ne pense pas qu'on puisse porter un grand intérêt à Stove League sans être fan d'un sport collectif professionnel car il n'y a aucune intrigue à laquelle s'accrocher. C'est unique en son genre.
En conclusion, si Stove League s’octroie de nombreuses libertés qui l'éloigne du docufiction, il n'en fait jamais trop. On note d'ailleurs l'existence d'un épisode 17 bonus qui analyse le drama et le compare à la réalité du sport sous la forme d'une émission. Stove League renouvelle sans éclat mais avec réussite l'univers des dramas par son genre. C'est déjà suffisant pour rentrer dans le débat de la meilleure série sportive avec Friday Night Lights.