En 1900, Arthur Conan Doyle, débarrassé à tout jamais (croit-il) de son personnage encombrant, Sherlock Holmes, qu’il a précipité du haut des chutes de Reichenbach, peut enfin se consacrer à des œuvres plus importantes pour lui, comme son ouvrage sur la guerre des Boers.
Suite à divers décès dans sa famille (sa femme puis plus tard son fils), il se passionne pour le spiritisme et la communication avec les morts. Il écrira ainsi divers ouvrages sur le sujet mais son public ne s’intéresse qu’à Sherlock Holmes.
Harry Houdini, magicien américain successeur de Robert Houdin, se lance dans une quête pour démasquer les faux médiums, certain que les manifestations surnaturelles sont le fait de tours d’illusionnistes qu’il va s’employer à démasquer. Parallèlement à la tournée de son spectacle, il s’illustrera ainsi dans plusieurs affaires, ce qui lui inspirera une série d’ouvrages sur l’illusion et le spiritisme comme A magician among the spirits (1924).
Les deux hommes se rencontrèrent en 1921.
Partant de ces faits réels, la série Houdini and Doyle, titre traduit de façon fort simpliste par Les mystères de Londres, prend place en 1901 – et non en 1921 pour rajeunir les personnages- lorsque Houdini, le grand magicien, vient faire une tournée en Angleterre où il fait la connaissance d’Arthur Conan Doyle. Les deux hommes sont unis par une passion commune pour les enquêtes policières et le surnaturel.
Une jeune femme sergent Adélaïde Stratton, première femme policier de Scotland Yard, vient rejoindre le duo, pour apporter une touche féminine à l’histoire.
Après un premier épisode un peu sombre sur l’assassinat d’une Sœur, poursuivie par la vengeance d’une jeune novice à laquelle on avait retiré son enfant, la série s’oriente de plus en plus vers la comédie, malgré un fond d’histoire sérieux.
Il peut sembler étrange que nos trois amis – dont une femme - soient envoyés seuls enquêter sur des meurtres en série, Doyle et Houdini usant de leur renommée et de leur influence pour obtenir des informations du chef de la police.
Ce postulat une fois accepté, on suivra avec plaisir les aventures de nos héros, l’aspect de surnaturel et de mystère entourant chaque enquête étant chaque fois dissipé – seulement en partie généralement- par Houdini, qui en démonte les mécanismes.
L’intérêt de la série repose sur la confrontation entre les deux personnages, faite à la fois d’amitié et de rivalité : le sérieux Docteur Doyle, tenant du spiritisme et tourmenté par la douleur de voir sa femme dans le coma et le magicien farfelu et assez excessif, mettant en scène de multiples tours afin de démontrer ses théories.
Les histoires sont fort diverses – fantômes, voix de l’au-delà, réincarnation, monstre ailé…
Une série au fort potentiel, reconstituant soigneusement le Londres du début du siècle et hélas abandonnée au bout de seulement 10 épisodes. A découvrir.