House of Cards se pose comme une des meilleures séries depuis des lustres.
Pas de nibards un plan sur deux, pas de zombies, pas de camping-car labo de meth. Voici le point fort de la série. Elle part d'un sujet pas forcément palpitant (quoique) : la politique américaine. Et elle nous emmène derrière l'épaule d'une raclure, d'un type cynique comme jamais, dont l'ambition ferait pâlir l'ami Jean-François Copé. On admire ses tours de passe-passe, on moque ses interlocuteurs, tous assez cons pour gober ses bobards... Et nous aussi on se fait avoir. ENFIN une série surprenante, non pas par son sujet mais par son déroulé, par sa narration.
Si on vous demande de quoi parle Breaking Bad, vous répondrez "C'est un prof de chimie cancéreux qui devient dealer". Le sujet créé déjà l'attente, la surprise et risque de frustrer ensuite le spectateur. Par contre si on vous demande de quoi parle House of Cards, vous répondrez " C'est une série sur la politique américaine" et si votre interlocuteur n'a pas déjà les yeux dans le vague vous pourrez rajouter que c'est une série avec Kevin Spacey (qui ?) et réalisée (en partie) par David Fincher (ah oui Fight Club trop bien ce film blablabla). Bref la promesse tient plus grâce au casting de luxe qu'au sujet pas forcément sexy pour le "sériephile" du dimanche (ou du lundi matin pour Game of Thrones).
La série possède de vraies qualités cinématographiques. Une photo, froide. Il ne fait jamais soleil à Washington. Une mise en scène sobre, discrète donc excellente. Et surtout un casting en béton armé avec une Robin Wright glaciale (un vrai personnage glacial, pas une caricature comme certaines séries se plaisent à développer) et un Kevin Spacey au sommet qui tire les ficelles et manipule les victimes de son bagout. On ne voit plus l'acteur oscarisé, on voit Frank Underwood, fumier notoire mais fascinant.
L'histoire s'éparpille peu et ne l'éloigne jamais de son anti-héros charismatique. On sort donc surpris et sans frustration de House of Cards, deux sentiments Ô combien rares à réunir pour les amateurs de séries par les temps qui courent.