Critique de How I Met Your Mother par amandecherie
Je crois qu'on est tous d'accord pour dire qu'il est temps que Ted la trouve, la mère de ses enfants.
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le 26 mai 2010
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Après plusieurs visionnages, l’expérience HIMYM confirme toute l’étendue de son excellence : au diable donc la controverse quant à son final, supposément mi-figue mi-raisin, de son dernier quart (voire tiers) battant de l’aile et, en toute logique, de son essoufflement progressif… car le show de Carter Bay et Craig Thomas mérite, à mon sens, son étiquette de sitcom référentielle.
Reconnaissant volontiers que mon amour pour ce dernier invoque une subjectivité accrue, il n’en demeure pas moins qu’il arbore des points forts dont l’évidence gomme, aisément, ses quelques failles : d’entre tous, l’empreinte culte de son quintet principal tombe sous le sens, mais il convient d’évoquer en premier lieu son écriture unique dans le genre.
Si la comparaison avec Friends tient d’ailleurs sur des détails, tels que des caractéristiques propres à Ted et ses comparses, définir HIMYM en tant que son héritier spirituel est diablement réducteur : car au risque de verser dans une guéguerre éculée, l’originalité dont se pare l’exécution de l’intrigue de Bay & Thomas ne saurait être assimilée à celle du tandem Kauffman & Crane.
Par-delà tout le sel qu’invoque le simpliste, mais ingénieux, pitch du récit paternel à l’adresse de ses rejetons, la série se distingue donc de la concurrence au moyen d’une mécanique partie-intégrante de son A.D.N. : narration non-linéaire, allers-retours temporels en pagaille, pluralité des lieux (davantage que pour une sitcom classique) et, surtout, de multiples angles/points de vue par l’entremise de ses excellents protagonistes.
N’ayant pas son pareil pour brouiller les pistes, HIMYM confère donc aux pérégrinations de ces derniers une envergure inédite, moult rebondissements et pieds-de-nez drapant la réalité, si ce n’est récit si l’on s’en tient aux circonstances de son énonciation (de Ted à ses enfants, impliquant en ce sens des approximations parfois dressées comme ressorts à part entière)... et si le concept tirera parfois sur la corde, chose acceptable au regard de la longévité du show, certains épisodes feront preuve d’une ingéniosité enthousiasmante.
Cerise sur le gâteau : la balance entre sa propension comique, proprement hilarante, et le développement d’intrigues plus sérieuses s’avère de bout en bout exquise : jamais binaire, la série jongle donc entre les tons avec maestria, son apparente légèreté narrative ayant tôt fait de nous rappeler, bien souvent, la douleur communicative que revêt le deuil sentimental - si ce n’est carrément « mortuaire ». Forcément, rien de tout ceci n’aurait été possible sans la présence, en ce son centre, d’un quintet exceptionnel, attachant, émouvant et drôle à souhait.
Pourvoyeur référentiel de gimmicks cultes, Barney en est bien sûr l’élément le distinct en termes d’excentricité, mais ses compères ne sont aucunement en reste (et chacun mériterait un paragraphe, ou deux, dédiés) : fruit d’une balance parfaite entre stature (globalement) archétypale et évolution constante, Ted et ses comparses forment une joyeuse troupe réalisant l’exploit de se renouveler à n’en plus finir, énième marque d’une écriture des plus fines. Certes, parfois, quelques péripéties et revirements revêtent un semblant de redondance, mais la force empathique de ces derniers est un contrepoids proprement exceptionnel.
Rarement, si ce n’est jamais, facile dans le traitement de relations de bout en bout complexes, dans la droite lignée de personnalités mouvantes (même Barney), HIMYM se fend donc d’une justesse de ton confondante (confortée par son casting royal).
À présent, la fin est-elle ratée ? Pas à mon sens. Si tout n’était pas à garder dans sa construction, la série s’en sera tenu à une ligne de conduite recevable, et la révélation en deux temps qu’implique son dénouement est brillante : d’abord celle tant attendue, la réponse apportée à une question éponyme, puis le second, faisant pour la dernière fois la part belle à l’idylle de Ted et Robin. HIMYM est bien le récit nous contant comment ce dernier aura rencontré la mère de ses enfants, mais l’approche biaisée des évènements et l’omniprésence en son sein de Robin concorde parfaitement avec la conclusion du show.
Quant à affirmer qu’il s’agit là d’un plan de longue date, diablement bien construit, ou d’une acrobatie rattrapant de son mieux les quelques « errements » d’une seconde partie de show controversé... allez savoir. Car le principal est bel et bien ailleurs : même après plusieurs sessions, le plaisir de la redécouverte en dit long sur la réussite indéniable de How I Met Your Mother.
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Créée
le 7 juil. 2018
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