En préambule, un rapide gribouillage suite la conclusion de la série.
Ce dernier épisode a illustré bien malgré lui à quel point la série, effectivement pensée avec un début et une fin dès les premières lignes, a souffert de ses prolongations à rallonge. Ce qui aurait pu déboucher sur un final touchant en quatre saisons a accouché d'une conclusion exagérément larmoyante pour assumer un passif de cinq saisons clairement non envisagées à la base (En gros une grosse romance inutile qui brise les trajectoires des personnages, telles qu'envisagées initialement). Avec ces saisons en trop, tous les membres de cette bande de pote sont plus ou moins devenus horripilants, Ted en tête (un long moment personnage secondaire de la série dont il est censé être l'épicentre). C'est quand même ballot quand il s'agit du héros.
Résultat, quoique les deux premières saisons restent une expérience télévisuelle fabuleusement génératrice de fous rires, je me vois mal un jour me faire un marathon nostalgique de HIMYM. Péché d'excès patenté. Fin du gribouillage, critique initiale ci-dessous.
En arrivant sur SC, constituant mon Top 10 Séries, j'avais du mal à envisager How I met Your Mother ne pas y faire une apparition.
Je l'avais donc paré d'un superbe 8, qui dans mon esprit était un 9 bonifié pour les deux premières saisons, altéré par les suivantes, de plus en plus molasses... HIMYM avait beaucoup d'atouts dans son escarcelle au départ. Un vide laissé par "Friends" à remplir déjà, mais également un pitch inédit dans le genre balisé du sitcom, une réalisation pas manchote qui s'offre de nombreux décors extérieurs, un montage vitaminé, des personnages attachants qui ne demandaient qu'à évoluer...
Le vrai problème de cette série est que, dépassée par son succès mérité grâce aux deux premières saisons dont les épisodes m'ont (pour reprendre la très imagée et très bien utilisée expression par Karrie) "déglingué de rire", elle a du rallonger indéfiniment la sauce pour répondre aux commandes de prolongation successives... Et c'est alors les fondations de la série qui vacillent, les personnages n'étant pas adaptés à se trainer si longtemps dans leurs situations respectives...
J'entend souvent dire que HIMYM est la série qui tente (vainement) de succéder à Friends. Désolé ce n'est pas le même concept, le propos est inadapté. Petite comparaison rapide pour mieux me faire comprendre :
- Dans Friends l'équilibre des personnages est bon : 3 filles / 3 mecs. (avec aucun couple déjà créé)
- Dans HIMYM l'équilibre des personnages est mauvais à dessein : 2 filles / 3 mecs. Il doit être rétabli par un 6ème personnage inconnu (la môman)
- Dans Friends les perspectives d'évolutions des personnages sont ouvertes (pas de fil rouge directif pour aucun d'entre eux)
- Dans HIMYM les perspectives d'évolutions sont fermées (Ted doit trouver sa femme, Barney cesser d'être un célibataire endurçi, Marshall et Lily devenir un couple posé... Robin étant un leurre)
- Dans Friends il n'y a pas de héros ou de scénario préféfini.
- Dans HIMYM il y a un héros (Ted) et un scénario prédéfini (qui fait du surplace depuis la saison 3).
HIMYM aurait du être l'affaire de 3/4 saisons maximum. Le temps de caser Barney avec Robin, d'avoir un bébé Marshmallow, et pour finir le tout de faire surgir la désormais trop fameuse "mère".
HIMYM alliait le temps de deux saisons rire ET un relatif suspens. Cette association assez inédite dans le genre sitcom était rafraichissante. Sans le suspens, le rire devient fainéant, d'autant plus que le seul véritable moteur comique repose sur un seul personnage, Barney Stinson, qui a pourtant un registre extrêmement faible de gags.
Bref, pour conclure, HIMYM est une série qui méritera, une fois terminée, de ressortir en version abrégée.