How I Met Your Mother
6.9
How I Met Your Mother

Série CBS (2005)

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Comment j'ai abandonné ma jeunesse (ou la théorie des gens).

Avant toute chose, je dois vous avouer que j'ai aimé toute la série, du début à la fin, que je l'ai regardé assez récemment, dix ans après tout l'monde en fait ; j'en ai particulièrement aimé la fin, et même la conclusion, au moment où j'ai compris. C'était un moment très triste d'ailleurs, mais on va y revenir assez vite.


Je crois que cette série s'adresse avant tout au Barney et au Ted entre nous (oui, oui, dans la vie, il y a des Ted/Barney, qui se ressemblent beaucoup dans la série, et des Lily/Marshall, vous voyez très bien ce que je veux dire ; les Lily et les Marshall aiment bien la série, parce qu'elle les fait rire, gentiment, à propos de leurs amis Barney et Ted, et puis ils sont un peu touchés par cette histoire d'amour un peu comme la leur)(pour répondre immédiatement à votre question, non, le monde ne se divise pas seulement en Lily et en Barney, il y a aussi des Fox Mulder, des Omar Little, des Jessie Pinkman et des Schillinger, mais ceux là, ils ne se sont pas trop intéressés à How I met your mother, revenons à nos quatre moutons :), toutes ces aventures, amoureuses, amicales, cette passion désespérée des anecdotes et du playbook, cette manière de rater sa vie avec sérénité, tout ça me semble un scénario pour les Ted et les Barney ; comme nos personnages, quand la série sort ils ont entre vingt et vingt-cinq ans, la série tout en modernité trouve parfaitement sa place dans leur petit univers, qui est aussi rigolo dans ses réussites et ses échecs que la série. C'est cool d'être un Ted ou un Barney, en plus, ça permet de mépriser un peu les Lily/Marsh' qui s'aiment tellement.


Avant de commencer, je n'avais pas envie de la voir, on me disait, si si si, c'est bien, mais bon, tu verras, ça devient vite moins bien, à partir de la saison quatre, ou cinq, et puis la fin, tu verras, mais elle est nulle. (Les gens en disent toujours pile ce qu'il faut pour t'influencer, mais pas assez pour comprendre.) Alors, j'ai regardé la saison 1, et j'ai trouvé ça super, déjà parce que je comprenais des blagues que des gens faisaient il y a (et parfois même depuis !) dix ans, des trucs drôles qui s'étaient glissés dans la vie normale, signe irréfutable d'une bonne idée ; j'étais complètement émerveillé, Barney était fou, Ted était génial, je me rendais compte que j'étais un Ted ou un Barney moi aussi, et j'étais émerveillé (il n'y a pas d'autres mots) par tout ce qu'on avait mis dans cette série. C'est la folie de l'amitié, la joie et les bêtises qu'on fait quand on découvre ce que c'est que d'être grand et inconséquent. Ca me semblait la meilleure série sur une bande de jeunes de tout ce que j'avais vu.


Et arrivent les saisons finales, l'amour a pris une place immense, le sexe est devenu moins drôle, on ne rit plus que de l'acharnement de Barney à être lui-même, Ted nous ennuie avec sa dépression, Lily et Marsh' avec leur amour, et cette histoire d'enfants, même cette histoire de sosie a perdu de son charme. En fait, ils ont trente ans, et ils ne sont plus jeunes, et je crois que les Ted et les Barney ont été déçus de voir ça, parce que ce n'était plus aussi drôle que la vie, c'était devenu aussi triste que la vie, on était empêtré avec Robin, les choses qu'on ne veut pas casser et celles auxquelles on continue de croire malgré le temps qui passent. Et oui, Ted, il faudra jeter cette épée, et cette ex était bel et bien sans avenir, la folie s'est voilée de l'ombre des regrets. Cette série comique part à la tragédie, tombe dans la réalité de la vie. Parce que oui, c'est ça l'avenir, c'est ça grandir, c'est s'éloigner, des autres, de tout, et de soi-même. Même les claques ont perdu leur goût.


Reste la fin, la toute fin, et là, je la raconte, alors arrête de lire si tu ne veux pas. Voilà, votre mère, les enfants, ce n'est pas celle que les spectateurs imaginaient, parce que la vie n'est pas aussi amusante et scénarisée. Votre mère c'était le passage à l'âge adulte, c'était l'acceptation d'un truc plus grand, plus global, dont vous êtes le fruit. Et Ted est vieux, et la seule chose importante est loin maintenant ; chez Welles c'était l'innocence de l'enfance, ici c'est la folie de la jeunesse. Et tout ça pourrait bien avoir disparu pour toujours.


Je trouve cette conclusion de série très belle.

JZD
8
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le 28 oct. 2016

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J. Z. D.

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