Il fût un temps où Kyoto Animation était le studio à la mode, comme ce fût le cas aussi pour Shaft à une époque. Résultat, chacune de ses séries se retrouvait sous les feux des projecteurs, pour le pire et pour le meilleur. Un des plus gros défauts de K-On!, c’est probablement d’avoir été surexposé ; beaucoup se sont senti obligé d’avoir un avis dessus, même ceux à qui l’anime n’était pas destiné. Il s’agit d’une petite série sympathique, et si elle n’était pas sorti d’un tel studio, elle se serait trouvé un public pour l’apprécier sans non plus en attendre monts et merveilles.
Hyouka arrive dans un contexte où Kyoto Animation a moins de pression sur les épaules, et cela lui a été bénéfique.
En effet, à l’instar de K-On!, Hyouka est un sympathique anime qui n’a pas la vocation de révolutionner quoi que ce soit, mais qui apportera de nombreux bons moments aux spectateurs qui se retrouveront dans son ambiance et ses personnages.
Hyouka se trouve à mi-chemin entre la comédie tranche-de-vie et le policier. Nous suivons le quotidien de 4 amis dont les personnalités les poussent à toujours chercher la vérité : Eru, dont la curiosité maladive l’oblige à chercher des explications à tout, Houtarou, très doué pour résoudre des énigmes mais qui n’utilise ses talents que pour calmer Eru, Satoshi, la base de données humaine, et Mayaka, esprit libre et fonceur.
Mais attention : oui, ils vont résoudre des mystères, mais jamais des histoires de meurtres ou assimilées. Les problèmes qu’ils rencontreront seront plus fermement ancrés dans le quotidien, voire dans le passé de leur école. Cela ne veut pas dire qu’ils seront simple à résoudre – certaines affaires couvrent plusieurs épisodes et s’avèrent bien ficelées – juste que nous ne sommes pas dans un Détective Conan.
Ces enquêtes peuvent s’avérer réellement prenantes, et les personnages sont attachants, même si l’héroïne peut se montrer assez cruche (malgré ses excellentes notes). Ainsi, Hyouka est un anime très plaisant à suivre, bon enfant, qui donne le sourire et remonte le moral. Un peu de tendresse dans un monde de brutes, et cela fait du bien. De plus, le studio offre un travail soigné, et les révélations / reconstitutions sont généralement accompagnées de trouvailles d’animation, ou d’un style plus expérimental ; la réalisation est d’une qualité inattendue pour une simple tranche-de-vie, ce qui est remarquable. Quant à la bande-son, elle est douce et sonne juste, collant parfaitement à l’ambiance.
Un peu moins digne d’éloge, la série utilise ses meilleures histoires – les plus longues – avant la fin, et se contente ensuite de plusieurs épisodes « solitaires » moins passionnants. Un détail, mais il aurait été bon de terminer en beauté sur une grosse intrigue. Qu’à cela ne tienne, car j’ai pris énormément de plaisir à suivre Hyouka, un titre soigné à la fois prenant et reposant. Une excellente surprise.