Inari Kon Kon par Ninesisters
Commencé sans rien connaitre à son sujet, Inari, Konkon, Koi Iroha fût dans un premier temps une excellente surprise, avant de se transformer en déception au fil des épisodes. J’en garderai sans doute le souvenir d’un anime agréable, mais sans plus.
Pourtant, comme indiqué tantôt, cela commence bien. La série nous parle d’Inari, une lycéenne que nous pourrions aisément trouver naïve et simplette, mais avec un bon cœur et des problèmes bien réels quoique communs. Après avoir sauvé un esprit renard, la déesse Uka lui propose de réaliser un de ses vœux ; malheureusement, le résultat s’avérera catastrophique. Pour réparer, elle n’a d’autre choix que de lui octroyer une partie de ses pouvoirs, et voilà Inari capable de changer d’apparence.
Au début, nous sommes dans un mélange de comédie romantique et de Magical Girl, mais avec un ton plutôt adulte, et une héroïne avec une vision très égoïste – même si elle s’en défend – de ses pouvoirs. Mais ce qui permet à Inari, Konkon, Koi Iroha de se différencier, c’est son bestiaire divin ; à l’instar de Kamichu, cet anime en appelle énormément au folklore japonaise, avec une identité visuelle forte. Pour ne rien arranger, l’auteur a affublé ses divinités de caractères souvent incongrus, à commencer par une Uka complètement accro aux otome games – ces jeux de drague destinés au public féminin – pour un résultat cocasse du meilleur effet.
Enfin, la série bénéficie d’une qualité technique irréprochable et de décors somptueux, ce qui lui permet même de se montrer à de nombreuses reprises purement contemplative. Il en résulte une ambiance poétique et attendrissante.
Sauf que, vous l’aurez compris, cela ne dure pas. Il faut dire que, si de nombreux passages mettent en scène les dieux et leur environnement, nous finissons par comprendre que ce n’est pas ce qui compte. Non, l’auteur s’intéresse aux histoires d’amour et d’amitié autour de l’héroïne, avec un déluge de quiproquos plus ou moins convenus. Problème : les personnages humains possèdent un intérêt bien moindre que les divinités, d’autant plus que la plupart méritent des baffes à force de se complaire dans leur indécision et leur manque de dynamisme. Inari n’utilise son pouvoir qu’une fois par épisode, en moyenne, et pour des raisons bien souvent absurdes, comme de se transformer en une autre fille avant d’avouer ses sentiments au garçon qu’elle aime.
Heureusement, les dieux restent présents, ils ont régulièrement leur mot à dire, et il se dessine rapidement une histoire de fond axée sur la relation entre Inari et Uka. Histoire qui se terminera de façon décevante.
Sur la durée, Inari, Konkon, Koi Iroha donne l’impression de ne pas avoir su capitaliser sur ses atouts, pour aboutir à une comédie romantique aux protagonistes principaux sans reliefs, et où le seul élément perturbateur reste le côté divin de l’héroïne ; même si ce-dernier intervient peu. Il existe un important gouffre qualitatif entre les premiers épisodes, touchants, drôles, et reposants, et ce que cette même série nous propose sur la fin.
Pour son début magnifique, pour ses environnements enchanteurs, et pour Uka s’adonnant à ses passions, j’estime malgré tout que cet anime mérite d’être découvert. Mais compte-tenu du résultat final, il s’agit d’une déception.