Dans l'espace, personne ne vous entendra grandir.
« Sa Majesté des Mouches », transposé dans l'espace. Voilà la couleur (ambitieuse) qu'annonce ce Space Opera méconnu, dès les premières minutes de son tout premier épisode, peu chiche en matière de jargon technique et de références scientifico-abstruses. Entre odyssée macrocosmique et analyses microcosmiques, combats spatiaux et plans en coupe d'une société en construction, Infinite Ryvius multiplie les pistes narratives, les personnages, les conflits, les mystères, avançant à contre-courant avec une rigueur quasi-scolaire. Au fantasme "Gundam" (des mêmes auteurs), Ryvius oppose la triste réalité. Bourré d'excellentes idées (à commencer par son pitch, à finir par son dénouement), mais lesté par sa structure narrative en dent de scie, ses personnages volontairement anticharismatiques, ses développements psychologiques poussifs jusque dans les dialogues, cette production à la réalisation d'un autre âge pourra séduire, peut-être, les amateurs lassés par la rengaine nippone, mais risque de susciter ennui ou agacement chez les spectateurs d'aujourd'hui.