Bienvenue au n°9. Quel n°9? Peu importe! L'appartement au premier étage de cet immeuble, le manoir au 9 de cette sombre impasse, le wagon-lit n°9 de ce train. Ou peut être, qui peut savoir, le n°9 de votre rue...
Série d'anthologie, Inside n°9 propose d'épisode en épisodes une succession de petites histoires, quelques morceaux choisis d'une vie, qui ont pour seul point commun de se dérouler au n°9. De la loge de théâtre à la maison ultra-moderne en passant par la garde-robe... Les lieux les plus surprenants pour des huis-clos savoureux et grinçants.
Car s'il n'y a pas de fil conducteur ou de trame à suivre, l'ensemble est loin d'être décousu. Déjà bien rodés aux ondes de la BBC, Steeve Pemberton et Reece Shearsmith n'en sont pas à leur coup d'essai. Ils maîtrisent à merveille leur format et l'art de faire rire et grincer des dents à la fois. On ne manque pas de retrouver à chaque épisode cet humour glauque qui leur est propre.
Les acteurs varient, mais l'on retrouve régulièrement le duo dans les atours les plus inattendus, transformés, transfigurés, méconnaissables parfois. Et ils semblent se prêter au jeu du déguisement avec un certain plaisir, joyeusement secondés par un cortège d'invités. Quelques têtes connues, quelques habitués des productions humoristiques britanniques... Les amateurs du genre seront parfois désorientés mais jamais dépaysés! Inside n°9 est so British de la première à la dernière seconde.
Le type même de la série permet à ses auteurs d'exploiter les aspects les plus attendus et inattendus du huis-clos. Certains épisodes se transforment en véritable exercice de style, à l'image du second, entièrement muet et particulièrement réussi. Et quand les répliques fusent, c'est aussi un vrai régal!
Pemberton et Shearsmith explorent tous les registres, piochant des références ça et là, empruntant au gothique ou à la culture pop', parodiant l'horrifique. Ils brossent des portraits rapides et efficaces, des portraits au vitriol. Dans ces instants ou le banal bascule vers l'irrationnel et l'irréel, c'est le pire de l'être humain qui ressort. Acide mais jubilatoire.
Une chose est sûre, si vous vous plongez dans cet ovni venu d'outre-manche vous ne verrez plus jamais le n°9 de votre rue de la même manière. Car il se passe toujours quelque chose au n°9.