Poésie sur fond étoilé

Je vais faire vite parce qu'il y a pas grand chose à dire quand les choses sont bien faîtes et pas complexes dans leur principe. Insomniacs after school parle d'un élève, Ganta, qui dort mal la nuit et qui fait des insomnies assez monstrueuses. Par un hasard assez grand, il se retrouve à chercher un lieu dans le lycée pour se reposer un jour où la fatigue est trop lourde, et il va tomber sur Magari dans un débarras (qui s'avère être aussi un observatoire astronomique parce que pourquoi pas).

Si l'anime est pas le plus beau de la terre, il a tout de même le mérite de mettre en scène tout très correctement. Je lui retiendrais une tendance à faire du power point de plans fixes (ce qui m'agasse pas mal mais qui, il faut l'avouer, coute moins cher à un studio).

Au niveau son, l'anime est très centré sur un duo de protagonistes avec des personnages secondaires moins présents, on aurait pu s'attendre à une pointure en tant que premier rôle. Et bien ce n'est pas le cas pour le cast féminin de l'héroïne, où Magari est interprêtée par Konomi Tamura dont c'est quasi le seul rôle il me semble. Elle n'a clairement pas à rougir de sa performance, c'est vraiment très bien et d'autant plus réussi que son duo avec Gen Satou (qui joue Ganta) marche d'enfer (bonjour l'expression de boomer mais j'avais rien d'autre en tête!).

Niveau op et ed, tout est tendre et lent, et c'est pour le mieux. Vous connaissez la touche "passer l'intro" sur ADN? Vous allez vite l'oublier.

Au niveau scénario, nous avons une comédie romantique avec un postulat simple qu'est l'insomnie. Mais il est impossible de savoir où l'anime va vous emmener. Vu les quelques animes que je commente (quasi que ça en ce moment), il apparaît que j'en ai mangé de la romcom, mais aucune n'est comme cet anime. Même s'il faut avouer que l'entourage des deux tourtereaux est comme dans beaucoup trop d'animes de ce genre assez transparent (n'est pas Toradora ou Kaguya sama qui veut), les deux protagonistes apportent l'une des plus poétiques romances depuis les début de la japanimation. L'auteure, Makoto Ojiro m'a donné envie de m'interesser à son travail car elle a une façon d'écrire qui est vraiment saine et douce, et qui apporte autre chose que les histoires hyper stéréotypées (même si on oublie pas que ça reste une comédie romantique au Japon). Peut-être que c'est parce que j'ai quasi l'âge de l'auteure (ou inversement), mais je comprends très bien pourquoi cet anime est une poésie comme on en voit peu. Au delà de l'aspect évident que l'astronomie peut faire pour rapprocher un couple, ce n'est pas du tout le suejt car l'anime est malin et vous laisse croire autre chose que ce que l'on voit sur l'emballage. Et il va faire ça plusieurs fois, avec des petites phrases très bien placées, ou des moments qui incarnent la poésie bien plus que les héros ne peuvent s'en rendre compte. Franchement si vous aimez un tant soit peu les romcom, y'a même pas à hésiter, car mâlgré une réalisation que je trouve un poil légère par moment, et des persos secondaires qui portent bien leur nom, y'a rien qui dénote, et vous allez lacher une larme sans même comprendre pourquoi parfois.

Cet anime est un peu à part dans la saison j'ai l'impression, tellement il prend de la place par sa façon de jouer sur le silence, le non dit, la poésie, finalement ce qui pourrait être l'essence de l'amour. Tout l'inverse de la production de masse agitée, bruyante, dont la qualité est vacillante quand les spectateurs finalement s'en contentent. Pour qui regarde les étoiles, pour qui dort mal, il y a une façon de passer le temps, c'est de regarder cet anime. Et pourquoi pas le drama JP qui arrive. Et pourquoi pas lire le manga. Perso je vais faire tout ça, pas envie de les laisser là ces deux là car pas sûr qu'on aie une seconde saison vu que l'anime n'attire pas les foules, et ça c'est bien dommage.