Malgré les nombreuses annulations de diffusion sur diverses plateformes et chaîne de télévision, Interspecies Reviewers est l’un des animes les plus populaires de cette saison. Cette émulsion autour de ses thématiques, de son chara-design si singulier, de sa censure et des annulations aura profité à cet anime. Il est presque certain que les BD trouveront preneurs. En dehors de ces aspects pour la plupart étrangers à l’anime en lui-même, Interspecies Reviewers est, quoi qu’on en dise, une œuvre qui n’a aucun semblable et profite d’un boulevard devant lui pour rentrer dans les annales de cette décennie (non pas ceux-là…).
« Il est possible de retrouver tous mes avis sur mon site dans une présentation plus agréable à lire. Divers avis d’animes de saison, tests de jeux vidéo, articles spécifiques et bilans saisonniers collectifs sont publiés. Lien de l’article : https://www.fuwafuwanosora.com/animes/avis/interspecies-reviewers-2/ Ceci étant dit, bonne lecture. »
Cet anime n’est clairement pas destiné à tous. Il peut heurter votre moral ou sensibilité. De ce fait, certaines personnes pourront préférer la version censurée qui propose une mouture de l’anime plus abordable en évitant toutes les tentations merveilleuses de dame nature. En principe, on recommandera la version originelle où Adam et Eve n’ont pas une feuille de vigne toutes les deux secondes ou un black-out total. De toute manière, au-delà du visuel, c’est davantage le fond qui procure le plus de plaisir…
Certains lèveront les étendards (non pas ceux-là) et s’injurieront car parler de plaisir charnel choque la morale, ce n’est pas normal etc. Je ne suis pas ici pour faire un cours de société mais parler de cul n’est pas quelque chose d’anormal comme certains le pensent. Depuis toujours, l’Homme parle de sexe et fait des blagues dessus. En vrai, Ishuzoku Reviewers, c’est exactement ça. La seule chose dommageable pour cette œuvre est qu’elle se destine clairement à un public masculin, plus que féminin et que l’anime va jouer à de nombreuses reprises de manière rusée avec l’acceptable.
Dans cet anime, les personnages vont essayer des bordels et écrire des critiques dessus. Parfois, de leur initiative ou bien selon une demande d’un client y trouvant son compte. C’est un système simple mais extrêmement bien huilé. Les habitants ou aventuriers sont intéressés par leurs avis et donc s’arrêtent au bar du coin pour lire les critiques et devront ainsi consommer (manger ou boire).
Le bar rémunére alors Stunk et Zel. Cela peut-être aussi le client, par exemple, un bordel lui-même peut soumettre cette requête aux jeunes hommes fringants afin d’avoir éventuellement un coup de pub, si ces succubes bien entendu ont suffisamment de charme au lit.
L’auteur de cette œuvre est d’une habileté fine. Allant presque aussi loin qu’un hentai, l’œuvre ne tombe pas dans la définition de cette catégorie classée – 18 ans et reste un ecchi. Pourtant, il faut lui reconnaître un caractère assez hard. Il est préférentiel d’apprécier les sensations fortes et exotiques pour passer un samedi soir avec cet anime. L’œuvre stimule avec des va et vient la morale et l’acceptable.
Si le premier soir restait acceptable, les autres nuitées sont parfois plus questionnables. Des succubes myconides (en forme de champignons) auront par exemple certaines un chara-design interpellant sur leur âge relativement jeune. Sans précision, on ne peut s’avancer, d’autant plus sur une espèce aussi singulière. Dans l’épisode 08, les personnages tentent un bordel « rôle-play » où les succubes jouent un rôle différent chaque semaine pour attirer un client. Excellente idée, c’est comme quand Madame ou Monsieur enfile la tenue de policier ou d’infirmière. Le problème ici est le fait que le jeu présenté s’apparentait à une sorte de viol, où de jeunes aventurières étaient faites prisonnières et abusées sexuellement. Le tout est présenté de manière très comique, humanisante, de plus les jeunes filles sont consentantes pour jouer le rôle (certaines n’étant vraiment pas doué pour jouer la comédie), mais on ne peut enlever à cette séquence ce problème sous-jacent qui pourrait heurter certains.
L’auteur joue clairement avec de nombreux thèmes et fantasmes avec d’une précision presque effrayante. C’est à mon sens le seul éventuel point négatif de cette œuvre qui avec de très légères modifications pourrait être beaucoup plus acceptable d’un point de vue de la « morale ». A l’inverse, c’est aussi cela qui lui donne son charme. On a cette sensation d’avoir le recueil de hentai ultimes sous les yeux proposant tous les délires et tabous inimaginables. Quel que soit le thème, chaque épisode contient des scènes sexuelles plus ou moins explicites avec ou sans la censure.
Heureusement pour atténuer cela, Crim (l’ange intersexué) est plus réservé et conserve une certaine limite dans ses actes et comportements. Dans le cas de l’épisode 08, il avait du mal à jouer la comédie à cause du problème évoqué. Il n’ébruite pas non plus ses aventures sexuelles sous les toits et des personnages comme lui (et la serveuse) permettent ainsi de stopper les personnages lorsqu’ils vont trop loin ou de questionner le public. Cela redonne une réalité et crée un monde semblable au nôtre qui ne se définit pas comme un monde de débauche. C’est seulement quelques personnes dans ce monde qui ont des attitudes singulières.
Le fait que chaque personnage note et juge son expérience sexuelle avec leur nouvelle partenaire féminine puis ensuite débat dessus, donne plus de convenance qu’une simple œuvre où les hommes couchent avec des femmes ou bien n’ont que cette envie lubrique continue en tête sans réel complément à côté. La notation et l’explication de leur avis sont toujours bien mises en scène et intéressantes. Beaucoup d’idées sont présentes pour évoquer des scènes sexuelles et là encore on ne peut que s’incliner devant l’intelligence de l’auteur renouvelant toujours son œuvre.
Chaque bordel et épisode est une bouffée d’originalité grâce à ses créatures singulières ou pratiques surprenantes. Créer sa propre succube comme on construit un pantin, changer de sexe pour s’essayer au plaisir de l’autre genre, se faire une grillade avec une femme salamandre… C’est génialement original.
Le comique tourne autour de cul/sexe. Un peu loufoque, ça n’en reste pas moins vraiment marrant dès qu’on adhère à ce thème. La grande majorité des blagues sont étonnamment intelligentes et ne se contentent pas de recourir à une obscénité de base ou à des punch lines louches à chaque fois.
Tandis que l’humain va préférer une elfe de 400 ans mais qui fait 20 ans, l’elfe ne comprendra pas sa logique et préférera une humaine de 70 ans à la peau flétrie mais qui est jeune pour lui. Leurs réactions sur les goûts de l’autre sont drôles. Ce casting composé de trois personnages principaux se complète bien (un humain, un elfe et un ange peu réticent à coucher). On ne s’ennuie pas devant l’anime, il y a toujours une séquence pour faire rire ou sourire. Les gags et scènes s’enchaînent sans mal.
Je ne pensais pas dire cela mais on se fait facilement au chara-design même si certaines créatures ou pratiques restent toujours choquantes. C’est beaucoup plus digeste que celui du manga. Pour terminer, on notera que ce divertissement est extrêmement joli et bien animé. La réalisation est intéressante à plusieurs reprises. Le staff animé retransmet l’érotisme de chaque scène d’une matière épatante. C’est probablement à ce jour la meilleure adaptation réalisée par le studio Passione et l’un des meilleurs travaux du réalisateur Yuuki Ogawa qui commence à prendre du galon après son poste de réalisateur sur FLCL progressive et Miru Tights (une personne à surveiller de près à l’avenir).
Conclusion : La fantaisie érotique sans égal
Excepté le questionnement du côté acceptable dans certains épisodes, c’est à mon sens l’un des meilleurs animes de la saison. Interspecies reviewers propose un comique salace qui fait mouche. C’est original et subtilement bien pensé aussi bien dans les gags que dans la proposition de critiquer leur expérience sexuelle avec de jolies demoiselles. Après avoir ouvert l’appétit avec une production aussi soignée et unique, on ne peut qu’en redemander. Découvrir de nouvelles créatures fantastiques ou pratiques sexuelles déconcertantes serait un bonheur non dissimulé. J'espère une saison 2 ! Remercions également Wakanim qui a su tenir bon parmi ce champ maculé où ses semblables abandonnaient à leur tour cette licence, merci pour la traduction.