Bakumatsu est une série qui vaut la peine d'être regardée. C'est un concentré de bonnes idées, quoique trop souvent mal exploitées.
La particularité et l'intérêt de la série ; l'auteur lie l'intrigue à l'histoire de la guerre de Boshin, évènement crucial pour la période moderne du Japon, et qui a vu la fin du bakufu laissant place à la restauration Meiji. La nouvelle ère sera celle de l'essor formidable du Japon, suivi de son impérialisme qui culminera et s'achèvera durant la seconde guerre mondiale. Or l'histoire des hommes est aussi celles de leurs idées, lesquelles idées sont en général imagées dans les fictions et deviennent la magie. Sur ce point, la série est une réussite, et la magie nous fait deviner comment évoluent ces idées durant cette période; bien sûr il y a par moment le parti pris de l'auteur, mais en général, il est assez objectif; ne prenant ni parti pour le bakufu ni pour l'empereur. L'intrigue utilise beaucoup trop d'artifices dans sa réalisation, mais l'histoire est en elle-même intéressante, avec une moralité juste. L'apparition de grands noms de l'histoire du Japon, devenant parfois des personnages centraux de l'intrigue aide à la compréhension. D'une certaine façon, la moralité est contraire à code geass, laquelle série est supérieure en qualité et en réalisation, mais dont la finalité est utopique et ne fait pas mûrir le spectateur. Au passages, pour les connaisseurs d'antiquité, la tête du conquérant («Hasha no kubi») nous a évoqué l'hybris grec.
Si les idées sont donc très bonnes, et le lien entre fiction et histoire est réussi, la série à plusieurs défauts. Premièrement certains personnages sont très réussis, le protagoniste Akizuki, malgré son coté trop sombre est très intéressant par sa pudeur, ses sentiments sont complexes à deviner, c'est un personnage assez peu expressif, mais dont on sait qu'il a des sentiments, et c'est donc un bon casse-tête de deviner ce qu'il ressent et pourquoi il ne l'exprime pas; c'est un des seuls personnage entièrement inventé vraiment réussi, les autres personnages réussis sont inspirés de l'histoire : Hijikata (du shinsengumi), Ryouma et Katsu. Mais il y a aussi un grand nombre de personnages insuffisants: l'amoureuse Kakunojou est attach(i)ante, un peu en retard sur chaque coups, et puis ce qu'elle va devenir ne fait aucun doute dès qu'elle suit le héro. Soutetsu, l'intriguant personnage réussi tous ses plans durant toute l'intrigue, sans ne rencontrer aucune difficulté, mais il échoue à la fin, sans vraie résistance. Il semble aussi qu'il n'y eût qu'un sage au Japon à cette époque, le mentor du héro. Et puis il y a toute une série de personnages historiques simplets; Enomoto le grand méchant (à noter qu'il ressemble à Napoléon III). Le français Brunet, un nationaliste révolutionnaire, ce qui est une vision assez caricaturale de la France sous le second empire. Et puis la clique des anglais qui est vraiment insupportable; ils servent les intérêts de la reine, ce qui est cohérent; mais ils prennent d'abordage un bateau militaire à quatre ou cinq...
C'est là le coté le plus irritant de la série; l'auteur qui est bon pour créer un scénario est mauvais dans sa réalisation : lorsqu'il faut qu'un personnage emporte un combat, il l'emporte à un contre cent, et ce tout au long de la série. Il faut cinq anglais pour vaincre plusieurs centaines de marins, Enomoto suffit à les vaincre.
Autre exemple, dans l'ultime épisode Akizuki tue seul toute la garnison d'un château !
Et puis ultime défaut, la résolution de la série répond aux questionnements philosophiques qu'elle pose, mais elle ne résout rien des relations entre les personnages ni-même de leur vie. C'est une demi-fin qui nous laisse sur notre faim(...!); d'autant plus irritant que toutes les triches scénaristiques furent conçue pour une fin en point d'orgue ...
En somme : des qualités et des défauts.