Faussement éclairé
Déjà erratum dans la fiche senscritique, ceci n'est pas "un pavé de 120 pages" mais bien un pavé de quasiment 200 pages.200 pages, et dès la 4ème on nous dresse un portrait du co-auteur (le...
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le 10 févr. 2023
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Le blurb nous annonce que cette série "analyse la trajectoire de Jean-Marie Le Pen en nous prémunissant contre nos émotions."
Cette volonté de courir après la chimère de l'analyse objective est une tare gravissime du discours journalistique et politique; les enfants attardés qui pensent qu'un plan scolaire "équilibré" est fondamentalement de plus grande valeur qu'un angle, un parti-pris assumé.
Au final on apprend, c'est vrai, certains éléments peu connus du parcours du vieux salopard. Mais la volonté d'être "moderne", en se contorsionnant pour éviter tout jugement moral ou de valeur, rend l'ensemble au mieux fade, au pire tendancieux; en coupant les cheveux en quatre avec un panel d'analystes à l'eau tiède (voire franchement droitards) se concentrant avec myopie sur des considérations techniques. Untel se gargarise avec le fait que JMLP n'est absolument pas fasciste mais national-populiste (merci de cette précision de la plus haute importance), unetelle, sémiologue, va dénicher "un fond d'antisémitisme" dans les dérapages notoires du borgne (là aussi standing ovation pour cette perspicacité).
De manière très subjective je me rappellerai sans doute plus de la fameuse sortie de Chirac (sur le bruit et l'odeur) ou le rappel au passage, un peu mesquin d'ailleurs, du passé Vichyste de Miterrand. JMLP est plutôt dépeint comme un opportuniste goguenard, rance mais pas bien plus qu'un oncle gênant, que le catalyseur bien réel et pas du tout anodin des valeurs les plus dégueulasses de la France.
Au final on comprend surtout l'échec complet de la société française d'exorciser ou d'exciser le racisme et la veine nationaliste tendance pétainiste qui font le succès des Le Pen. Et c'est pas ce reportage, qui nous montre presque par accident l'enracinement de ces causes, qui va réussir à mieux lutter. Et on constate avec tristesse que dans les années 80 soi-disant individualistes, on avait bien plus de clairvoyance et de détermination à lutter contre un discours qui, à l'époque, devait pourtant avancer masqué...
Créée
le 2 juin 2023
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