C’est l’histoire – classique – d’un Power Couple d’Hollywood qui s’aime puis se déchire. C’est l’histoire, tout aussi classique, d’un divorce douloureux avec avocats et millions de dollars à la clé. C’est l’histoire, moins classique, de cet événement au vingt-et-unième siècle, à l’heure des réseaux sociaux. Un documentaire en 3 épisodes vient de sortir sur Netflix, Depp v. Heard, qui laisse une drôle impression de flou. Pour en savoir plus, on enchaine sur L’Affaire Johnny Depp/Amber Heard – La Justice à l’Epreuve des Réseaux Sociaux, un épisode de la série de France 5, Depp La Fabrique du Mensonge. On sort également sans certitude de ce doc, si tant est qu’il soit possible de démêler le vrai du faux dans l’intimité d’un couple (même vidéos à l’appui).
Pour avoir suivi que de très loin cette affaire, on n’en avait retiré qu’une impression diffuse : Amber Heard, starlette hystérique, s’était fourvoyée en espérant récolter une meilleure place à Hollywood et le maximum de dollars. Mal conseillée, elle avait trop menti pour être honnête, et se révélait bien pire que sa star de mari, Johnny « Jack Sparrow » Depp. Paradoxalement, c’était peut-être lui, la victime.
Mais quand on regarde le documentaire Netflix, il est pourtant difficile de ne pas être ému devant cette femme en larmes racontant les sévices psychologiques et physiques subis. En face, Johnny Depp joue lui aussi une très belle partition : très calme, un peu triste, une vraie victime. Mais on ne peut oublier non plus que ces deux-là sont acteurs : on ne sait jamais vraiment quelle est la part d’interprétation dans leurs témoignages. On aurait été bien été embêtés d’être jurés en Virginie…
Le documentaire de France 5, lui, est très différent : il est pontifiant mais sa thèse est plus généraliste, plus sérieuse : cette affaire aurait permis aux milieux masculinistes de faire passer leurs idées en profitant des déboires d’un couple. Pour le coup, le reportage est très en faveur d’Amber Heard ; à un seul moment, il est évoqué la possibilité qu’elle ait, elle aussi, pu harceler Depp…
Dans les deux cas, ce qui intéresse le cinéphile, c’est la façon dont sont filmés ces thèses. Chez Netflix on aligne plan par plan les témoignages, une fois Johnny Depp, une fois Amber Heard, ce qui crée évidemment des chocs et des contradictions. Pour un documentaire censé dénoncer les réseaux sociaux, Depp v. Heard utilise beaucoup leurs images, et pas toujours à bon escient… Au contraire le documentaire français s’attache à démontrer l’influence néfaste des réseaux sociaux, des groupes complotistes de l’Alt-Right, laissant largement parler journalistes et sociologues…
Dans les deux cas, on n’aura jamais pu démêler le vrai du faux… Pas de bol, c’est justement ça qui nous intéressait…
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