Une série que j'hésiterai à qualifier d'horrifique, malgré quelques scènes un peu glauques et une ambiance qui lorgne vers l'angoisse. L'origine scandinave, ça ne pouvait qu'intriguer. Arte a le chic pour dénicher ces petites perles européennes délaissées par les grosses chaînes commerciales, le signe d'une certaine qualité. Dix épisode de plongée au cœur de la forêt suédoise, qui n'a rien à envier à la canadienne de certains X-Files d'heureuse mémoire. Une forêt dense, humide, brumeuse, palpitante de vie, où l'être humain n'est qu'un invité muni d'un passe provisoire. Ce qui ne l'empêche pas de se rêver empereur du lieu, assis sur un trône posé au milieu des restes fumants de ce qui était un joyau avant que son avidité ne se mêle d'y mettre bon ordre. Sauf que là, la forêt, en danger en raison d'une exploitation invasive de ses trésors, se rebiffe, et qu'elle a des alliés puissants. Et les habitants du petit village au nom imprononçable doivent payer un écot bien au dessus de leurs moyens. Le suspense s'installe progressivement, très lentement, à mesure que l'héroïne placide - a-t-on déjà vu actrice aussi inexpressive ? - s'installe dans une histoire dont elle va progressivement dénouer l'écheveau, à la manière d'une pièce de Shakespeare un peu longuette. Et, au 9ème et avant-dernier épisode, on se rend compte qu'on est suspendu à son écran, sans qu'on l'ait vraiment vu venir. Les enjeux sont apparus au ralenti, mais finalement, tout se tient à la veille du dénouement, qu'on attend avec impatience. A tort, puisque le pétard mouillé fait pop dans la plus grande invraisemblance : tout le monde revient subitement à la raison, sans renâcler et pof, c'est fini. Bon, malgré tout, on a fait un joli voyage à la campagne, c'est déjà ça.