Alors que ces étrons américano-américains que sont Game of Thrones ou Breaking Bad n'ont cessé d'envahir nos écrans, nous autres de la langue de Michel Houellebecq oublions la série mère de toutes, le Saint Graal de la diffusion sérielle, la Série Unique pour toutes dans l'ombre les Lier.
Car comment oublier en effet le legs essentiel de cette série française culte dans le Panthéon du cinéma français ? Joséphine Ange Gardien est de ces séries qui ne vieillissent pas. Imaginer qu'un ange gardien, rien que ça, est en fait une naine contractuelle dans l'Assistance Sociale, voilà qui est visionnaire. Les éternels gaulois grincheux diront ce qu'ils voudront : c'est un changement paradigmatique majeur qui s'est déroulé sous nos yeux en cette année 1997. Ce physique angélique quelque peu atypique n'a d'égal qu'un véritable jeu d'acteur couronné que se dévoile sous nos yeux, à l'égal de son auguste charisme. Sans oublier bien sûr les autres acteurs, tout aussi impliqués dans la production sincère de cette œuvre ô éternelle.
Quant à la narration, boursouflée d'inspiration, cuite aux petits oignons, Une telle répétition sans faillir des mêmes schémas narratifs pendant plus de vingt ans ne peut que forcer l'aspiration. Et que dire, grands dieux, de cette mise en scène agile et survoltée ! Un talent de réalisation qu'on n'avait pas vu depuis au moins Alain Resnais. D'ailleurs, tant qu'à parler de lui, je me demande encore pourquoi cette si merveilleuse série n'a pas fait l'effet d'une bombe dans le cinéma français. Décidément, la masse du grand public n'a aucun goût ...