Adaptation d’un manga de Kohji Kumeta, auteur de Sayonara Zetsubou Sensei, Joshiraku est une comédie qui met en scène cinq filles pratiquant le Rakugo, mais ce divertissement humoristique traditionnellement japonais, et délaissé par les Japonais, est principalement une couverture pour une série à gags un peu bizarre.
Chaque épisode se divise en plusieurs parties, et chacune d’entre-elles part d’une idée particulière qui très rapidement nous conduit dans des tangentes délirantes et aléatoires. L’absurde fait définitivement partie du spectacle.
Ma première surprise avec Joshiraku a été de voir à quel point l’anime n’hésite pas à briser le politiquement correct. Tout le monde s’en prend plein la gueule : politicien, religieux, étranger, studio d’animation, spectateurs,...
Humour noir et cynisme sont des variantes assez rares dans les comédies japonaises et bienvenues pour ma part. Ce qui l’est moins en revanche, c’est la déferlante constante des références sur tout et n’importe quoi : animes évidemment mais aussi films, personnalités et artistes de tous horizons. Je ne suis pas contre l’humour de référence, surtout quand utilisé avec subtilité et parcimonie, mais Joshiraku les déballe constamment et sans ambages, un procédé paresseux qui finit par fatiguer.
Plus inventif, la série se base aussi énormément sur les jeux de mots. Malheureusement, cet aspect est en grande partie perdu au détour de la traduction, et je dirais même complètement si vous n’avez aucune connaissance en japonais.
Ce qui amène au plus gros «problème» de Joshiraku, son accessibilité : jeux de mots, surtout basés sur la signification des kanjis et/ou de la prononciation, les références obscures à la culture générale et otaku, les réflexions sur certaines habitudes des Japonais, ... le public occidental aura beaucoup de mal à pleinement apprécier la série.
Joshiraku reste une bonne comédie, consciente d’elle-même et de sa verve, remplie aussi d’explications intéressantes sur certains quartiers de Tokyo. En revanche, elle est difficile à approcher, et ne devrait pas être élevée sur un piédestal juste en fonction de son obscurité. Verdict : de ce que j'ai pigé, c'était pas mal.
Ah oui et l'ending est outrageusement catchy.