Quelle prouesse !
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le 4 mai 2020
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Journal Intime d’une Call-Girl, c’est un peu comme si Carrie Bradshaw de Sex and the City avait troqué sa carrière de chroniqueuse pour devenir une escort de luxe, tout en te racontant sa double vie dans une ambiance mi-glamour mi-télé-réalité. On y suit Belle (alias Hannah dans sa vie civile), une jeune femme à la fois sexy, indépendante et franchement cash, qui te raconte ses aventures dans le monde des call-girls haut de gamme, avec un petit sourire en coin et un regard perçant face caméra. Et crois-moi, quand elle te parle directement, c’est presque comme si elle te disait : "C’est gênant, mais tu ne peux pas t’empêcher de rester pour voir la suite."
L’histoire tourne autour de Belle, qui jongle entre ses clients excentriques, ses rendez-vous glamour, et sa vie perso, où elle essaie de garder son identité secrète. C’est un sacré numéro d’équilibriste, et elle le fait avec des robes élégantes et des punchlines piquantes. Son quotidien est un mélange de scènes sexy et de situations cocasses, où elle te fait comprendre qu’être une call-girl, ce n’est pas que du luxe et des soirées en grande pompe, c’est aussi… eh bien, parfois juste très bizarre.
Le gros point fort de la série, c’est sa capacité à jouer avec les stéréotypes tout en les retournant comme une crêpe. Belle est à la fois glamour et terre-à-terre, et elle n’hésite pas à briser le quatrième mur pour te balancer ses réflexions avec un humour à la fois provocant et désarmant. Elle assume son métier avec une telle légèreté qu’elle te fait presque oublier le sujet sensible qu’elle traite. Et même si les situations sont souvent exagérées, la série te fait comprendre qu’il y a une vraie réflexion derrière tout ce déballage de paillettes et de talons aiguilles.
Visuellement, la série mise à fond sur le luxe et la séduction. Chaque scène est un défilé de tenues chic et de décors somptueux, mais le tout est contrebalancé par des moments beaucoup plus terre-à-terre. Un instant, tu vois Belle dans une robe qui coûte probablement plus que ton loyer annuel, et l’instant d’après, elle est en train de galérer avec des problèmes que n’importe qui pourrait avoir. C’est cette dualité qui fait le charme de la série : Belle est à la fois une professionnelle ultra-sophistiquée et une jeune femme qui galère parfois à concilier son job et sa vie personnelle.
Les personnages secondaires apportent une bonne dose de contraste. Ben, le meilleur ami de Belle, est son confident (sans savoir au début dans quoi elle trempe), et leur relation pleine de complicité te donne envie de les voir finir ensemble… sauf que Belle, évidemment, n’a pas le temps pour des amours conventionnels. C’est là que la série devient intéressante : elle te balance des moments où tu penses que l’amour et le boulot ne peuvent pas cohabiter, mais elle le fait avec une telle désinvolture que tu finis par accepter que Belle est, avant tout, une indépendante invétérée.
Le ton de la série est résolument décalé et rafraîchissant, mais il y a un hic. Malgré son humour et sa légèreté apparente, Journal Intime d’une Call-Girl n’échappe pas toujours aux clichés. Les clients sont souvent des caricatures ambulantes (le fétichiste bizarre, le riche homme d’affaires trop occupé, etc.), et certaines situations semblent plus sorties d’un fantasme que d’une vraie exploration de la réalité du métier. C’est fun, mais parfois, ça manque de profondeur. On aimerait voir Belle dans des moments plus vulnérables, plus introspectifs, et pas seulement en train de jongler entre les rendez-vous avec des clients excentriques et les verres de champagne.
De plus, le schéma des épisodes devient un peu répétitif au bout d’un moment. Chaque épisode présente un nouveau client, une nouvelle aventure, et bien sûr, une nouvelle leçon de vie que Belle te balance avec son sourire malicieux. C’est divertissant, mais ça finit par manquer de surprises. On se demande parfois si la série n’aurait pas pu pousser un peu plus loin dans ses réflexions sur les relations, la sexualité, ou même la solitude qui peut découler d’une double vie aussi intense.
Cela dit, Journal Intime d’une Call-Girl a le mérite d’aborder un sujet encore tabou avec une certaine audace. La série ne cherche pas à faire de la morale, ni à victimiser Belle. Elle présente son personnage comme une femme qui a choisi ce métier et qui l’assume pleinement, ce qui, en soi, est déjà une manière de casser quelques idées reçues. Et pour ça, on applaudit.
En résumé, Journal Intime d’une Call-Girl est une série pétillante, sexy et décomplexée, portée par une héroïne charismatique qui sait comment te captiver avec son regard complice et ses répliques affûtées. C’est un peu comme lire un magazine glamour tout en grignotant du popcorn devant un soap : léger, divertissant, mais avec une petite touche de "je ne devrais peut-être pas adorer autant". Si tu aimes les séries qui mélangent humour, séduction et un brin de provocation, alors Belle saura te tenir en haleine, talons aiguilles et sourire en coin à la clé.
Créée
le 29 oct. 2024
Critique lue 3 fois
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