La série est vraiment pas ouf, mais on y retrouve les albums de John Williams et Michael Giacchino qui on quand même produit des musiques qui rendent honneur au rêve de John Hammond, donc, j'ai mis 6.
Plus sérieusement. la série ne vaut certainement pas 6. Mais que voulez vous, j'arbore une casquette Jurassic Park, et dès qu'un article du film de Spielberg trône dans une devanture de magasin, je m'y engouffre pour y dépenser sans compter. Voyez par vous même, j'utilise maintenant l'expression "dépenser sans compter". Les faits sont simple, sitôt qu'un dinosaure apparaît à l'écran, j'ai envie de donner un point à la série. Alors oui, je suis sympa avec cette jolie colonie de vacances.
Pourtant, les premiers épisodes ont quelques peu refrénés mes ardeurs, et dans un premier temps, la vue de dinosaures ne suffisait pas à satisfaire le paléontologue caché en moi. Imaginez, six gamins parfaitement insupportables gérés par des adultes incapables, lâchés sur une île au large du Costa Rica, peuplé de dinosaures (et de viande... nan, pas de viande, pardon, de touristes). Le mélange est naturellement explosif : les dinosaures ont faim, les enfants sont des p'tits c*ns, très c*ns. Sans peurs, en roue libre, fuguant régulièrement du camp, ils n'hésitent pas à pénétrer délibérément les enclos ce qui leur vaut une belle rencontre avec des raptors et un carnotaure, qui faute de mieux, servira d'antagoniste principal, les autres dinosaures étant occupés à prendre leur cachet d'intermittant pour le film de 2015. Et voilà, c'est le premier problème de cette série : les personnages sont un peu débiles sur les bords. L'inspiration est absente, les intrigues se lancent dès qu'un des enfants fait une co**erie et les adultes, censés les encadrer, (hein, c'est leur job), ont l'autorité des chèvres que l'on donne au T-rex...
Pourtant, faites l'effort de regarder les trois premiers épisodes. Dès le quatrième, l'intrigue devient parallèle avec l'intrigue du premier Jurassic World, l'occasion de revoir l'abomination dinosaurienne du Dr. Wu, pour le meilleur ou pour le pire, au choix. Les bêtises des enfants s'effacent alors pour laisser place à un "courage étonnant", mêlé à une "intelligence folle". On arrive enfin dans une série Jurassic Park, avec ses qualités, quelques plans inspirés, et ses défauts. On fait souvent l'éloge du premier film, et je suis le premier à le complimenter mais il faut reconnaître ses quelques erreurs, que l'on retrouve dans les films suivants avec beaucoup plus de maladresse. Nous le savons tous maintenant grâce à Alan Grant, si nous nous trouvons face à un T-rex, il ne faut surtout pas bouger, car sa vision est basée sur le mouvement. Nous apprendrons, dans Camp Cretaceous grâce au petit Darius, que les ptérodactyles sont attiré par les objets lumineux en mouvement, soit l'inverse des Tyrannosaures. Et des informations folles comme celle-ci, le petit Darius en à plein la caboche. Ce qui était absurde et anodin dans Jurassic Park devient ridicule dans la série et ses suites (car cela vaut aussi pour le troisième opus et les Jurassic World...)
En d'autres termes, la série se laisse regarder dès lors qu'on pose un peu son cerveau et qu'on se mette à la place du gamin (de douze ans, non huit, ou plutôt cinq ans, en fait) que l'on était, ce même gamin qui s’émerveillait devant le Spinosaure du troisième film. Alors, mais seulement alors, les personnages gagnent à être attachants et l'intrigue, mieux rythmée en deuxième partie, devient même entraînante. Les enfants que nous fûmes exalteront à chaque musique, à chaque apparition de dinosaure, bien qu'on regrettera l'absence de Rexie, la T-rex emblématique de la saga qui, occupée par le tournage de Jurassic World 3 a seulement accepté de faire un caméo dans le générique que Netflix zappera... Pas sûr que Rexie veuille rempiler pour saison 2 après ça...