Quand ils ont annoncé Camp Cretaceous je m'étais pas encore remis de la bouse qu'est Fallen Kingdom. Autant dire que j'y allait avec un mauvais esprit, le teaser donnait pas envie, c'était laid et ça semblait pas pisser bien loin. Et je suis content de m'être en partie trompé. Je continue de penser que la direction artistique est loin d'être à la hauteur, sans être non plus catastrophique, indécise, trop propre (ces étendues de gazon qui ont l'air parfaitement tondue) et répétitif. Mais remettons les choses en place, on a affaire à une série animée, semble-t-il produite assez rapidement avec des contraintes de décors difficiles à satisfaire (beaucoup de végétation et de milieux naturels qui accueillent des scènes d'action qui doivent rester lisibles), l'animation c'est dur, compliqué et ils n'ont pas à rougir du résultat.
Une des réussites de la série tient dans ses personnages. Leur introduction laisse dubitatif tant chacun correspond à un archétype (l'influenceuse, le fils de riche, la sportive, le nerd, le péteux, l'extravertie) mais assez rapidement les relations se définissent on découvre que chaque gamin a plus à offrir que ce qu'on en perçois au début, sans pour autant renier leur trait principal.
Les personnages mis à part, ce qui m'a fait rester jusqu'au dernier épisode c'est le quelques passages qui renouent avec l'esprit du premier Jurassic Park sans faire dans le clin d'œil lourdingue et en élargissant l'univers qu'on connais déjà. La série ne cherche pas le fan service, certes on croise quelques évènements de Jurassic World, l'Indominus Rex, le T-Rex et même Blue mais ils sont assez peu présents ce qui donne plus d'impacte à leurs apparitions tout en laissant la part belle à d'autres antagonistes. Il en va de même pour les lieux explorés, la série préfère se concentrer sur des lieux inexplorés dans les films, et lorsqu'on tombe sur le ruines de Main Street ou de Jurassic Park, c'est après la bataille. Cet angle d'approche est plutôt convaincant lorsqu'il est question d'agrandir un univers. Assister de loin à des événement du film tout en expérimentant d'autres mésaventures, multiplier les points de vue en somme, permet de prendre plus facilement conscience de l'ampleur du désastre. Un autre des éléments de l'ADN des films tiens dans les chaines d'événements menant à la catastrophe et c'est quelques choses qu'on retrouve dans une moindre mesure dans la série.
L'univers en lui même est à peine édulcoré pour une audience un peu plus jeune. On n'a pas de sang mais on à tout de même droit à des morts, des dinos se font massacrer, des gens se font bouffer. Si souvent la survie ressemble à une ballade de santé par le côté un peu insouciant de certains héros, chaque épisode amène son lot de dangers et d'échecs pour rappeler que rien n'est accueillant sur une île infestée de dinosaures.